Enfants invisibles, victimes ignorées

par Philippe G.
mardi 10 janvier 2006

Si le monde était un village, nous verrions tout autour de nous la misère, la famine, et l’extrême dénuement dans lequel vivent des centaines de millions d’enfants, ainsi que l’indique un rapport récent de l’UNICEF.

Orphelins, enfants des rues, ils sont souvent contraints à mendier ou forcés à travailler. Exclus du système scolaire, ils ne bénéficient pas de soins médicaux. Réduits à l’esclavage, ils peuvent être jetés en prison, pour de petits délits, comme celui d’avoir volé de la nourriture.

Le rapport de l’UNICEF pointe le doigt sur une réalité : ces enfants n’ont pas d’identité officielle, car n’ayant pas été déclarés à la naissance, ils ne figurent pas sur des registres. Ils n’existent pas pour les statistiques, n’ont pas de statut leur garantissant les droits élémentaires des individus. Leur disparition, leur réduction en esclavage et tout autre sort funeste peuvent advenir sans que nul ne s’en émeuve, ces enfants n’ont pas d’existence officielle....

Dans la lutte contre la misère, l’action de l’UNICEF prône la généralisation de la déclaration à la naissance de chaque enfant, dans tous les pays en voie de développement. La reconnaissance légale de chaque enfant serait le préalable à l’établissement de rapports et d’informations concernant leur situation. Afin que nul ne soit ignoré, ce système serait le préalable à une meilleure organisation, pour les distributions de nourriture, les programmes sanitaires et sociaux.

L’objectif de l’UNICEF serait le socle de suivis statistiques et de programmes d’amélioration, à la base de nouvelles réglementations, afin que nul « ne soit plus exclu des services de base et de la protection la plus élémentaire. Non seulement ces enfants subissent des mauvais traitements, ils sont aussi pour la plupart privés d’éducation, de soins de santé et des services essentiels dont ils ont besoin pour grandir et s’épanouir ».

Si le monde était un village, nous en serions les nantis, à l’abri des maux qui accablent le tiers monde. Mais si le monde était un village, et s’il y avait une justice, nous serions condamné pour non-assistance à personne en danger, pour tous ces enfants abandonnés, exploités et dont les statistiques nous intéressent moins que la forme de Zidane, la dernière diatribe de Sarkozy, les ballades préférées de feu Mitterrand ou les derniers potins de la Star Académy. En attendant, des enfants sont invisibles, ou du moins, nous sommes aveugles.


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