La Cour des comptes épingle la gestion de France Alzheimer

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mercredi 7 décembre 2005

Le Parisien révèle aujourd’hui que la Cour des comptes dénonce la gestion financière de l’association France Alzheimer. La générosité du public devrait encore être confrontée à la mauvaise gestion d’une association caritative, pourtant reconnue d’utilité publique. La Cour des compte a en effet rédigé un pré-rapport portant sur les années 2000-2003 dénonçant les frais de fonctionnement (23%) et de collecte (23%) trop élevés. Bref, seuls 54% des 3 millions d’euros de dons collectés en 2003 servent réellement à la mission dont s’est investie l’association : le soutien à la recherche et aux malades et aux familles. Ce rapport émet des réserves sur les conditions d’attribution des bourses de recherche.

« 50% des lauréats appartenaient au laboratoire de membres du comité scientifique ou bien avaient publié avec un membre du comité ». La Cour avertit d’un « risque d’autodistribution ». « Nous avons augmenté nos financements dans ce domaine car notre action est déterminante, poursuit un dirigeant de l’association, l’argent sert à des projets de recherche sérieux. La communauté scientifique qui s’intéresse à ces travaux est réduite et il est logique que parmi les vingt et un membres de notre comité certains connaissent les boursiers. Les décisions ne sont jamais prises par une seule personne. » (Le Figaro)

Le manque de coordination entre les associations locales et France Alzheimer est également abordé. Dès le début des années 2000, une ancienne dirigeante avait pointé du doigt ces dysfonctionnements.

Il faut également avoir en mémoire que ces accusations ne sont pas isolées, le milieu des associations caritatives est régulièrement accusé de mauvaise gestion, de gaspillage (notamment en ce qui concerne les frais de collecte, trop importants, pour une faible efficacité. Les procédés marketing, utilisés parfois à outrance, se révèlent au total très coûteux, voire conduisent à des détournements d’argent (L’affaire de l’ARC avait défrayé la chronique à la fin des années 1990). Il ne faut toutefois pas jeter l’opprobre sur la profession, seule une minorité faisant preuve d’amateurisme ou de gestion hasardeuse.

Rappelons enfin que 855 000 personnes sont atteintes aujourd’hui de la maladie d’Alzheimer, et que 220 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année en France. D’où l’ampleur de la tâche. Gageons simplement que le professionnalisme l’emportera, et que les errances et les tâtonnements ne seront plus que de mauvais souvenirs. La présidente de France Alzheimer s’y est d’ailleurs engagée. Elle précise, à la suite du rapport de la Cour des comptes, que près de 60% des dons collectés cette année seront réellement alloués aux missions premières de l’association.


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