Deux condamnés au Gouvernement !
par emile wolf
lundi 15 novembre 2010
Monsieur Fillon compose un gouvernement intégrant deux ministres ayant été condamnés :
- Monsieur Hortefeux à l’Intérieur a été condamné pour injure raciste le 4 juin 2010 par le tribunal correctionnel de Paris
- Monsieur Juppé, Ministre de la Défense, ministre d’Etat, a été condamné le 1er décembre 2004 pour prise illégale d’intérêts par la Cour d’Appel de Versailles.
Le troisième gouvernement Fillon est-il un asile de recyclage pour délinquants repentis ? Quelle image exemplaire de vertu républicaine notre pays donne-t-il ?
A deux postes clé des pouvoirs publics, un tribun xénophobe et raciste et un édile convaincu de malversations financières, second personnage du Gouvernement, participent à la détermination et l’exécution des politiques chacun dans leur ressort : Brice Hortefeux à l’intérieur, Alain Juppé à la défense. Que faut-il en penser ?
Ceci révèle le souci de probité qui anime un Premier Ministre, peu regardant sur le curriculum vitae de ses collaborateurs. A croire qu’il ne trouve autour de lui et dans son parti ou ses fréquentations aucune personne sans casier pour accepter ces portefeuilles.
En dehors de celle du Président, qui usurpe sa fonction et qu’il défend bec et ongles en bon commis, la confiance dont il bénéficie auprès des élites est inexistante. Voici qui ne présage rien de bon pour la république et la démocratie.
Souhaitons, pour le moins, qu’il ne s’agisse pas là de récidivistes susceptibles de nuire au peuple, aux libertés et aux finances publiques.
Il est tout de même fort inquiétant de voir partir ceux que le Président avait, lui-même, choisi et qu’il considère subitement comme incompétents alors qu’ils l’ont servi fidèlement au détriment de la France et des Français.
Il est encore plus angoissant de les voir remplacer par des individus au passé judiciaire taché. Même si l’affaire Hortefeux est en attente du jugement en appel, chacun a pu entendre la déclaration scandaleuse dont les médias se sont largement faits l’écho.
L’évènement est, d’autant plus préoccupant que :
- le Président est un adepte incorrigible du viol de la constitution et du non respect du traité de Lisbonne pour ce qui concerne le droit des citoyens de l’Union et les engagements de stabilité ;
- ces portefeuilles représentent l’ensemble des forces civiles et militaires de la nation sous les ordres d’homme politiques qui, comme le président en exercice, ne recueillent pas, tant s’en faut, la confiance de la majorité actuelle du peuple.
Que cache une telle décision du Premier Ministre ? Quelles surprises prochaines réserve-t-elle ?
Le peuple et ses représentants devraient rester très vigilants et s’inquiéter que trois articles de la constitution en faveur du peuple, savoir les articles 11, 68 et 71-1 ne sont toujours pas applicables faute de loi organique, certain depuis mars 2007 !
Cet obstacle permanent à l’encontre des droits constitutionnels est révélateur de la crainte des dirigeants et de leur majorité à l’Assemblée d’être désavoués par un vote ou une succession de votes populaires sur les sujets sensibles qui provoquent le mécontentement de l’immense majorité des citoyens. Il est temps que le peuple entre en possession de ses droits et puisse par l’expression de sa souveraineté faire enfin cesser le dépouillement quotidien de l’Etat !