Droite et gauche, même combat !

par Caleb Irri
samedi 10 octobre 2009

Ça fait un moment déjà que je me pose cette question : pourquoi, alors qu’ils défendent plus ou moins les mêmes idées, la droite et la gauche sont encore deux partis distincts ?

Car en définitive c’est comme dans un parti unique : tous ne sont pas d’accord entre eux sur tout, mais ils proclament la même idéologie : le libéralisme.

Cette réflexion m’est revenue au rappel de la fabuleuse histoire de la privatisation de France-Telecom, entamée par Rocard…qui avait promis de ne pas le faire. Et puis « l’affaire » Mitterrand : on tire sur l ennemi, et on soutient le collègue. Quelle belle démocratie en apparence : les insultes pleuvent, les provocations, les petites phrases. Oui, la liberté d’expression joue son rôle, c’est la démocratie qui s’exprime…librement !

Mais en réalité tout cela n’est que poudre aux yeux ; comme Sarkozy qui soutient les restructurations au nom de la tenue des déficits ! comme si on était à quelques milliards près, au point où nous en sommes !

Non tout ceci n’est pas sérieux. Encore un jeu de dupes où le peuple se fait berner. Pourquoi ?

Expliquons. Que se passerait-il si le PS fusionnait avec l’UMP ? je veux dire concrètement, dans la démocratie. On assisterait alors à l’avènement d’un parti unique, n’est-ce pas ? Hou, cela fait peur un parti unique, cela rappelle des heures sombres, comme le diraient la droite comme la gauche !

Mais comment faire autrement pour saturer les médias ? leurs petites querelles stériles et qui prennent tant de place dans les journaux, et qui ne cessent de polluer l’information par leur omniprésence, leurs permettent de focaliser sur eux l’intérêt que le peuple devrait avoir sur le monde en général, sur les véritables problèmes qui minent la société.

Réfléchissons plus loin : que faire sans un ennemi intérieur sur qui taper ? L’apparence démocratique est à ce prix, car il faut que le peuple continue de croire qu’il a le choix, pour ne pas qu’il voit que les deux travaillent ensemble… un Etat dans lequel il n’y a pas d’ennemi politique empêche le débat, et donc le choix : la démocratie est représentée par ce choix, cette alternative… réalisée dans les faits par l’alternance politique.Comme pour le coup des privatisations, l’alternance des pouvoirs permet de réaliser de grandes choses en endormant les militants d’un camp comme de l’autre : Rocard ouvre le capital de France-Telecom aux deniers publics seulement (en 1990), et puis promet (cela à la suite d’une directive européenne votée en 1988 sous Chirac). ensuite, en 1996 (Juppé) le camp adverse, prépare par le vote d’une loi la transformation de France-Telecom en Société Anonyme, genre « on est désolé, la promesse des dirigeants précédents ne tient plus, son gouvernement a mis l’entreprise, le pays en difficulté, il nous faut des sous, rentabilité et tout et tout, on ouvre un peu plus, mais pas complètement ». Pour qu’enfin le capital du gouvernement se trouve en 2004 (Raffarin) sous la barre des 50%, la privatisation devenant complète à ce moment.

Voilà comment cela se déroule : chaque gouvernement successif participe (de mauvaise grâce ?) à ce qui semble être un déchirement moral. Chacun rejettera ensuite la faute sur l’autre camp, de sorte qu’en quelques années, l’un après l’autre, les gouvernements quels qu’ils soient réussissent de concert à faire ce qu’ils pourraient presque sembler avoir prévu d’accomplir ensemble.

Ensuite, bien incapable se trouve le quidam de parler du sujet sans se fourvoyer politiquement…….et mentalement : en attaquant le point d’arrivée (la privatisation), il sera contraint inévitablement de critiquer son propre camp, ce qui ne se saurait se faire sans en rougir !

On pourrait penser que le plus simple serait donc pour nos gouvernants de laisser les choses ainsi, du moins pour le moment : ils s’arrangent en amont, ensemble, pour décider, par exemple de privatiser la poste : ça va se disputer un peu, il y aura quelques grèves ou manifestations,et puis dans quelques années on rejouera la même : c’est la faute à l’Ump, c’est la faute au PS….et blablabla.

Nous le savons pourtant qu’ils se connaissent bien ! ils ont fait les mêmes écoles, se tutoient dans les couloirs des assemblées, et jouent ensemble au même jeu des chaises musicales depuis si longtemps qu’ils ont appris à perdre ou à gagner…ensemble.

Mais heureusement, notre chef a semble-t-il décidé de stopper l’hypocrisie, et parfois j’ai bien peur qu’il ne le fasse vraiment (voir l’article “non le président n’est pas un menteur“). « L’ouverture » qu’il préconise est comme le prélude au grand rassemblement qui viendra. Certains le nomment « Union-Sacrée » et elle se réalise généralement en temps de grand danger pour la patrie… ou pour établir un régime autoritaire.

Mais bien sûr je dois encore fantasmer, car tout cela se passait avant, il y a très longtemps, lorsque les employés dénonçaient les étrangers, et qu’on les mettaient dans des camps, afin de les envoyer dans des lieux pour y mourir… rien à voir avec aujourd’hui !


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