A quand la reconnaissance du vote blanc ?

par Puppet Priest
mardi 5 septembre 2006

En France, pays démocratique et prônant les droits de l’homme, le vote blanc est considéré comme un vote nul et laisse le scrutin décider pour ce dernier. Certaines statistiques récentes (et se voulant rassurantes ?) chiffrent les votes blancs jusqu’à 5 % des inscrits. Souvent, les médias, déboussolés, il n’y a que pour cela se mettre le 20h en bruit de fond, et n’y comprenant strictement rien, nous assomment avec ce synonyme : "abstention civique", quelle belle association de mots... "S’abstenir"... "Civique"...

Si l’on va voter, si l’on se déplace jusqu’aux urnes, est-ce réellement par abstention ? Est-ce réellement pour ne rien dire, ne rien signaler ? Ne serait-ce pas plutôt le reflet d’un acte manifeste ? Un acte volontaire et signifiant en réponse à ces partis politiques (et pourtant peut-être trop multiples mais sclérosés) et n’inspirant pour le votant, l’électeur "nul" que méta-civi-physique fortunée voire... rien-tout-aussi-bien ? A combien de "guerres" stériles n’intéressant que les premiers concernés devons-nous, au jour le jour, un jour ou l’autre, en accepter la pitoyable image et compter les points ? Combien de candidats sachant pertinemment qu’ils ne seront jamais élus mettent des bâtons dans les roues de leurs leaders (vous noterez au passage l’emploi du pluriel). Villepin critique Sarko, et celui-ci ne se prive pas de lui renvoyer la balle. Ségolène voit, quant à elle, sa course aux élections présidentielles perturbée par de vieux acharnés avides de reconnaissance... Dire que ces messieurs sont censés nous représenter... Quel décalage avec la réalité. Loin de moi de dire qui doit ou qui ne doit pas se présenter, mais ces "guerres" de pouvoir laissent le champ libre au vote blanc...

"Nous voulons d’autres candidats !". C’est peut-être pour cette raison que jamais le vote blanc ne sera interprété à sa juste valeur  ! Ces mêmes candidats ayant trop peur de cette "France d’en bas", de cette France qui ose émettre un ressenti le plus souvent justifié par l’observation de toutes ces magouilles égo-politico-nombrilistes. Cela serait se remettre en question, et soi et son gouvernement, et soi et les votants... Subjectif ? Et ces politiques subjectivement et proprement subjectives qui nous supplient, qui nous font voir le pire et le plus ridicule de tous candidats adverses et de leur besoin de pouvoir ? Comment voulez-vous que les gens se respectent et se tolèrent, si nos hommes politiques n’en montrent même pas l’exemple ? Je vous le demande...

Du non-dit ? Précisez, s’il vous plaît... Car tout cela semble bien au contraire plutôt explicite, plutôt d’actualité. Un jour ou l’autre, il faudra bien régler cette question... Messieurs les politiques, la balle est dans votre camp, il vous suffit pour cela d’assumer, d’écouter, de satisfaire un peuple en proie à vos divers agissements, et non un chef ou votre carrière...

Mais alors, est-ce avoir la dent dure que de voter blanc ? Il est raisonnable de penser que le vote blanc, une fois reconnu et accepté à sa juste valeur, connaîtra une incroyable popularité, à coup sûr : de 5 % nous passerions sans aucun doute à... la majorité ? Et quand bien même, cela ne serait que plus grand de combattre, pour un homme politique, le vote blanc : imaginez un peu ! Essayer de mettre tout le monde d’accord par ses seules convictions et arguments... Utopie ? A vous de juger... Seulement, les pays ayant adopté ce vote ne s’en portent pas plus mal. Au contraire, celui-ci permet de s’exprimer avec citoyenneté. Imaginez, ou plutôt rappelez-vous, depuis 2002, notre gouvernement, et ceci malgré le rappel à l’ordre des Européennes, et j’en passe tellement que cela n’est pas trop professionnel de ma part, rappelez-vous donc le vote des Français, exprimant en partie leur mécontentement face aux diverses décisions de ce même gouvernement, de ces mêmes dirigeants... la prise en compte du vote blanc (en plus du taux d’abstention : car il est certain que si le vote blanc avait été reconnu alors, ce même taux d’abstention aurait diminué, et le vote blanc grimpé, vraiment) aurait permis de prendre les bonnes décisions... "Pourquoi un tel vote ? Bien, essayons de comprendre et aux prochaines élections si le vote blanc diminue, c’est que nous prenons bonne route..."

Tout cela n’engage uniquement que ma personne et mes idées "made in France d’en bas", mais je crois sincèrement qu’un jour ou l’autre, ce vote devra être reconnu et accepté des politiques, et ceci afin que le fossé qui nous sépare d’eux se comble d’une certaine objectivité et d’une médiation polie et avisée envers les électeurs.


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