Coup dur pour l’Elysée : les policiers du syndicat majoritaire décidés à battre le pavet

par devoir-de-reserve
mercredi 11 mars 2009

Une grande manifestation nationale est programmée le 21 mars 2009 à Paris. Départ place de la République. Les agents de police n’ont pas le droit de grève. 

Mais manifester est un droit reconnu par les statuts du règlement d’emploi des policiers nationaux, ce n’est pas le cas pour les gendarmes bien qu’ils sont maintenant rattachés au même ministère.

La mobilisation de grande ampleur qui s’annonce pourrait encourager les militaires de la gendarmerie à se joindre pour l’essentiel aux revendications. Pour mémoire, c’est ce qui s’est produit lors de la dernière grande mobilisation.

Le groupement syndical UNSA Police et SGP-FO, le syndicat unique poursuit sa mobilisation contre les diminutions des effectifs et contre la remise en cause des acquis sociaux. Il a, pour ce faire, organisé la première « manif virtuelle » de l’histoire du Web. C’est sur cette base paradoxalement bien réelle qu’a été décidé l’organisation de la manifestation qui se tiendra le 21 mars prochain.

Les deux syndicats comptabilisent précisément les troupes dans le cadre de la manifestation virtuelle. "Nous n’avons pas le droit de grève dans la police", lance Hervé Jaffré, délégué syndical à l’Unsa Police, joint par Fluctuat.net. Interdiction pour eux de battre le pavé, donc. Mais, la loi n’empêche pas les fonctionnaires de manifester sur internet. "Nous avons organisé conjointement avec Sgp Fo une manifestation virtuelle. Je tiens à souligner que cette idée vient d’eux, je ne sais pas où ils ont pêché cela, mais c’est vraiment la première fois en France que je vois cela !".


Ce coup de gueule numérique est en réaction aux accords nationaux proposés en octobre dernier. Actuellement, les deux formations syndicales comptabilisent leurs troupes. Elles ont envoyé à tous leurs collègues des cartons de "référendums" à remplir pour déterminer le nombre de personnes qui soutiennent cette action. Une comptabilité précise afin de planifier une manifestation, bien réelle cette fois, en mars prochain. Un acte fort "face au mutisme de l’administration", revendique le délégué syndical Jaffré.

Depuis le 19 décembre, un module spécifique était en ligne. Suivant le chiffre au compteur, la manif grossit. Souhait avéré, que le cortège rassemble plus de 30 000 participants, le parcours choisi, Nation-Opéra, serait totalement rempli, c’est-à-dire que les premiers rangs des manifestants virtuels seraient arrivés place de l’Opéra alors que les derniers rangs n’auront pas encore quitté la place de la Nation (il s’agit d’un cortège en dynamique, en marche avec des espaces au niveau des banderoles). Pari tenu, déjà 66823 policiers ont signé le référendum national.
 
Pour lever les doutes que pourrait avoir l’administration sur la réalité des chiffres, les syndicats majoritaires étaient même prêts à faire expertiser l’ensemble des données par huissiers de justice.

Objectif accompli ! Naturellement, on peut se demander si les signataires recensés, soit 66823 pétionnaires à l’heure où nous publions seront réelleement présents dans la rue ? "En temps de grève, chez-nous c’est service maximum et certains seront de service ! Les méchants ne s’arrêtent pas. Cette manifestation numérique est le seul moyen pour déterminer si nous étions suivis dans nos revendications". A ce jour, ils sont 47 % à avoir fait savoir qu’ils sont chauds et motivés. Bref, les bleus voient rouge.


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