Google Nexus One, Microsoft Kin : on remballe !

par 1-Les Brèves d’AgoraVox
mardi 20 juillet 2010

La téléphonie mobile est un univers qui bouge particulièrement rapidement, laissant peu de place pour les essais et les offres qui ne rencontrent pas immédiatement leur public. Les smartphones, plus que tout autre segment du marché de la téléphonie mobile, y sont soumis. La dernière victime en date de cette dure loi du marché est le "Google Phone", le Nexus One, pourtant présenté par le géant de Mountain View (Californie) en grande pompe le 5 janvier 2010, il y a moins de 7 mois.
 
L’objectif initial de ce Google Phone était de lancer un téléphone vraiment optimisé pour le système d’exploitation mobile de Google, Androïd, et de se lancer dans la bataille de la conquête du très lucratif marché des smartphones à armes égales avec son grand concurrent, Apple qui aligne l’iPhone depuis 2007.
 
La stratégie de Google semble avoir été à l’origine de l’échec du Nexus One : disponible exclusivement sur Internet aux USA, il était vendu aux environs de 500$ sans abonnement spécifique auprès d’un opérateur téléphonique alors que les smartphones concurrents sont compris dans une offre globale téléphone - abonnement qui permet aux clients d’avoir l’objet du désir à un prix bien inférieur tout en contrôlant leur facture.
 
De plus, le Nexus One venait se placer en concurrence directe vis à vis des autres smartphones ayant adopté Androïd. Google se trouvait donc dans la délicate position d’être à la fois fournisseur pour HTC ou Motorola qui ont adopté Androïd comme système d’exploitation, mais aussi concurrent.
 
L’abandon du Nexus One clarifie donc les positions des uns et des autres. les constructeurs sont chargés de trouver les technologies les plus innovantes, les meilleurs designs et Google se concentre désormais sur Androïd. Ce partenariat à peine déguisé à un but clair : battre en brèche le formidable succès d’Apple, actuellement à la peine avec son dernier né, l’iPhone 4 dont les problèmes d’antenne sont le premier accroc sérieux.
 
L’enjeu commercial est énorme car les deux solutions, iPhone et smartphones sous Androïd sont conçus sur le même business model : les plateformes de téléchargement d’applications. Via iStore, Apple propose depuis le lancement de son smartphone des dizaines de milliers d’applications utiles ou futiles qui tournent exclusivement sur son téléphone. Et la firme dirigée par Steve Jobs a trouvé là un formidable moyen de générer du chiffre d’affaires car bien que ne développant pas les apps (économies en R&D et développement), elle prélève tout de même 30% du prix payé par l’utilisateur. Androïd fonctionne sur le même principe. Et si les applications sont d’un prix relativement modeste, ce qui en anesthésie le coût, le téléchargement par centaines de milliers de personnes en fait un business très rentable.
 
La guerre entre Google et Apple ne fait donc que commencer.
 
Face à cet bataille de mastodontes, Microsoft, pourtant l’un des géants de l’informatique, pèse peu dans la balance. Et sa décision de ne plus commercialiser son propre téléphone, le Kin, apparait comme une nouvelle défaite pour la firme basée à Redmond. Ce téléphone avait été conçu pour cibler une clientèle jeune, des ados cool qui utiliseraient le Kin pour téléphoner et echanger avec leurs amis via des applications de réseau social. Las, trop connoté "Crosoft", trop centré sur un univers fermé (les applications maisons), il n’a pas convaincu sur un marché dominé par l’accessibilité (Google) ou la marque à fort pouvoir de marqueur social (Apple).
 
Là encore, Microsoft prend donc une décision logique et annonce se recentrer sur le développement de la version mobile de son dernier système d’exploitation en date, Windows 7, sur lequel sont placés tous les espoirs pour venir troubler le face à face Google - Apple. Mais le pari est loin d’être gagné car si Androïd apparait comme un rival sérieux au couple iOS-iPhone, Windows 7 va devoir faire ses preuves en trouvant à la fois un fabriquant de poids désireux de l’adopter, et une clientèle à séduire avec ses fonctionnalités. Et, au vu du fonctionnement du marché de la téléphonie mobile, il a très peu de temps pour le faire.

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