Légionellose : l’AP-HP mise en examen

par L’équipe AgoraVox
jeudi 3 septembre 2009

L’affaire remonte à l’hiver 2000/20001. Quelques mois après l’ouverture de l’Hôpital européen Georges Pompidou (Paris). A l’époque cinq patients décèdent de legionellose. L’homicide volontaire est l’une des charges retenues contre l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris.

Dans 20Minutes, Jean-Marie Le Guen, président de l’AP-AP, prend acte de cette décision judiciaire. Il souligne que « que cette mise en examen lui permettra de mieux comprendre ses « éventuelles responsabilités », mais srappelle surtout qu’aujourd’hui l’Hôpital Georges Pompidou est « classé parmi les meilleurs de France en matière de lutte contre les infections nosocomiales ».

Cela n’a pas toujours été le cas. La légionellose est propagée par une bactérie, la "legionella", qui se multiplie de façon optimale dans l’eau à 37 degrés. Elle s’épanouit notamment dans les circuits de distribution d’eau chaude et les systèmes de climatisation.
 
Or le rapport d’expertise commandé par la juge d’instruction Marie-Odile Bertella-Geffroy, en charge de l’affaire, souligne combien l’AP-HP a manqué de vigilance lors de l’installation de son réseau d’eau chaude sanitaire. « l’AP-HP a ainsi utilisé des tuyaux en acier galvanisé, rapporte le JDD, qui présentaient le risque de s’éroder au contact de l’eau chaude.

Au mooment de la construction de l’hôpital des sociétés spécialisées avaient pourtant mis en garde, mais L’AP-HP n’a pas tenue compte de ces recommandations. Alors qu’une « série d’ anomalies majeures, souligne le Figaro, dans le réseau d’eau lui avait notamment été signalée », la direction n’a pas réagi.
 
Elle vient d’être mise en examen, en tant que personne porale, pour « homicides involontaires », « mise en danger de la vie d’autrui par une violation manifestement délibérée d’une obligation de sûreté ou de prudence » et « blessures involontaires ».

Cinq patients étaient morts. Le bilan aurait pu être beaucoup plus lourd puisque neuf cas de légionellose avaient été décelés durant la même période. Ce sont les familles des victimes qui, en déposant plainte, ont déclenché le long processus judiciaire qui abouti aujourd’hui à cette décision de la juge Bertella-Geffroy, la première, depuis l’ouverture de l’enquête.
 

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