Francis Heaulme, le non-lieu

Ce meurtre-là l’a-t-il commis ? Rien n’est moins sûr. Dans le doute, Francis Heaulme devrait donc bénéficier d’un non-lieu. Le procureur de la République en a décidé ainsi. Selon ce dernier, le tueur en série n’était pas à Montigny-lès-Metz le 29 septembre 1986. Il n’aurait pas tué Cyril Beining et Alexandre Beckrich. On avait retrouvé les garçonnets morts le long d’une voie ferrée. Le crâne fracassé à coups de pierres. Pour leurs parents, la plaie restera définitivement ouverte. Comme si le diable lui-même avait commis ce double-assassinat.

« On s’oriente certainement vers un non-lieu, faute d’élément à charge concernant Heaulme. On n’a rien contre lui », a avoué, sur RTL, le juge Thierry Monfort, chargé de l’instruction dans le double crime de Montigny-lès-Metz.

« Pour le moment, il n’y a plus de piste. Plus personne n’a d’idée pour orienter les recherches sur qui que ce soit », a déclaré Thierry Monfort au Figaro. Pour le juge chargé de l’instruction, cette piste est sans issue. Elle avait été ouverte en 2002. Suite à l’acquittement en appel de Patrick Dils en 2002, Francis Heaulme était devenu le principal suspect.

Selon Le Républicain lorrain, « le procureur de Metz, Joël Guitton, va requérir un non-lieu en faveur du "routard du crime". Joël Guitton estime que les charges susceptibles d’être retenues contre Francis Heaulme ne sont pas "suffisantes" pour justifier son renvoi devant une Cour d’assises ».

Pourtant Francis Heaulme, au moment des faits, travaillait à deux pas de la scène du crime. Pourtant les enquêteurs avaient reconnu sa signature. Pourtant...

Mais ce n’est pas avec des « pourtant » que la justice s’écrit, mais avec des preuves. Et, malgré la personnalité trouble de Francis Heaulme, il n’y a rien contre lui.

Crédit photo : Scène de crime