La fin du monde avec la fonte de l’arctique ? Les scientifiques expliquent.

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dimanche 2 octobre 2005

A ce rythme, il faudra bientôt oublier les igloos. Une fois de plus et pour la quatrième année consécutive, la calotte glacière s’est fortement réduite. Grâce à des satellites de la NASA, les observations ont démontré qu’au 21 septembre 2005, la banquise ne représentait plus que 5,32 millions de km2 contre 7,5 millions en 1978, soit la plus faible superficie jamais mesurée. Les experts du centre américain de données sur la neige et la glace (NSIDC) ont calculé, en intégrant ces dernières mesures, que la calotte glacière de l’Arctique se réduisait de 8% environ tous les dix ans. Les observations menées font constater aussi qu’au cours des quatre dernières années, la formation de glace durant l’hiver est de 20% inférieure à la période 1978-2000, et que la température moyenne à la surface de l’océan Arctique était, entre janvier et août 2005, de 2 à 3 degrés Celsius plus élevée qu’au cours des cinquante dernières années.

C’est donc un niveau record qui a été atteint cette année selon les chercheurs du NSIDC et de l’Université de Boulder (Colorado). Il conforte l’hypothèse d’un phénomène à long terme de réduction des glaces de mer en Arctique.

" Depuis 1978 la tendance générale étant à la baisse. Mais, plus inquiétant encore, l’année 2005 est la quatrième année consécutive au cours de laquelle cette surface à diminué et " on peut [donc] penser avec une assez grande certitude qu’un phénomène de fonte durable est en train de se produire ", a expliqué Walt Meier, un climatologue du NSIDC en ajoutant que " cela indique clairement (...) qu’il ne s’agit pas d’une anomalie de courte durée ". (actu-environnement.)

"En fonction des différents scénarios de développement, explique Patrick Monfray, chercheur au laboratoire de géophysique et d’océanographie spatiales (CNRS, IRD, CNES et université Toulouse-III), nous avons montré que l’acidité de l’océan allait croître jusqu’à ce que, aux hautes latitudes polaires, certains organismes pourvus de coquilles calcaires se trouvent dans une eau si acide qu’elle serait susceptible de dissoudre leur carapace." Si les émissions de CO2 ne sont pas maîtrisées (scénario dit "business as usual" ), ce seuil sera atteint vers 2030, estime M. Monfray. Si, au contraire, la concentration de gaz carbonique est stabilisée à 650 ppm (parties par million), il sera atteint autour de 2050. (LE MONDE)

"Etant donné le bas niveau record des glaces cette année à l’approche de la fin septembre, 2005 va presque certainement surpasser 2002 pour la plus faible superficie de glace dans l’Arctique depuis plus d’un siècle", selon des scientifiques américains ". (France 2)

Cet été, le passage légendaire du Nord-Ouest dans l’Arctique canadien entre l’Europe et l’Asie était complètement navigable à l’exception d’une bande de 90 Km où flottaient des blocs de glaces.

Cependant, ces études sont à prendre avec précaution. En effet elle n’évaluent que la surface de glace, et négligent un paramètre essentiel, son épaisseur. Même si les observations conduites par les sous-marins on montré un amincissement rapide des glaces depuis plusieurs décennies, il ne peut être exclu que la banquise s’accumule par endroits et disparaisse ailleurs.

Pour mieux suivre et comprendre ce phénomène, L’Agence Spatiale Européenne lancera le 8 octobre le satellite Cryosat par un Rockot du Cosmodrome de Plessetsk (Russie). Deux antennes radar permettront au satellite de déterminer l’étendue des calottes polaires, mais aussi leur épaisseur exacte. En outre, les données radar du satellite contribueront à expliquer le lien entre fonte des glaces polaires (c’est à dire des calottes glaciaires sur les terres) et élévation du niveau des mers.


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