#loitravail derrière le jusqu’au boutisme du gouvernement l’Union Européenne et son dumping social !
par PRCF
lundi 30 mai 2016
Mais pourquoi donc le Valls et Hollande s’arcboutent-ils sur la loi travail ? Pourquoi malgré un puissant mouvement social soutenu par 75% de la population et alors qu’une station service sur deux n’a plus d’essence, malgré un pouvoir ultra minoritaire jusque sur les bancs de l’assemblée nationale, pourquoi la Loi Travail n’est elle pas déjà retirée ?
« Les réformes menées récemment n’ont donné aux employeurs que peu de possibilités pour déroger aux accords de branche. Cela concerne tous les aspects des conditions d’emploi, notamment les salaires, le temps de travail et les conditions de travail, et limite la capacité des entreprises à moduler leurs effectifs en fonction de leurs besoins. À l’heure actuelle, les branches professionnelles peuvent empêcher les entreprises de déterminer, au cas par cas et après négociations avec les partenaires sociaux, les conditions de dérogation aux accords de branche en matière de temps de travail. Les dérogations aux accords de branche et aux dispositions juridiques générales sur les conditions d’emploi, par l’intermédiaire d’accords d’entreprise, pourraient être facilitées, en concertation avec les partenaires sociaux » Commission Européenne – 18 mai 2016
La Commission Européenne qui a ordonné cette loi travail, interdit qu’elle soit retirée.
Après l’ANI, les retraites, la loi Macron et le CICE, la LOI TRAVAIL nouvelle rançon exigée par l’Union Européenne du Capital
Retrait de la loi travail et sortie de l’UE, une même exigence sociale et démocratique de souveraineté populaire : ce n’est pas au patronat de faire la loi.
L’UE n’est pas sociale, elle est patronale : il faut en sortir pour s’en sortir
Non l’UE n’est pas sociale, oui elle est patronale. Mener la lutte pour le code du travail et pour sortir de la dictature de l’UE c’est la même lutte. Celle pour la souveraineté populaire contre la dictature du capital. C’est bien la même lutte des classes. Mais lutter pour la sortie de l’UE ce n’est pas qu’un facteur de rassemblement, un facteur d’unification d’un front populaire antifasciste patriotique progressiste et écologiste. C’est aussi une condition nécessaire pour mener une politique de progrès social, de démocratie, de paix et de solidarité internationaliste. Rester dans l’UE s’est se condamner à devoir se battre pieds et poings liés contre la classe capitaliste, ses multinationales, ses banques, ses marchés financiers, c’est se condamner à perdre. En sortir c’est priver la dictature du Capital de ses structures de pouvoir, de ses principales armes. Sortir de l’UE par la porte du progrès social et de la solidarité internationaliste
JBC pour www.initiative-communiste.fr
Quand J Sapir dénonce l’hypocrisie du FN qui fait mine d’être contre la loi travail mais appelle à la répression de ceux qui se battent pour son retrait :
« Rapport de force, voilà bien le mot qui fâche, mais qui néanmoins s’impose. Il n’est de bonne négociation qu’avec un rapport de force construit et, bien souvent, pour qu’il en soit ainsi il faut faire intervenir des agents extérieurs à la négociation. Ce qui nous conduit directement à la question des grèves et des blocages actuels. Il y a conflit, cela est évident pour tout le monde. (…)
Il est clair que ces formes de luttes créent un désordre, et touche des personnes qui ne sont pas directement impliquées. Mais, ce désordre ne fait que répondre à un désordre premier, qui résulte de l’usage du 49-3. Prétendre alors s’offusquer de la conséquence et non de la cause relève de la plus pure hypocrisie. On ne peut condamner les blocages que si, au préalable, on condamne l’usage du 49-3, et plus généralement la tactique du gouvernement qui n’apporte que des réponses policières à un mouvement social. De fait Manuel Valls se révèle un émule de Jules Moch.
Hypocrisies et cohérence
Cependant, ce ne sont pas les seules hypocrisies suscitées par ce mouvement de protestation. Comment qualifier ainsi l’attitude de dirigeants d’un parti qui proclame à qui veut l’entendre son opposition aux pratiques et aux politiques édictées par l’UE, mais qui n’a que « l’ordre » à la bouche quant il s’agit des blocages des raffineries et des dépôts de carburant. Pourtant, que l’on sache, ils ne condamnent pas la légitime défense de manière systématique. Qu’ils réfléchissent donc sur l’origine des désordres qu’ils prétendent condamner et ils verront toute l’incohérence de leurs positions » J Sapir sur son blog
Coralie Delorme : la loi el khomri est un produit d’importation made in UE
La loi El Khomri est un produit d’importation made in Union européenne (voir explications détaillées ici). Les « Grandes orientations de politique économique » (GOPÉ), dont l’existence est posée par les traités, et le « Programme national de réformes » (PNR), qui s’inscrit lui-même dans le cadre de la stratégie Europe 2020 « pour une croissance économique intelligente, durable et inclusive » (tsoin-tsoin), prescrivent à de nombreux pays et depuis longtemps le malthusianisme budgétaire et la modération salariale.
Dans même temps, la jurisprudence de la Cour de justice de l’Union (CJUE), n’a de cesse de promouvoir l’ordre concurrentiel et la dérégulation. Surtout, au travers d’arrêts à l’impact décisif mais mal connus du grand public, tels, par exemple, les arrêts Laval et Viking de 2007, elle œuvre à saper le droit du travail dans les pays membres, et à affaiblir la capacité de négociation des salariés dans les conflits sociaux.
Enfin, l’appartenance à l’euro interdit toute dépréciation de la monnaie. Dès lors, elle conduit les pays de l’eurozone non à renforcer leur coopération, non à développer entre eux la solidarité, mais à se mener les uns aux autres une véritable « guerre de la désinflation salariale », selon une expression de Steve Ohana. Pour livrer cette guerre, ajoute l’économiste, « la France ne semble plus avoir d’autre choix que de s’engager plus franchement dans des politiques de dévaluation interne, non plus seulement via la baisse de la fiscalité sur le travail, mais via la compression des salaires eux-mêmes ( …) c’est l’option qui sous-tend la loi El Khomri ».
Face au caractère scandaleux de l’affaire, face à la blessure d’orgueil que ne peut manquer d’occasionner, chez n’importe quel peuple encore un peu conscient de lui-même, l’idée d’être « gouvernancé » depuis Bruxelles, Francfort ou Luxembourg au lieu d’être normalement gouverné par les dirigeants qu’il a élus, on pourrait s’attendre à ce que les « Européens de métier » fassent profil bas. Par décence. Par souci de ne pas attiser la colère. Parce que le fait de bénéficier de pouvoirs exorbitants dont ils ne doivent la titulature qu’à une série d’erreurs d’aiguillage de l’Histoire, devrait suffire à les contenter.
Mais non. Jouir en silence du confort sans risque qu’offre le séjour dans cet Olympe grisâtre depuis lequel ils nous surplombent n’est pas assez bien pour ces encravatés. Il faut encore qu’ils portent en bandoulière leur bonheur niais d’être là où ils sont, et qu’ils l’ouvrent à tout propos. Sans se rendre compte qu’à la fin, « les gens » commencent à comprendre. Et à s’agacer.
L’ouvrir très grand, c’est l’une des choses que Jean-Claude – « il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens » – Juncker fait le mieux. Aussi a-t-il trouvé judicieux, dans un récent entretien au journal Le Monde de formuler ces quelques regrets : « à voir les réactions que suscite la « loi travail », je n’ose pas m’imaginer quelle aurait été la réaction de la rue, à Paris ou à Marseille, si votre pays avait dû appliquer des réformes comme celles qui ont été imposées aux Grecs ». Ah, ces Français rétifs ! Comme il est dommage de ne pouvoir vitrifier leur économie avec cette même brutalité joyeuse dont on à usé contre l’économie grecque !
Ceci dit, rien n’est jamais perdu pour qui sait s’armer de patience. Durant l’été 2015, au cœur de la « crise grecque », le ministre hellène Yanis Varoufakis avait donné quelques clés pour comprendre la dureté des créanciers vis-à-vis de son pays. Selon lui, la véritable cible des « Européens » (et de l’Allemagne, plus encore que de l’Europe institutionnelle) était en fait l’Hexagone. « La Grèce est un laboratoire de l’austérité, où le mémorandum est expérimenté avant d’être exporté. La crainte du Grexit vise à faire tomber les résistances françaises, ni plus ni moins », avait-il osé. Pour lui, les cibles terminales étaient l’État-providence et le droit du travail français.
Or pour Jean-Claude Juncker, il se trouve que « la réforme du droit du travail voulue et imposée par le gouvernement Valls est le minimum de ce qu’il faut faire ». Le minimum seulement. Et, avec un peu de chance, de constance et d’audace, une simple étape vers ce rêve éveillé que constitue l’idéal grec !
Autre grand bavard : Pierre Moscovici. Lui assume mieux encore que Juncker, et ses insinuations n’en sont plus. Ce sont même des aveux : oui, l’Union européenne veut la loi El Khomri. Dans un entretien publié ici le 18 mai soit, précisément, le jour de la parution des recommandations adressées par la Commission à la France dans le cadre du « semestre européen », le commissaire aux Affaires économiques faisait connaître sa volonté. S’il minaudait tout d’abord en prétendant qu’il ne lui appartenait pas de « juger » la Loi travail, il rappelait toutefois qu’il lui appartenait bien de l’exiger : « Tout ce que je peux dire, c’est que la réforme est indispensable et qu’y renoncer serait une erreur lourde (…) les Français ont souvent le même réflexe quand une réforme se présente : celui de s’y opposer. Cela ne signifie pas que la réforme n’est pas nécessaire et qu’elle ne doit pas être menée (…) En outre, je pense que la volonté du peuple doit s’exprimer dans les élections, pas dans les sondages ».
C’est vrai. En principe, sauf à vivre dans le chaos de la démocratie d’opinion, les scrutins font foi bien plus que les sondages. Mais en principe aussi, le pouvoir exécutif français se situe à l’Élysée et à Matignon (Paris, France), et non dans le bâtiment du Berlaymont (Bruxelles, Belgique). Sauf à vivre dans le chaos de la démocratie congédiée.
Évidemment, si les choses en sont là, et Moscovici le dit fort bien, c’est en raison « des traités que les gouvernements et les Parlements de l’Union européenne, à commencer par celui de la France, ont signés ». C’est là l’argument dont les européistes se prévalent sans cesse, car il n’y a plus que ça en magasin. Au passage, ils se hâtent d’oublier que le dernier des traités, celui de Lisbonne, a tout de même nécessité pour être signé que l’on s’assoie en 2005 sur les résultats de deux référendums, le néerlandais et le français. Tout comme on s’est assis sur le résultat de la consultation grecque de juillet 2015. Autrement, c’était début du détricotage de la zone euro.
Au sujet du mouvement social actuellement en cours, Myriam El Khomri a eu ces mots très contestés : « il n’est pas question que l’économie de notre pays soit prise en otage ». Ils sont pourtant incontestables : l’économie de notre pays est, depuis longtemps, en situation de captivité. Simplement, les rançonneurs ne sont pas forcément ceux que l’on croit.