Charlie Hebdo assassiné, la République en danger

par Pierre Alain Reynaud
samedi 10 janvier 2015

Ce mercredi 7 janvier, l'horreur était au rendez-vous ! L'horreur, sous la forme d'un assassinat lamentable, l'horreur, la forme d'une rare barbarie, l'horreur accompagnée d'un défi à la liberté d'expression et aux valeurs fondamentales de la République.

NON, ce crime est inacceptable. Tous les Français doivent donc se mobiliser et se rassembler pour déclarer la guerre au terrorisme le plus affreux.

Voici des années que je m'efforce de faire comprendre autour de moi que la France est en péril et, avec elle, sa démocratie, sa politique, sa culture et ses traditions. A maintes reprises, sur divers blogs comme dans de nombreuses chroniques de journaux, j'ai souligné les dangers qui planent sur la Nation avec les lourdes conséquences qui peuvent en résulter.

Je dois avouer que peu de gens me suivaient dans ma mise en garde, ces personnes ayant l'impression que j'exagérais ou que je sombrais dans une sorte de paranoïa.

Malheureusement à l'heure actuelle, je constate avoir eu à l'époque, une parfaite vision de la situation : aujourd'hui, les faits sont là avec des morts, des familles en deuil, des blessés graves, des citoyens traumatisés et une république secouée avec un jour le risque de s'écrouler, si le drame vécu cette semaine venait à se reproduire.

Certes, nous allons tous nous rassembler dimanche pour faire entendre notre voix et manifester notre douleur et notre indignation. Nos allons nous rassembler pour faire entendre à tous ceux qui nous menacent et qui veulent notre extermination, notre volonté de lutter contre les ennemis de la Nation.

Mais nos actions ne devront pas s'arrêter à quelques défilés qui tomberaient trop vite dans l'indifférence au bout de quelques semaines. Nos actions devont être permanentes, pour soutenir les forces de l'ordre et tous les politiques qui feront preuve de fermeté et de combat.

Désormais, il n'est plus possible de rester les bras croisés et de sombrer à nouveau dans le laxisme et la facilité.

Il est clair que les terroristes qui se réclament de l'Islam n'ont rien à voir avec une grande majorité de musulmans dont le comportement est sain en apparence.

Cependant, pour éviter l'amalgame et pour éliminer les tensions entre les communautés, ces musulmans devront prouver leur attachement à la République par des gestes citoyens, démontrant en particulier leur intégration à la France, par la langue parlée, par une tenue vestimentaire à l'européenne et par le strict respect des traditions françaises, qu'elles soient sociales ou religieuses. Ce qui n'empêche pas qu'ils pourront pratiquer librement leur religion dans les lieux de culte avec la garantie de leur côté, de jouir d'une considération citoyenne sans faille.

Bien évidemment, l'État devra faciliter tout type d'intégration, de manière à faire disparaître l'esprit communautariste, très malsain dans un Pays où, selon la Constitution, la République est censée être « une et indivisible ».

De toute manière, pour apaiser les désaccords et pour ne pas provoquer les ruptures, il faudra bien trouver un terrain d'entente et de compréhension, faute de quoi, la Nation sombrera un jour ou ou l'autre dans la guerre civile.

Personnellement, comme une majorité de français, j'espère que la raison l'emportera sur la haine et que les générations futures pourront vivre dans la paix et dans la sérénité.

Je profite de cet article pour rendre hommage à tous ceux et celles qui ont perdu la vie ce mercredi 7 janvier, lâchement assassinés par de dangereux fanatiques religieux.

Il s'agit des personnes suivantes :

Frédéric Boisseau, agent d'entretien,

Franck Brinsolaro, brigadier au service de la protection,

Jean Cabut, dit « Cabu », dessinateur,

Elsa Cayat, psyschanayste et chroniqueuse,

Stéphane Charbonnier, dit « Charb », dessinateur,

Philippe Honoré, dit « Honoré », dessinateur,

Bernard Maris, économiste et chroniqueur,

Ahmed Merabet, agent de police,

Mustapha Ourrad, correcteur,

Michel Renaud, ancien directeur de cabinet du maire de Clermont,

Bernard Verlhac, dit « Tignous », dessinateur,

Georges Wolinski, dessinateur.

A leur mémoire, je demande à tous mes lecteurs et lectrices d'aller déposer un mot, une phrase, une pensée ou une fleur sur le mémorial spécialement mis en place sur le site internet Collectif Voltaire (accessible aussi par www.la-revolution2014.fr)

Vive la France, Vive la République ! Vive la liberté d'expression !

Pierre Reynaud

Essayiste-historien


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