Saturnisme : les enfants restent exposés au plomb.

par 1-Les Brèves d’AgoraVox
lundi 31 mai 2010

L’Institut de veille sanitaire (InVS) a publié, dans le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH), les premiers résultats d’une enquête sur le saturnisme infantile en France.

L’étude, faite sur deux ans (2008 - 2009), montre que le nombre d’enfants de 1 à 6 ans touché par le saturnisme (présentant un taux de plomb dans le sang supérieur à 100µg/L) a été divisé par vingt depuis la précédente étude menée en 1995 - 1996. Le nombre de cas de saturnisme infantile est passé de 84 000 à 4 400 cas, soit une baisse du taux de 2.1% à 0.1%.

Une politique de santé publique avait été mise en place durant la période écoulée afin de combattre ce phénomène. Elle prévoyait une série d’actions sur de multiples fronts, notamment :

  • la suppression du plomb dans l’essence,
  • le contrôle des émission de plomb dans les activités industrielles,
  • l’amélioration de l’habitat (peintures ou plomberies anciennes)
  • l’amélioration du traitement des eaux potables.

L’étude de InVS met en lumière le succès de l’action publique puisque l’objectif de baisse de moitié des cas sur la période a été largement dépassé.

Il reste cependant des efforts à faire, notamment sur l’habitat  : logements dégradés, sur-occupés. un environnement social fortement défavorisé est aussi une des raisons du maintien du saturnisme infantile, même si les cas sont désormais faibles. Et l’étude montre que le dépistage des enfants touchés doit être amélioré car seulement 300 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année.

En revanche, l’étude montre que, sous le taux de définition du saturnisme, il reste d’importants progès à faire. En effet, un enfant sur quatre présente une plombémie supérieure à 25 µg/L et 5% ont un taux de plomb dans l’organisme supérieur à 34 µg/L. Ces chiffres sont préoccupants car le plomb est une substance toxique quel que soit la dose absorbée. Et il agit notamment sur le développement cognitif et moteur de l’enfant. 
 
Au delà donc de la lutte contre le saturnisme infantile, il est donc sans doute utile de continuer la politique de santé publique qui vise à éradiquer les sources de plomb dans l’environnement quotidien de la population française, afin de continuer à faire diminuer l’imprégnation des enfants.

Pour en savoir plus, consultez les questions-réponses du dossier consacré au saturnisme sur le site de l’InVS : http://www.invs.sante.fr/display/?doc=surveillance/saturnisme/questions_reponses.htm


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