Amnesty International, rapport alarmant

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jeudi 2 avril 2009

Homicides, usages abusifs de la force, injures racistes…Amnesty International publie un rapport pointant les nombreux dysfonctionnements qui entâchent la police et ternissent son image envers nos concitoyens. Selon l’ONG les plaintes des victimes de bavures sont classées sans suite et les responsables de celles-ci, trop souvent, restent impunis. Le Ministère de l’intérieur est choqué.

Le titre de ce rapport est sans ambiguïté : "Des policiers au-dessus des lois".
Pour le ministère de l’intérieur, au contraire, personne n’est au-dessus des lois. Encore moins les représentants de la force publique. Un dialogue de sourd ?

Ce rapport publié par l’organisation de défense des droits humains fait suite à de nombreux faits constatés chaque jour dans la presse. Pourquoi se voiler la face , de nombreux Français, en particuliers les plus vulnérables ou ceux qui sont issus des minorités visibles, craignent leur police et la considèrent de plus en plus comme une force au service de l’arbitraire.


Amnesty, a présenté quelques cas lors de sa conférence de presse d’hier comme celui d’ Abdelhakim Ajimi, mort le 9 mai 2008. Arrêté à Grasse, dans les Alpes-Maritimes, il aurait été « maîtrisé » par les forces de l’ordre. On n’en saura pas plus. Alors qu’une enquête est en cours, les deux policiers dont l’on soupçonne l’implication n’ont jamais été inquiétés et continuent de travailler dans la ville.

Bakari Tandia, ressortissant malien en situation irrégulière, est mort à Courbevoie (92), dans le commissariat de police, en décembre 2004. Coma. Selon les policiers qui l’ont interpellé il se serait jeté la tête contre le mur. Une version que ne corrobore pas les rapport médical.

Albertine Sow, enceinte au moment des faits, est passée à tabac en 2006 lors d’une altercation entre les policiers, son frère et son cousin.

Le rapport présenté par Amnesty ne s’appuie sur une aucune statistique. Pour l’heure, il n‘existe aucun chiffre scientifique sur les violences policières. L’ONG demande des enquêtes indépendantes et précise que « ni le système pénal, ni les dispositifs d’inspection internes de la police, ni la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) ne répondent totalement aux exigences des normes et du droit internationaux relatifs à l’obligation de mener des enquêtes impartiales, indépendantes et effectives dans les plus brefs délais ». Amnesty déplore qu’en cas de litige, la police mène elle-même des enquêtes sur elle-même.

Mme Alliot-Marie, les différents syndicats de police et les organisations citoyennes ne doivent-ils pas se réunir autour d’une table pour débattre sereinement de la situation et apporter des solutions à un problème qui devient chaque jour plus aigu ?

Faute de quoi, le divroce sera consommé entre la police et les citoyens.
Ce que nie Gérard Gachet, porte-parole du Ministère de l’Intérieur. Pour le « divorce massif entre les Français et leur police » n’existe pas..
 
Hier David Diaz-Jogeix, directeur de recherche sur l’Europe d’Amnesty International, a affirmé que « la police ne peut pas agir de façon professionnelle s’il n’y a pas une relation de transparence et de confiance avec le public ».

Gérard Gachet, qui recevait hier une délégation d’Amnesty international, rétorque que « les sanctions pour les policiers qui s’écartent des règles d’éthique ou de déontologie sont extrêmement sévères ». La France a-t-il poursuivi, compte 140.000 policiers et 105.000 gendarmes et qu’il peut bien sûr y avoir des « écarts ».

Stephan Oberreit, président d’Amnesty en France, admet que « la police fait un travail difficile, dangereux et professionnel  ». Mais, souligne t-il, « aucun système n’est parfait ». Il préconise pour éviter ce type de comportement et de bavures un surcroît de « formation » et un « encadrement plus strict  ».


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