NetEnforcer serre la ceinture au P2P
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vendredi 1er septembre 2006
Les échanges en P2P encombrent terriblement la bande passante des fournisseurs d’accès à Internet : la société Allot Communication estime qu’aux Etats-Unis, BitTorrent à lui seul vampirise 40 à 50% de la bande passante totale des FAI... En Asie, le pourcentage peut aller jusqu’à 80%.
A tout problème identifié sur le réseau, une proposition de solution : cette même société Allot Communication met sur le marché un boîtier appelé NetEnforcer, qui permet de repérer si un internaute navigue sur BitTorrent, de brider les flux entrants et sortants pour réguler l’usage de la bande passante. La société dit ainsi vouloir "détecter et analyser des centaines d’applications et de protocoles, suivre le comportement des abonnés, gérer les priorités du trafic et réguler les flux de données."
A toute mesure coercitive son contournement : on crypte, on chiffre, et bien souvent on se glisse incognito dans la bande passante, même si, théoriquement, NetEnforcer décode bien des cryptages, tant est grande sa capacité d’inspection profonde des paquets.
Pour Bram Cohen, créateur du protocole BitTorrent, ce cryptage
des échanges BitTorrent n’est pas souhaitable : il ne permet de masquer que ce qui est téléchargé (et non l’identité de l’internaute), il ne résistera pas longtemps aux contre-attaques des FAI et
il met la pagaille dans le réseau BitTorrent.
Un FAI a-t-il droit de contrôle sur la nature des échanges de données sur un réseau ? Officiellement, aucun FAI en France n’intervient pour brider les volumes d’échanges.