Femmes & Hommes unis contre le viol

par laurentgantner
mercredi 23 novembre 2011

Le vendredi 25 novembre à 18h place Igor Stravinsky (Parvis de Beaubourg - Centre Pompidou - Paris) se rassembleront plusieurs associassions féministes de lutte pour la défense du droit des femmes et l'évolution de la cause féminine https://www.facebook.com/osezlefeminisme http://www.contreleviol.fr/la-honte-doit-changer-de-camp

Les affaires DSK nous ont montré jusqu'où pouvaient conduire les abus de pouvoir dans lesquelles se font payer les valets roses du capitalisme au service de ses représentants quand ce ne sont pas eux-mêmes qui s'en chargent pour s'organiser des ballets tarifés eux, non pas de rose, mais de la sombre couleur de l'argent. C'est que ces pratiques ont toujours eu lieu mais lorsqu'elles touchent à la dignité de la femme prise en tant qu'objet de consommation ou de défoulement à des violences pulsionnelles, on comprendra que la cause des femmes et la défense de leurs droits risquent de faire de sérieux bonds en avant puisqu'en un demi siècle, les efforts consentis à la rendre l'égale de l'homme n'ont guère percés hormis une certaine égalité des salaires, et encore ; toutes au plus acceptées maintenant plus facilement dans certains métiers qui hier leur étaient encore inaccessibles… Malheureusement, la multiplication des plaintes pour harcèlements, au travail ou ailleurs, la recrudescence des viols suivis d'assassinats et les différentes formes de violence conjugales tarissent l'élogieux parcours des luttes féministes qui ne résolvent pas tout mais qui ont le mérite de remettre en question - si ce n'est l'indémontable piédestal de la société phallique -, tout au plus auront nous le droit de nous interroger sur le respect de la personne humaine mis à mal aux vues de toutes les violences recensées ayant pour point de départ des motivations sexuelles qui sont à l'origine de nombreux drames. Frappant à tous les âges et dans tous les milieux sociaux - mêmes de plus en plus jeune sont pris les individus égarés dans des formes de délinquance sexuelle et plutôt aisés sont le catégories sociales mises en cause dans des scandales liés à la prostitution de luxe -, les homicides à l'égard des femmes et des enfants remuent tout le bien penser d'un certain prêt à porter existentiel qui se résumerait assez schématiquement et en simplifiant au maximum par un certain "ils se marieront, auront des enfants et vivront heureux"… La parabole "ils se marièrent à l'église devant dieu pour sceller leur union" n'est pas mal non plus et fonctionne assez bien puisque le nombre de divorces ne cesse d'augmenter certainement pour échapper aux formes d'intégrisme auxquelles pouvait risquer de soumettre le mariage religieux ou la simple base économique sur laquelle s'était établie leur relation… Mais en grattant un peu l'emballage on découvre rapidement des individus pervers et toute une panoplie, vendue dans des établissements spécialisés, qui a pour vocation de mécaniser, par son catalogue d'outillage en tous genres, les rapports sexuels. Mais les fantaisies accessoiristes ne conduisent pas obligatoirement au crime c'est prouvé. Au contraire, elles permettraient plutôt de s'en éloigner à en croire l'engouement massif que connaissent ces galeries aux fantasmes matérialisées parfois par de curieux objets et un goût prononcé pour le latex ou le cuir, c'est que la matière qui habille les jeux érotiques selon qu'elle soit noble (cuir) ou plus vulgaire (latex) fera coïncider une forme de différenciation sociale qui aura tôt fait de transformer les ancestrales classes sociales en classes sexuelles pour parfaire le sectarisme et le découpage des analystes laissant les individus à leurs jeux privés tant qu'ils ne mettent pas en cause la vie de ceux qui les partagent… La chaire muée dans des emballages symbolise toute la société de consommation ou peut aussi donner à la femme l'habillage du pouvoir qu'il lui faut là où elle est en droit de rivaliser avec les hommes !

Le séparatisme entre le jadis "sexe fort" mis en rivalité avec le naguère "sexe faible" tendrait à s'estomper et si la trêve de la guerre des sexes n'empêche pas la poursuite des revendications toujours est-il que la médiatisation informe, tient les animaux en laisse et fait réfléchir sur les comportements dans les conduites humaines, tenterait aussi d'établir des barrières à ne pas franchir et se condense admirablement dans l'incontestable "quand une femme dit non, c'est non !"… Quand elle dit oui, évidemment cela devrait poser moins de problèmes… Si nombreuses d'entre elles se sentent encore contraintes à des formes de soumissions, toujours leur est donnée la possibilité de s'en libérer aux conditions de l'accessibilité à l'accompagnement social nécessaire à ces premiers pas de l'émancipation. 

C'est un peu l'image d'un grand bazar que nous montre la société au travers duquel chacun peut se responsabiliser, basculer ou se perdre. Mais au-delà des balises induisant la question du "que faisons-nous de notre corps" se posent celles de la solitude, de l'isolement et des traumatismes qui purent affecter les criminels sexuels avant qu'ils passent aux actes, qu'ils récidivent mais qui sont toujours incapables de se remettre en question comme si la société n'avait aucune réponse au problème du contrôle pulsionnel. Peut-être aussi qu'aujourd'hui la reconnaissance envers eux d'un premier statut de victime ne les déculpabilise en rien mais constitue certainement une première approche du problème qui pourrait à l'avenir prendre à la source les risques de dérapage. Si un jeune est capable de récidiver sa faute à violer et carboniser le corps de sa victime dans l'espoir de la faire disparaître ce n'est pas seulement qu'il faille le tuer parce qu'il est fou mais qu'avant tout il fût victime d'un traumatisme aigüe avant de commettre son acte de sauvagerie. L'individu est-il le seul responsable une fois passées certaines limites de l'acceptable ? La société l'y pousse-t-il ou serait-ce plutôt lui et sa propre conscience qui le poussent à commettre de tels actes ? Finalement on n'est pas loin de la question du terrorisme du moins dans la ligne comportementale qui permet de déclencher le passage des barrières que le respect des individus en société interdisait de franchir.

"La honte doit changer de camps" pour les Ben Laden de la culotte c'est indéniable cela ne pourra qu'améliorer le niveau des rapports entre les sexes. La durée dans la possibilité de pouvoir porter plainte pour viol en terme de prescription doit être allongée à 10 ans comme le demande le projet de modification mais ce n'est peut-être pas assez puisque des cas liés à des affaires de pédophilie demandent parfois une trentaine d'année avant qu'ils n'osent parler… Pour d'autres, hélas la vie ne leur aura pas suffi pour qu'ils puissent mettre consciemment en évidence les abus dont ils avaient soufferts… Mais le malaise social qui engendre de tels actes est bien là… Imprégnant les pages des fait divers de cas isolés qui mettent pourtant en évidence un certain Malaise dans la civilisation qui est bien un "malaise de la culture" dans sa traduction originale où les problèmes sexuels tendraient à traduire un stade de l'évolution de la personne qui n'aurait pût être franchi, ni dans le contrôle et la maîtrise de cette pulsion, ni dans son exécution possible avec autrui. Une femme n'est pas un rasoir jetable ou une voiture de sport qu'on jette quand elle ne tire plus assez ni qu'on refermerait comme un journal qu'on n'a plus envie de lire… Une femme est un être humain au même titre que l'homme qui l'exploiterait encore, qui l'obligerait à se soumettre à des gaudrioles ou qui userait de son pouvoir hiérarchique pour engager des relations d'intimidations et de supériorité… Le costard - cravate et la mini jupe - talon aiguille mettront certainement toujours un peu le sexe en affaire ou du sexe en affaires et ornementer le look mondain sans forcément déboucher sur les scandales actuels que nous connaissons et si le déguisement pose des questions d'incitation à la débauche cela doit-il rester l'interrogation d'esprits qui n'ont de droit que de se soigner ? En tous cas le débat reste ouvert sur toute cette problématique humaine qui dépasse la simple relation reproductive… Si les viols prennent une place de plus en plus importante dans les médias c'est que la société en refuse la banalisation et réprime les conduites de harcèlement. Les taire serait se rendre complice d'une sexocratie où nombreux sont ceux qui n'y ont pas que trempé les pieds pour finir la tête sous l'eau pour qu'en criminologie soit investie la partie sexuelle comme restant l'une des registres dans lequel se débloquent les plus abominables des cruautés au travers de comportements qu'on croyait jusqu'ici incontrôlables et donc tolérables, voire même autorisés avant que certains d'entre eux ne dépassent de simples histoires de mœurs en mettant en jeu des vies humaines et des réseaux de prostitution. La lutte contre la bestialité est engagée là où certains n'auraient pas encore tuer la bête qui est en eux, certaines femmes ne les supporteront jamais. Ce combat de longue haleine que mène les femmes avec pas mal d'hommes à leur côté tisse petit à petit son socle juridique et impose à long terme une autre éthique dans la sorte de rapports que les hommes auront avec les femmes qui s'éloigneront de l'oppression et de la régression.


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