Des citoyens lancent la « Nuit des Résistances » le 13 juillet

par Animateur
vendredi 11 juillet 2008

Pendant les vacances, tous les Français ne sont pas à la plage. Mieux, certains continuent à militer ! Une action dénommée « Nuit des Résistances » sera organisée en plein mois de juillet un peu partout en France, devant les mairies. L’objectif ? Réunir des citoyens de tous les horizons, pour prévoir des actions communes entre les différents secteurs. Leurs points communs ? Ils se battent contre un aspect de la politique du gouvernement. C’est osé, c’est un peu fou, c’est novateur, mais est-ce réaliste ? Et qui sont ces citoyens qui ne prennent même pas le temps de se reposer en plein été ? L’Elysée a-t-elle du souci à se faire face à ces initiatives ? C’est ce que nous allons voir.

Créé ex nihilo, parti d’on ne sait où, l’idée est apparue à travers un appel qui a fait mouche.

Appel à la « Nuit des Résistances »
Le 13 juillet 2008
« Peuple révolté, révolte-toi ! »

Il existe un peuple en Résistance, ceci n’est pas un appel désespéré.

Devant la multiplicité des causes légitimes à défendre, le peuple, les forces vives, les bonnes volontés, les citoyens, les partis de l’opposition et les syndicats semblent éparpillés. Ils paraissent divisés et impuissants face à cette volonté déterminée, implacable d’imposer un système de société inhumaine où l’espoir et les rêves disparaissent. Mais ils combattent pour une cause commune : la défense de nos droits, le respect de la condition humaine et le bonheur du peuple.

La catégorisation, la sectorisation de la lutte et la barrière entre les générations sont autant d’obstacles à un front commun de contestation unitaire et déterminé.


Dépassons les luttes fraternelles. Nous avons des rêves communs, des utopies communes, le temps de l’union est arrivé.

Nous pouvons continuer à nous entre-déchirer. Nous pouvons jouer le jeu de ceux qui nous regardent nous entre-déchirer. Nous pouvons les laisser nous exploiter sans rien dire en pensant que toute réaction est inutile. Nous pouvons observer passivement le monde se détruire. Nous pouvons les écouter nous expliquer que leur ordre est l’ordre juste. Que le système libéral est le seul viable qui n’a jamais failli. Nous pouvons accepter que, pour vivre dans le meilleur des mondes "possible”, nous devons laisser une partie de la population mondiale à l’écart de ce monde.

Oui, nous pouvons fermer les yeux. Mais il y a urgence.

Liberté, Fraternité, Egalité, Education, Santé, Justice, Culture, Travail, Dignité humaine, Défense de notre écosystème en danger...
Combien de combats avons-nous en commun ?

Nous avons trop perdu de temps dans des discussions stériles, nous nous sommes laissé diviser.

Malgré la propagande de notre gouvernement, le silence de certains médias sur les contestations à travers le pays (et l’Europe), qui entretiennent l’illusion sur la résignation de la population, la Résistance existe et ne demande qu’à s’épanouir, à nous d’en être les acteurs.

Sommes-nous divisés au point de ne pas pouvoir nous entendre, résister ensemble ? Nous devons prouver le contraire.

Alors le dimanche 13 Juillet, réapproprions-nous l’espace public en campant, mangeant et vivant ensemble devant nos mairies. N’oublions pas que nous fêtons un événement qui a fédéré autour de l’idée qu’il était temps de prendre les choses en main, n’oublions pas que nous fêtons une Révolution ! Nous devons impérativement créer des réseaux entre résistants contre la politique de régression sociale actuelle. Nous devons nous rencontrer pour prévoir des suites. C’est dans ce sens que cette première action de Résistance citoyenne non partisane est proposée.

Exprimons-nous ! Rassemblons-nous ! Révoltons-nous !
Ensemble célébrons la révolution le dimanche 13 juillet devant nos mairies.

Appel à l’initiative du Comité d’action local d’Angoulême, avec la collaboration de la Coordination de soutien citoyenne de Poitiers, du Comité de résistance citoyenne, et du Réseau citoyen pour l’école de Charente.

Quelle mouche les a donc piqués ? Pas de syndicat derrière cette initiative, encore moins de parti politique. Des citoyens qui se retroussent les manches, quitte à ce que ça ne marche pas, mais qui ont compris que les divisions profitent à l’adversaire. Un besoin de se retrouver pour échanger, nouer des contacts, tisser des réseaux et penser à l’avenir en étant optimiste. Un coup d’épée dans l’eau ? Non, il ressort toujours quelque chose de ces expériences. Place donc à la réflexion et à l’imagination.

Quelle sera la portée de ces actions ? On n’imagine pas un raz-de-marée devant les mairies de France et de Navarre, mais tout mouvement sera un signe de réussite car la grande force de cette action c’est qu’elle ne peut pas rater. En effet, en étant non médiatisée, elle est inattaquable. Qui s’attaquerait à du vide, il n’y a personne à pointer du doigt. L’Elysée et Matignon ne tremblent pas, pourtant c’est un signe que la France d’en bas n’est pas complètement sonnée, que des résistances existent encore. Chacun des participants espère qu’il y aura des suites car ce n’est évidemment pas une finalité, mais bien une étape dans la préparation d’une lutte commune. L’existence même de cet appel est comme un signe avant-coureur, la préparation d’un mouvement qui peut-être n’existera jamais, mais auquel certains croient encore car « Lorsqu’un seul homme rêve, ce n’est qu’un rêve. Mais si beaucoup d’hommes rêvent ensemble, c’est un début de réalité ».


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