Ségolène Royal attaque dur
par Babar
vendredi 4 janvier 2008
La campagne des municipales est bien lancée. Et c’est le PS, par la voix de Ségolène Royal qui vient d’en prendre l’initiative. Moins d’un an après les présidentielles, la candidate socialiste entend peser de tout son poids sur les prochaines municipales de mars 2008.
Le nouveau combat de Ségolène Royal a un nom : municipales 2008. L’enjeu est de taille. Il s’inscrit dans la perspective de reconquête du pouvoir par la gauche. D’abord les municipales, ensuite le PS, enfin l’Elysée. Mais avant d’être présidente de la République, Ségolène Royal sait qu’elle doit mobiliser non seulement les électeurs ou les militants, mais aussi les élus de terrain : les maires.
Pour certains responsables du Parti socialiste, cet
engagement de campagne vient trop tôt. Pour d’autres trop tard : pour
Jean-Christophe Cambadélis. "Les
présidentiables devraient penser à ceux qui ’en bas’ travaillent pour contrer
le gouvernement et réussir les municipales", rapporte TF1. Pour
François Rebsamen, "Elle n’avait pas
le choix, il fallait qu’elle se lance très vite. Delanoë va prendre son envol
et ce sera beaucoup plus dur pour elle d’exister".
Delanoë, le plus sérieux concurrent de Royal
à la tête du PS ? Pour l’heure Ségolène Royal ne songe qu’à mobiliser le
plus largement possible et à ne pas s’affronter. Elle l’a dit clairement, la
question n’est pas d’actualité.
Dans Le Parisien d’aujourd’hui, vendredi 4 janvier, Ségolène Royal qui appelle au rassemblement des socialistes pour les municipales de mars prochain déclare, « ce sont les polémiques entre socialistes qui nuiraient à la dynamique de la campagne municipale. Et je mets en garde ceux qui s’amuseraient, une fois de plus, à se tirer une balle dans le pied. C’est le mouvement qui fera gagner des mairies supplémentaires ».
Dans la ligne de mire de Ségolène Royal figurent les gros bastions détenus par la droite (Marseille, notamment), mais aussi des mairies autrement stratégiques parmi lesquelles certaines municipalités de la petite couronne parisienne. Certaines sont depuis longtemps le fruit d’âpres combats tant leur gestion est jugée désastreuse par leurs propres habitants.
Lors des prochaines
municipales des villes comme Puteaux, Levallois ou Asnières seront des tests
nationaux.
Asnières, notamment,
dont le député-maire Manuel Aeschlimann, est constamment pointé du
doigt par la presse et les habitants de la ville. L’Express, entre autres,
évoque un "système Aeschlimann" sur fond de "guérilla
judiciaire", "esprit de famille", "occupation du terrain
sans relâche", "discrédit des adversaires", etc. (voir Agoravox).
La vidéo suivante montre le déroulement d’un Conseil municipal à Asnières. Des images choquantes où des élus de l’opposition sont obligés de s’emparer d’un mégaphone pour se faire entendre.
Ségolène Royal l’a bien compris. Paris est tombée à cause du chiraquisme et du tibérisme, deux systèmes basés sur le clientélisme. Ces mêmes systèmes qui plombent certaines villes de la petite couronne parisienne.
Finalement, plus que les présidentielles, ces
élections municipales sont pour Ségolène Royal un enjeu majeur.
Si elle réussit à faire sauter les
verrous, la question de sa légitimité à la tête du PS sera complètement oubliée.