Droit au logement opposable (DALO) une loi qui tombe Dalo
par olivier cabanel
vendredi 7 novembre 2008
Les intentions des législateurs sont toujours louables, reste à savoir si elles sont applicables, et découvrir comment elles sont contournées.
Il y a dans notre pays 600 000 personnes qui vivent dans des logements insalubres.
Il y a eu 60 000 demandes, ce qui est peu par rapport à la réalité, et cette « timidité » est peut-être due aux doutes qu’ont les citoyens quant à la réalité de l’application de la loi.
Sur les 60 000 demandes, seulement 2 000 ont été acceptées.
Il est possible que la raison soit le manque cruel de possibilités, mais aussi la mauvaise volonté d’appliquer ce qui a été promis.
Quand le bâtiment va, tout va, dit le dicton.
Qu’attend donc la gouvernance sarkozyste pour relancer l’économie ?
600 000 logements, ce n’est pas rien, et il y a de quoi faire du bien aux entreprises du BTP.
Cette loi votée le 5 mars 2007 prévoyait de trouver un cadre juridique qui garantissait à 6 catégories prioritaires un « logement digne de notre pays ».
L’enjeu était donc pour le gouvernement d’aider à la construction de nouveaux logements, et notamment des logements sociaux.
Il existe déjà une loi qui prévoit un pourcentage de logements sociaux par commune.
Neuilly, ville dont Sarkozy était maire, s’est vaillamment assise sur cette obligation.
Ce n’est pas un cas isolé.
Il existe d’autres solutions légales :
Qui a donc oublié que, dans ce pays, une loi permet de mettre à disposition des sans-logis, les appartements non loués, parce que n’ayant pas trouvé de locataires au prix proposé ! La loi existe, il suffit de l’appliquer !
(Loi nº 98-657 du 29 juillet 1998 art. 52 Journal officiel du 31 juillet 1998).
En attendant l’hiver s’approche et le nombre des sans-logis augmente.
Depuis la mort de l’abbé Pierre en janvier 2007, la situation des SDF ne s’est pas améliorée.
Bien sûr, le Premier ministre a débloqué 250 millions d’euros, mais les associations en demandaient au moins 4 fois plus.
En ces temps de crise, le gouvernement aura beau jeu de clamer que les caisses sont encore plus vides, ce qui ne l’a pas empêché de sauver les banques à coup de milliards d’euros.
Paroles paroles, paroles, chantait Dalida…
Nicolas Sarkozy n’avait-il pas affirmé :
« Personne ne doit être contraint de vivre dans la rue », affirmant dans la foulée que ce dossier faisait figure de « grand chantier national ».
Augustin Legrand a beau être vigilant et s’agiter comme un « beau diable », rien n’avance, et décembre approche.
Les ONG contestent les dires du gouvernement et l’accusent de ne pas tenir ses promesses.
Bien sûr, le nombre des places en centres d’urgence a augmenté, mais ces lieux ne sont pas trop appréciés des SDF.
Ils se jugent en insécurité et, de plus, sont obligés de les quitter chaque matin.
Or, ceux qui ont besoin de logements sont souvent des travailleurs ne gagnant pas assez pour se loger, et ne trouvent pas de places dans les structures qui leur sont en principe destinées, celles-ci étant occupées par des centaines de milliers de Français en attente d’un logement social.
Déjà, il y a un an, en novembre 2007, dans un rapport officiel issu d’une conférence de consensus, « la France fait bien moins que tous les Etats confrontés à cette difficulté d’une exclusion radicale, (qui eux) ont diminué très substantiellement leur population de sans-logis. »
L’opinion juge qu’en un an, la situation des SDF s’est dégradée et elle est inquiète puisqu’un Français sur deux redoute lui-même de finir un jour à la rue.
Alors on se prend à rêver que l’Eglise, dont la mission charitable semble bien lointaine, ouvre les portes de ses bâtiments pour accueillir les sans-logis ou, encore mieux, que Sarkozy fasse une opération spectaculaire, invitant tous les miséreux de France à venir partager la soupe populaire à l’Elysée, sans avoir la peur de se faire piquer sa belle montre.
En attendant, les Resto du cœur continuent à servir des milliers de repas, alors que Coluche avait clairement dit que l’opération devait être prolongée par le gouvernement.
Mais comme disait un vieil ami africain :
« Là où on s’aime, il ne fait jamais nuit ».