Avec ou sans péniche, Peillon rame toujours dans son idéologie
par Jean-François Dedieu
lundi 9 janvier 2017
Si les références simplistes sur les sov et kolkhozes s’adressent bêtement à Mélenchon (France Inter), le fond dogmatique d’un Vincent Peillon s’avère beaucoup plus dangereux : ses arguments de candidat et le boulet de réformisme autocratique qu’il traîne en attestent.
Une idéologie de gauche mutante, extrême, malsaine car ME rappelant trop les totalitarismes du siècle passé, un comble pour un candidat se réclamant du centre socialiste, entre une aile droite Valls-Iznogoud et Hamon-Montebourg à gauche, frères Taloche du socialo-show.
En préalable, il ne faut pas se laisser endormir par la pratique oratoire de ceux qui aspirent, pour nous servir, à donner le cap au paquebot FRANCE. Il ne faut pas plus se laisser impressionner par la maîtrise de soi, le sérieux de la préparation, la connaissance sur le bout des doigts d’un programme expertisé, autant de paramètres pour répondre avec réactivité et réussir un débat sinon un entretien politiques (le contre-exemple étant la prestation de Royal [dont Peillon fut le porte-parole], contre Sarkozy, sur le chapitre économique, en 2007... pensée n’engageant que MOI...).
Enfin, concernant Peillon, politicard de profession, nous ne nous attarderons pas plus sur cette tare (il s'en prévaut et c’est symptomatique du décalage croissant entre la nomenklatura au sens large et le peuple !) que sur les dérapages verbaux particulièrement lourds qui plomberaient sa campagne pour la primaire.
MOI mon dada c’est l’emprise idéologiquement totalitaire des Folamour consanguins de l’Éducation Nationale, plus vibrionnants encore pendant le règne de François Ier la Francisque et réactivés à l’avènement de François II le Piteux (de la seule dynastie républicaine), avec les résultats que l’on sait. La réforme des rythmes avec Peillon à la barre illustre trop bien cette dérive rappelant par la manière (comment faut-il le leur corner ?) des régimes que le XXème siècle a vomis...
Salamé et Pujadas ont fort heureusement évoqué ce passif du candidat à sa primaire :
PEILLON candidat à PROPOS DE SA REFORME DES RYTHMES (janvier 2017 / « L’entretien politique » France2 / https://www.youtube.com/watch?v=dKczRavEJM0)
L. Salamé : ... pour beaucoup de Français, c’est une réforme qui est ratée, qui a créé des inégalités, qui a été mal financée, est-ce que c’est une réforme qui a été ratée ?
V. Peillon « "Noon"... réforme dont tout le monde pensait qu’il fallait la faire... la droite avait fait une grosse bêtise et Luc Chatel a dit "IL FAUT Y REVENIR"... tous les syndicats avaient écrit un texte, c’était la première fois où ils s’étaient mis d’accord pour dire "IL FAUT Y REVENIR", ON A FAIT UNE CONSULTATION ET TOUT LE MONDE A DIT "IL FAUT Y REVENIR" et au moment où on est passé à l’acte, ce qu’on dit « ça n’a pas été concerté », C’EST EXACTEMENT LE CONTRAIRE... tout le monde s’est dit "c’est un petit effort", JE NE L’AVAIS PAS MESURE... effort pour les parents... effort pour les enseignants... effort pour les collectivités locales... mais il faut distinguer deux choses, vous avez LE TEMPS SCOLAIRE QUI ETAIT DE MA RESPONSABILITE : AUJOURD’HUI LES ENFANTS DE FRANCE ONT CINQ MATINEES POUR APPRENDRE A LIRE, ECRIRE, COMPTER ET SE CULTIVER, PERSONNE NE VOUS DIRA QUE C’EST MOINS BIEN QUE QUATRE, APRES TOUTE LA SOCIETE ÇA RELEVE PAS DU MINISTERE DE L’EDUCATION NATIONALE... à 15h 30 l’école obligatoire est finie, il fallait prendre en charge ces enfants, il fallait que la France à ce moment là s’intéresse davantage à ses enfants... et je dirais quelque part « à tous ses enfants »...
Pujadas : donc aucun mea culpa...
Peillon : je pense qu’une réforme doit être poursuivie dans la durée et ajustée. Je vois des endroits où les choses ne se sont pas passées comme elles auraient dû... parce que là encore, contrairement à ce qui est expliqué qu’est-ce qui a accompagné la réforme... ? ce qu’on appelle les Plans Educatifs de Territoires (PET), c’est à dire que chaque école, en associant les parents, devait décider mercredi matin, samedi matin, à quelle heure qu’est-ce qu’on fait et c’est précisément d’avoir donné le pouvoir aux gens qui, dans un certain nombre d’endroits a donné des choses merveilleuses, dans d’autres, il faut le reconnaître, un peu moins. Je crois qu'il faudra y revenir... »
DECRYPTAGE sur une réforme dont l’évaluation est gardée sous le coude au moins jusqu’aux élections de 2017...
1. Finalement n’importe quel imbécile admet sans problème que la semaine de 5 jours est meilleure, pour nos enfants, que celle de 4 ! La réforme utile était donc à la portée du premier idiot venu (je ne vous dis pas le niveau de Darcos, qui n’y paraissait pas mais qui a parrainé la semaine de 4 jours avec 2 heures en moins dans la semaine !). Peillon, inutile de nous seriner qu"IL FAUT Y REVENIR" !
2. « ON A FAIT UNE CONSULTATION ET TOUT LE MONDE A DIT "IL FAUT Y REVENIR" »... trop facile car ton « TOUT LE MONDE » se cantonne à ton monde à toi, à savoir les nomenklaturistes des premier, second et troisième cercles, syndicats compris, "chronobiologistes" triés (les autres étant écartés), toute une clique de plus en plus coupée du peuple, pour ne pas dire de la France profonde ! La représentativité revendiquée par nos « gouvernants » ne repose sur rien sinon la prétendue légitimité donnée par les urnes...
3. « UN PETIT EFFORT » que tu N’AVAIS PAS MESURE, que tu dis, complètement irresponsable... bien dans la ligne de tes consanguins qui n'y sont pour rien dans le délabrement général de la France, concernant des parents à qui on ne demande rien (1), qu’on court-circuite avec mépris, à qui on impose une organisation contraignante dans le temps ! Cynique aussi, concernant des collectivités locales d’abord sciemment appâtées puis légères de ne pas prévoir que les dotations de l’État n’iraient que s’effilochant !
Mais si tu avais bien considéré tes deux choses, tu ne te serais occupé que de ta première alors que jouant à l’apprenti-sorcier tu as été criminel de vouloir modeler d’autorité notre société !
Et pour quel résultat sinon des inégalités plus criantes encore entre les riches et les pauvres, les mairies nanties et celles modestes sinon indigentes ! Mais comme tu l’analyses, le mal est d’avoir donné le pouvoir aux gens !.. Là tu fais fort sur ta philosophie de la démocratie !
"Noon" Peillon, pour reprendre ta moue insincère, j’espère bien qu’il ne faudra pas y revenir sur ta bêtise crasse et têtue... parce qu’elle concerne un progressisme lamentable rappelant (de loin, j’espère) trop des doctrines puantes du passé (2) dont il faut toujours se garder !
Vincent, retourne sur la péniche de ton parachutage en PACA (2014)... et après ton Chinois à Paris, écris le récit de voyage d’un Samarien sur le Rhône (à moins que ta Suisse soit plus d’actualité...), avant que ton bateau ne coule...
(1) comme pour les prétendus « Conseils d’école » où les parents ne sont que présents. Non seulement ces représentants sont mis devant le fait accompli mais leur présence cautionnerait tout ce qui vient d’en haut (« Vous y étiez ! » leur répliquera-t-on !)... Si la représentativité doit éviter la cacophonie stérile, il ne faut pas, pour autant, qu’elle se retourne contre sa quintessence républicaine et démocratique... Dans le secondaire, il y a cinq ans, c’était mieux, concernant le conseil d’administration même si le jeu consistait, pour l’administration, à se mettre les parents d’élèves dans la manche contre les professeurs...
(2) A Mayotte, le zèle carriériste de la vice-recteur, Nathalie Costantini, a seulement fait appliquer la loi sur les rythmes scolaires sur un territoire où d’autres priorités autrement préoccupantes prévalent. Ce crétinisme de haut-fonctionnaire a abouti à l’imposer même là où deux classes alternent dans un même local par rotation ! N’est-ce pas une maltraitance pour ces enfants qui subissent une journée d’école de 8 heures, décalée de trois heures chaque semaine par alternance (cela nous rappelle la joie des ouvriers subissant les 3 x 8 !) ... sans que les chers « PET » que le ministre, impute l’air de rien, aux parents, ne soient engagés !.. Comment ne pas considérer ces apparatchiks en tant qu’ennemis du peuple ?!?!
Note : les « ME » et « MOI » en majuscules veulent humblement démontrer que je n’engage que ma personne dans des propos ouverts à toutes les critiques...