Faire de la différence un atout pour entreprendre et innover

par Jérôme Adam
jeudi 30 novembre 2006

A l’occasion de la journée internationale du handicap, le 3 décembre, je souhaite revenir sur la perception et sur l’apport de la différence dans notre société. Dans de nombreux cas, la différence se limite à des aspects visibles - origines, sexe, handicaps...- et perturbe plus qu’elle ne fait réfléchir ou innover. Pourtant, aujourd’hui, tous les managers y sont confrontés. Mieux comprendre les particularités de chacun pour les ériger en facteurs de succès est autant une nécessité qu’un atout. Celles-ci sont en effet souvent source d’enrichissements et d’innovations, bénéfiques au plus grand nombre. Qui se souvient, par exemple, que la télécommande du téléviseur a été inventée à l’origine pour les personnes tétraplégiques ?

Accepter les différences et les transformer en source d’innovation, c’est tout d’abord saisir que chacun de nous est porteur de ses propres richesses, et que celles-ci ne se réduisent pas aux apparences. Les expériences heureuses ou malheureuses que nous vivons, les rencontres que nous faisons participent à notre construction et à notre développement personnel. Il nous faut réussir à privilégier la personnalité et les idées afin de replacer les compétences de chaque individu au centre de toute décision et de toute action. Aller au-delà des apparences et des titres en tout genre, c’est la garantie de libérer les talents et la créativité, condition nécessaire pour soutenir et encourager l’esprit d’entreprendre, qui représente la vitalité et le degré d’innovation de notre société.

Talleyrand défendait l’idée selon laquelle il y a « des gens tellement intelligents qu’ils ne sont pas faits pour conduire des affaires, car ils s’accordent mal au désordre des événements ». Un de mes professeurs en économie disait qu’il préférait recruter des personnes ayant connu des épreuves, car elles ne se découragent pas à la première difficulté et sont capables de réagir pour contourner les obstacles.

Nos grandes écoles n’ont-elles pas bien compris l’intérêt de la diversité ? De nombreuses initiatives en témoignent : lancement de chaires d’entrepreneuriat social, recrutement d’étudiants étrangers sur nos campus, développement de programmes en faveur de l’égalité des chances « une prépa, une grande école, pourquoi pas moi ».

En somme, c’est par l’intuition que l’on perçoit la réalité des conditions qui nous entourent. Et c’est sur cette intuition qu’il faut s’appuyer pour encourager celles et ceux qui veulent entreprendre.

« L’ennui naquit un jour de l’uniformité. » Antoine de La Motte-Houdar


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