Enseignement de la Shoah en CM2, Simone Veil s’oppose à Sarkozy
par Babar
vendredi 15 février 2008
Simone Veil était présente au repas annuel du Crif, mercredi 3 février. Elle a entendu Nicolas Sarkozy lorsqu’il a déclaré qu’à partir de la rentrée 2008, tous les enfants de CM2 se verront confier la mémoire d’un des 11 000 enfants français victimes de la Shoah.
Une déclaration qui a déclenché un tollé parmi le monde enseignant et la presse et a également fait réagir des philosophes ou des écrivains comme Pascal Brukner ou, dernière en date, Simone Veil qui on s’en souvient peut-être avait rejoint Nicolas Sarkozy pendant la campagne présidentielle et qui avait déjà tiqué lorsque le futur président maniait sans précaution les concepts d’identité nationale.
Simone Veil a vivement réagi aujourd’hui aux déclarations de Nicolas Sarkozy dans L’Express : « C’est inimaginable, insoutenable, dramatique et, surtout,
injuste, tranche l’ancien ministre, déportée à 16 ans et demi à Auschwitz. On
ne peut pas infliger cela à des petits de 10 ans ! On ne peut pas demander à un
enfant de s’identifier à un enfant mort ». Une réaction très largement
partagée par de nombreux commentateurs.
« Cette mémoire, continue Simone Veil, est beaucoup trop lourde à porter. Nous-mêmes, anciens déportés, avons eu beaucoup de difficultés, après la guerre, à parler de ce que nous avions vécu, même avec nos proches. Et, aujourd’hui encore, nous essayons d’épargner nos enfants et nos petits-enfants. Par ailleurs, beaucoup d’enseignants parlent - très bien - de ces sujets à l’école ».