Fin de campagne électorale en Egypte

par
lundi 5 septembre 2005

LE CAIRE (AP)

Une campagne présidentielle sans précédent s’achevait dimanche en Egypte, à deux jours du premier scrutin au cours duquel d’autres candidats se présentent contre le raïs Hosni Moubarak, président depuis 1981, et qui devrait être reconduit une nouvelle fois.

Le dirigeant du Nouveau Wafd et l’un des principaux rivaux du président sortant, Noamane Gomaa, a estimé que trois semaines de campagne, c’était bien peu, mais il s’est réjoui tout de même de la couverture médiatique dont il a bénéficié de la part de la presse gouvernementale.

« Nous n’avons pas eu assez de temps pour communiquer personnellement avec toutes les provinces, avec les gens, » a déploré Gomaa devant la presse, se plaignant de harcèlement de la part de certains militants du parti au pouvoir, trop habitués selon lui à tirer les ficelles.

La campagne s’est achevée, après les discours de plusieurs des dix candidats, par une intervention de Moubarak au cours d’un meeting devant le palais présidentiel. Par quatre fois auparavant, il avait été réélu par voie référendaire, seul candidat dont le nom était soumis à « oui » ou « non », avec plus de 90% des voix.

« Le temps des référendums et des serments d’obéissance est révolu, a assuré le président sortant face à une foule enthousiaste. Ceux qui veulent me soutenir doivent m’accorder leur voix et ceux qui sont convaincus par ma vision et mon programme doivent l’exprimer dans les urnes. »

Dans les colonnes du quotidien « Al-Masri al-Youm », Moubarak avait estimé que « l’expérience est nouvelle pour nous, gouvernement et opposition. Ce n’est que normal qu’il y ait certaines erreurs », a-t-il dit, affirmant qu’il avait dû « intervenir personnellement » à plusieurs reprises pour « garantir la neutralité de l’Etat ».

De son côté, le mouvement réformateur « Kifaya » (« Ca suffit » en arabe), qui réclame la fin de l’ère Moubarak, appelait à une manifestation sur la place Tahrir dans le centre du Caire, le jour du scrutin.

Le porte-parole de la commission électorale qui organise le scrutin a averti que les milliers d’Egyptiens qui avaient l’intention de veiller au bon déroulement du vote n’auront pas le droit d’entrer dans les bureaux de vote mais devront rester à l’extérieur.

« L’observation à l’intérieur est un droit pour les représentants des candidats », a précisé Osama Attawiya à l’Associated Press.

Le gouvernement égyptien avait déjà refusé la présence d’observateurs internationaux, expliquant qu’ils étaient une atteinte à la souveraineté nationale et qu’ils choqueraient des Egyptiens marqués par leur passé coloniale. AP


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