25 000 suppressions de postes sur 2 ans

par chfav
mercredi 17 décembre 2008

Monsieur Darcos est au cœur de l’actualité, il doit dévoiler sa réforme de la seconde après celles de la maternelle, du primaire et du secondaire. Alors que de nombreux lycéens sont déjà dans la rue, syndicats et associations de parents d’élèves se disent inquiets et vigilants

 Chaque jour on s’indigne des plans de restructurations annoncés les uns après les autres, les entreprises qui commencent à être touchées par la crise tentent de préserver leurs rentabilités au détriment des salariés. Certains penseront que ceci est légitime même après les dernières années où les 40 plus grandes entreprises françaises ont exhibé fièrement leurs bénéfices qui ne cessaient de battre leurs propres records, d’autres crieront au scandale, à la cupidité des actionnaires et s’indigneront de la bienveillance de nos politique. Mais ce débat et les angoisses qu’il engendre arrangent bien les affaires de notre cher ministre de l’éducation nationale. En effet, les suppressions de cette année et celle prévues l’année prochaine sont de l’ordre de 25 000 postes, et ce au nom d’une réforme qui n’a pour but ultime, que la diminution des effectifs. Comment au regard de ces chiffres notre gouvernement pourrait empêcher les entreprises privées d’en faire autant.

 Il faut dire que Monsieur Darcos est un fin politicien, au-delà de la question que l’on est en droit de se poser sur la pertinence de supprimer des postes de fonctionnaires en période d’explosion du taux de chômage, il réussit l’exploit de casser l’école publique laïque et gratuite, tout en vendant à l’opinion publique une réforme censée éradiquer l’échec scolaire. Prenons quelques exemples pour illustrer ses propos :

 La suppression des classes le samedi matin :

 Celle-ci a été très facile à vendre à monsieur tout le monde, qui enfin pourrait partir en week-end sans se soucier si cela va gêner le parcours scolaire de ses enfants (dommage que tout le monde n’en ait pas les moyens). Seulement, voilà le but caché de cette réforme était de libérer trois heures par semaine, qui devaient être remplacées par deux heures de soutien et par diverses réunions et formations. Celles-ci existaient déjà avant, donc elles ne comblent aucune heure perdue par les enseignants, quant aux deux heures de soutien, difficiles à mettre en œuvre, fatiguantes pour les enfants car après la classe, elles ne sont en plus pas prévues sur l’ensemble de l’année scolaire, par contre, elles nous conduisent à notre deuxième exemple :

 La suppression des rased

 Les réseaux d’aides spécialisées aux s’élèves en  difficultés, composés d’enseignants spécialisés de rééducateurs et de psychologues étant au service d’enfants éprouvant des grandes difficultés scolaires sont entrés dans l’œil du cyclone Xavier. Sous prétexte qu’il y a dorénavant le soutien, la loi de finance prévoit la suppression en trois ans des 6000 postes de ce service publique qui est pourtant un fabuleux outil à l’égalité des chances. Alors que tous les professionnels de l’éducation pensent que proposer deux heures de soutien comme unique réponse aux difficultés de toutes natures est irresponsable, Monsieur Darcos préfère railler l’ampleur des manifestations qui étant organisées par les parents aux niveaux des écoles de quartiers, sont selon lui de petite taille. Dommage qu’il n’a pas bénéficié de cette aide car il aurait pu y apprendre que beaucoup de petites gouttes forment un océan.

 Le baccalauréat professionnel en trois ans  

 Voilà encore un exemple flagrant de coupe sombre dans les effectifs, avec la mise en place de cette réforme ce sont les Bep qui disparaissent, ces diplômes permettaient pourtant aux plus faibles d’accéder diplômés au marché du travail. De plus est-ce vraiment judicieux de supprimer une année d’apprentissage à des élèves qui bien souvent ont déjà des difficultés scolaires. Il ne faut pas négliger non plus le fait que ces élèves arriveront plus tôt aussi sur un marché du travail sinistré. La liste peut être longue des attaques contre l’éducation nationale et ceux qui rêvaient de dégraisser le mammouth peuvent se réjouir car le gouvernement enlève même les os. Mais en parents responsables peut-on laisser faire plus longtemps la démolition de notre école et avec elle le peu d’égalité des chances qui reste dans ce pays ? Doit-on laisser l’apartheid social s’installer sans bouger ? Même ceux qui aujourd’hui ont scolarisé leurs enfants dans le privé ont-ils intérêt à laisser faire sachant que l’affaiblissement de l’école publique entrainera un afflux d’élèves vers le privé et donc un accroissement des coûts ? Il faudrait tout de même rappeler à nos politiques que la recherche et l’innovation sont les seuls vecteurs de croissance à long terme, et que sans un système éducatif performant un pays ne peut prétendre pouvoir innover. De plus comment attirer des investisseurs si nous ne pouvons pas leur proposer de la main d’œuvre qualifiée ?


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