Ah, et si pour Sarkozy l’esclavage est un « détail » de l’Histoire !

par Allain Jules
lundi 11 mai 2009

L’enfant pauvre de la France multiethnique, le noir, n’a plus que ses yeux pour pleurer, sa voix pour crier, ses bras pour lever les mains vers… l’Elysée -ce ciel terrien-, ses pieds pour marcher vers l’inconnu. Oui, la très belle description de l’homme de couleur…noire aux cheveux crépus, aux lèvres lippues et au nez épaté, accessoirement issu d’un peuple inférieur selon la formule de Gobineau dans laquelle ils se retrouvent tous en petit comité existe encore au 21e siècle. Mais, ceux qui fustigent hypocritement Jean-Marie Le Pen qui le dit tout haut, par atavisme sans doute, n’en ratent pas une couche.

Fuyez, nagez, plongez, trottez mais, vous avez beau faire la politique de l’autruche, le naturel revient au galop. Quel symbole. Fichtre. Le chef de l’Etat français, le président de tous semble-t-il, Nicolas Sarkozy qui promettait déjà de se rendre aux Antilles en avril, ne s’y est pas encore rendu et pense le faire à la mi-juin. Quelle haute estime dis-donc ! Hier, il a posé un lapin cuit à point aux bordelais car, l’histoire de l’esclavage ne saurait être une affaire de noirs uniquement mais, plutôt, un partage national ou plutôt mondial car, rappelons-le, l’ONU le reconnaît comme étant un crime contre l’humanité, malgré les élucubrations mensongères récompensées par le Sénat français –un comble-, des fantaisies et grenouillardes pompées sur les écrits de Patrick Manning, par l’historien de pacotille Olivier Pétré-Grenouilleau, autoproclamé historien des traites et de l’esclavage n’ayant jamais effectué un voyage en Afrique. Amusant. Avant de clore le dossier de « l’historien » ci-dessus, tellement il est empêtré dans des manquements abyssaux sur les questions méthodologiques à propos de la valeur et de la fiabilité de ses sources historiques mêlant les arabo-musulmans alors qu’on parle du commerce triangulaire, de la traite atlantique, Nicolas Sarkozy vient de faire preuve d’un mépris à l’égard des noirs à nul autre pareil. Il crée ainsi un terreau pour extrémiste. Faut-il ensuite se plaindre demain de certaines réactions qu’on traitera encore et toujours avec condescendance et qualifiera toujours de concurrence victimaire alors qu’on fait tout pour ? Partageons les méfaits de l’humanité ? Va voir si j’y suis.

Images de la commémoration à Paris de 2008 Le voltigeur de l’Elysée, agrégé ès roulettes et docteur ès frappes, après avoir déclaré qu’il se fichait des bretons, s’est souvenu de ces paroles blessantes et a changé d’avis alors qu’il ne souhaitait pas assister à la finale de la coupe de France qui a vu le petit poucet l’En-Avant Guingamp, club de ligue2, terrasser devant la sublimissime Salma Pinault-Hayek, Rennes, club de ligue1. Enfin, la coupe est repartie en Bretagne. Passons. Revenons donc au sujet, cette absence de Sarkozy lors de la commémoration hier de l’abolition de l’esclavage. Le CRAN (Conseil représentatif des associations noires) que certains qualifient plutôt de « Conseil représentatif des ânes noires », ce n’est pas le propos de ce papier, a qualifié cet acte comme un « faute politique ». Peut-on être en désaccord avec un tel jugement ? Dans un élan à but électoral sans doute, l’ancien chef de l’Etat français que la majorité des Français regrettent d’ailleurs, Jacques Chirac, avait dérapé. Son fameux « […] les bruits et les odeurs », il ne le pratiquait pas de façon aussi visible que cet acte posé hier par le président de la République. Mais au juste, les « qui » étaient en Gironde, à Bordeaux ? Alliot-Marie, le ministre de l’Intérieur et de l’Outre-mer assisté du maire de la ville, Alain Juppé. C’est tout ? Oui, évidemment. A Paris, une marche a eu lieu, organisée par Le [MNH->http://www.association-mnh.com/] (mouvement pour une nouvelle humanité), de Joby Valente qui réclame des réparations, [Tropiques FM->http://www.tropiquesfm.com/] et [Shomari->http://shomari.skyrock.com/]. Quant au chef de l’Etat, il a préféré se rendre en Allemagne, où il a rencontré la chancelière Angela Merkel et fait un speach devant les… jeunes de la CDU, le parti allemand, pour soutenir sa campagne pour les élections européennes. C’est connu, l’esclavage n’est absolument rien. Pratiqué pendant des siècles entiers, cinq, il ne compte pas moins de 20 millions de morts mais comme le dit l’adage, « Tant que les lions n’auront pas leurs historiens, les histoires de chasse venteront les mérites du chasseur ». Tout est minimisé, or, les millions d’enfants, d’hommes et de femmes qui furent asservis n’avaient rien demandé et n’étaient surtout pas allés en croisière aux Amériques. Ah, pour culpabiliser et diviser africains et descendants d’esclaves, la sempiternelle accusation sur les Rois nègres qui auraient vendu des esclaves tombent comme un couperet. Mais, personne ne se pose la question de savoir avec quelle logistique, quel pouvoir, quel financement pour qu’un tel projet colossal puisse se réaliser. Et là, les choses deviennent claires, les accusations d’extrémisme fusent pour arrêter toute discussion. Il faut taire les vraies responsabilités. Dans la presse hier et aujourd’hui, qui blâme le chef de l’Etat français ? Personne. Ce n’est pas une surprise d’ailleurs. >>>[Allain Jules->http://allainjulesblog.blogspot.com/2009/05/ah-et-si-pour-sarkozy-lesclavage-est-un.html]

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