Le bras droit de Boutin vit en HLM

par Babar
mercredi 19 décembre 2007

« Comment le bras droit de Boutin a exercé son droit au logement ». L’accroche est en une du Canard enchaîné ce matin. Il faut aller à la page 3 de l’hebdomadaire satirique pour en savoir plus sur cette affaire qui, depuis hier soir, mardi 18 décembre, défraie la chronique.

On est vraiment mal payé dans la fonction publique. Les fonctionnaires ont raison de râler. On est tellement mal payé qu’on ne peut pas se loger dans le privé, mais en HLM. C’est bien logique, les logements sociaux sont faits pour ceux qui ne peuvent loger ailleurs. C’est le cas de Jean-Paul Bolufer.

Préfet hors-cadre, Jean-Paul Bolufer est le directeur de cabinet de la ministre du Logement Christine Boutin. Il occuperait, selon Le Canard enchaîné, un logement de 190 m2 dans le parc social (RIVP) de la ville de Paris, du côté de Port-Royal. C’est pas franchement la zone.

On ignore si Jean-Paul Bolufer est marié et a une descendance conséquente, mais, théoriquement, les logements sociaux de cette taille sont réservés aux familles nombreuses ne pouvant accéder au parc immobilier privé.

De plus, chaque locataire d’un logement social sait qu’il est interdit de sous-louer son appartement. D’après Le Canard enchaîné, par deux fois, de 1989 à 1996 et de 1997 à 2007, alors qu’il était nommé à Toulouse puis, directeur du Journal officiel, lorsqu’il avait un logement de fonction à Paris, Jean-Paul Bolufer a sous-loué son appartement.

Se défendant de ces accusations (sûrement exagérées), le directeur de cabinet de Christine Boutin, qui par ailleurs serait, d’après Le Canard, proche des milieux catholiques conservateurs et contre l’avortement, argue qu’il « ne se souvient plus du montant qu’il paye à la RIVP ». Mais il assure, toujours selon Le Canard, que « celui-ci est très près du prix du marché ». Et qu’il n’a pas bénéficié de traitement de faveur pour son attribution. Ben voyons.

On pourrait voir là l’illustration des propos de Nicolas Sarkozy qui la semaine dernière ne cachait pas sa volonté de casser le logement social (voir Agoravox) expliquant qu’il fallait examiner la situation des locataires qui dépassent les plafonds ou encore de ceux qui logent dans un appartement bien trop grand pour eux.

On peut aussi penser que le cas du directeur de cabinet de Christine Boutin est tellement exceptionnel qu’expulser un tel locataire indésirable ne changerait pas grand-chose à la situation des mal-logés...


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