La Fondation Abbé Pierre s’attaque aux taudis

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mardi 13 novembre 2007

« Près d’un million de personnes privées de domicile personnel et vivant dans des cabanes, des campings, des hôtels meublés ; plus de 2 millions de nos concitoyens logés dans des conditions inacceptables (logements surpeuplés, sans eau, sans sanitaires, sans chauffage, etc. ».

Souvenons-nous des fréquents et successifs incendies qui ravagent régulièrement les immeubles insalubres de la capitale, le dernier en date ayant causé trois victimes dont une enfant et une femme enceinte passage Brady, dans le 10ème arrondissement (voir Agoravox).

Tout cela n’est hélas pas nouveau, mais aujourd’hui la Fondation Abbé Pierre a décidé de mettre les bouchées doubles en lançant « SOS taudis » lundi 12 novembre. Une manière de revenir aux fondamentaux qui ont fait la renommée de l’Abbé Pierre lors de l’hiver 54. « Lors du célèbre appel de 1954, rappelle RTL, 50% des logements étaient en mauvais état. Aujourd’hui, il n’y en aurait plus que 8 à 9% : ce sont ces logements que l’association souhaite recenser et transformer. On estime que 5% de la population est mal logée ». Patrice Doutreligne, délégué général de la Fondation Abbé Pierre, a récemment déclaré que "tant que des gens vivront dans de telles conditions dans le cinquième pays le plus riche du monde, on estimera que c’est inacceptable ».

« Grâce, écrit Le Monde, à l’aide d’un réseau de partenaires - les Petits frères des Pauvres, la Fédération nationale des PACT et la Confédération générale du Logement notamment - et d’associations locales, la Fondation Abbé Pierre entend contribuer à l’éradication de l’habitat indigne à la faveur d’un dispositif visant à recenser, accompagner et interpeller. »

"Dans un deuxième temps, il s’agira d’accompagner les habitants de ces taudis en organisant, avec les associations partenaires, les travaux de mise en sécurité nécessaires. Enfin, si les situations l’exigent, les pouvoirs publics seront interpellés afin que la loi de 1998 de lutte contre l’exclusion soit appliquée. Celle-ci donne la possibilité à l’Etat ou aux mairies de se substituer au propriétaire défaillant d’un logement insalubre. Les représentants de l’Etat ou les mairies font alors exécuter les travaux à la charge des propriétaires ».

"Si le propriétaire est de bonne foi, explique la Fondation à RTL, on lui expliquera ce qu’il doit faire. Si ce n’est pas le cas, on accompagnera la famille au tribunal parce qu’une loi permet de ne pas payer le loyer si le logement est insalubre. Quand le propriétaire n’aura plus ses loyers, je peux vous dire qu’il fera ses travaux ».


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