Gilets jaunes, comment aboutir ?
par TotoRhino
mercredi 30 janvier 2019
Dictature molle
Les trois pouvoirs politiques, Législatif, Exécutif et Judiciaire ne font plus qu’un…
La justice aussi n’est plus au service du citoyen. Les nombreuses décisions prises ces derniers temps, suite aux manifestations des GJ, en attestent tous les jours. Le ballet des comparutions immédiates laisse la place à une justice expéditive où la défense n’a plus son mot à dire, où les preuves sont devenues accessoires. Comme ces deux hommes interpellés de façon préventive qui ont été jugés sans même avoir manifesté. Une justice devenue milicienne protège désormais un pouvoir envers et contre tout. La liberté de manifestation n’est plus reconnue comme un droit fondamental, mais comme un accessoire du pouvoir" : Les 500 plaintes contre Christophe Castaner pour "entrave à la liberté de manifestation" classées sans suite.
Quant au légendaire quatrième pouvoir attribué en son temps à la presse et aux médias en général, il y a longtemps que sa fusion avec le pourvoir exécutif a eu lieu.
On peut désormais parler de pouvoir central, tant les frontières qui séparaient ces différents pouvoirs ont fondu sous le joug des gouvernements successifs comme les frontières nationales l’ont fait sous celui de l’Europe libérale.
Les dernières lois visant à donner le contrôle par le pouvoir du droit constitutionnel des citoyens de manifester est l’exemple type du désir de verrouiller la pensée et réprimer toute opposition citoyenne. Actuellement on débat sur cette nouvelle loi délicieusement appelée « anti-casseurs » pour la rendre incontestable. L’usage de ce pseudonyme est une manipulation qui cache en fait une loi liberticide, une de plus. Sans entrer dans ses détails qui sont tous consultables sur internet, je ne parlerai que d’une chose : la dissimulation partielle ou totale du visage pourrait être sanctionnée d'un an d'emprisonnement ainsi que de 15.000 euros d'amende. Rien que par le montant de l’amende, on se rend tout de suite compte qu’il s’agit d’une loi conçue par les riches pour les pauvres ; tout est dans la démesure lorsqu’il s’agit de sanctionner le citoyen de base.
Que faire ?
Il faut déjà commencer par ne plus accepter ce langage propagandiste, il faut désormais s’armer du vocabulaire de la langue française et appeler un chat un chat. Exigeons le parler français rigoureux ! Il faut dorénavant refuser de façon systématique le langage propagandiste que nous distribuent les médias et hommes politiques, refuser toute conversation, quitter tout débat, tant que les mots justes ne sont pas utilisés. Adieu la démocratie molle pour parler de dictature, de populisme pour parler du peuple, etc. (voir cet article intéressant sur la même thématique ici). Arrêtons de jouer le jeu, jeu pour lequel « ils » ont écrit les règles.
Mais plus concrètement, faut-il attendre (encore) une élection ? Franchement, dans l'état actuel des choses, je dirai que non. Et puis je ne vois pas les gens revenir à ce système qui empeste la pourriture et attendre jusqu’à la prochaine élection présidentielle pour « retenter le coup » (ne parlons pas de l’européenne, elle ne sert à rien). Personellement, je pense que rien ne sera plus comme avant, il y aura un avant et un après le mouvement des GJ.
Attendre un évènement exceptionnel…
Le ralliement des forces de police ?
Si cela s’est vu dans certains pays, comme en Thaïlande en 2013, cela me parait très improbable en France tant le pouvoir judiciaire est institutionnalisée et surtout parce que les CRS et autres GIGN/GIPN sont endoctrinés au point d’être devenus des milices consentantes au service du pouvoir. Je ne parle même pas de la BAC qui semble jouer dans un jeu vidéo lorsqu’elle va faire un carton dans la foule par escouades de quelques barbouzes en mal de sensations fortes. Où est l’humain dans tout ça ? Encore un goût de dictature…
Le ralliement de l’armée ?
C’est une chose moins improbable. La France a déjà été gouvernée par le général de Gaulle, militaire de fonction lorsqu’il a repris les rênes du pays à la Libération. Les français pourraient donc « concevoir » un putsch militaire dans une certaine mesure. Par ailleurs des généraux à la retraite, plus ou moins sérieux, se sont déjà rangés du côté d’une éventuelle sédition et d’anciens soldats, plus ou moins gradés, n’ont pas hésité à venir en uniforme aux côtés des GJ lors des manifestations. Il faut dire que les actes commis par les forces de police envers nos concitoyens sont en totale contradiction avec une valeur fondamentale de l’armée française qui est l’honneur, mot devenu totalement incompatible avec nos hommes politiques et sa milice de rue. Mais bon, d’ici à rallier des généraux actuellement en service…
De leur côté, des gilets jaunes ont déjà fait appel à l'armée pour « mettre en fuite » Emmanuel Macron. Il y a donc là des mains tendues qui n’attendent qu’un geste, qu’un évènement, pour s’unir. Une répression incontrôlée pourrait être l’élément déclencheur d’un tel ralliement, au moins localement.
Mais sans un évènement exceptionnel, la seule solution que j’entrevoie dans l’immédiat est de se servir du système actuel pour insérer un principe de démocratie directe, comme le RIC, avant que des lois liberticides ne voient le jour visant à « impossibiliser » toute démarche en ce sens (comme il est fait avec le droit de manifester). On pourrait envisager par exemple que les GJ créent un parti politique (oui, ce n’est pas gagné) en nommant les responsables de leur parti suivant le concept révocatoire qu’ils ont adopté, en ajoutant éventuellement le principe d'un "tour de chaise" entre plusieurs prétendants suivant un tirage au sort mensuel ou hebdomadaire, etc.. Le but est de présenter une liste GJ aux élections présidentielles. La raison d’être de ce parti serait donc limitée à modifier la constitution suivant deux directions possibles : mettre en place une démocratie représentative contrôlée (par un RIC et quelques modifications de la constitution existante), ou créer une constituante dans le but d’accoucher d’une 6ème république qui ferait la part belle à une démocratie directe par et pour le peuple.
Je suis personnellement pour la première solution et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord parce que la première peut amener à la seconde. Ensuite parce qu’une démocratie directe peut faire peur (peur de l’inconnu) à une grande majorité des français ; d’autant que cette peur serait bien entendue entretenue et amplifiée par les médias mainstream. Au final, une opposition inattendue pourrait surgir et ruiner le concept même de démocratie directe.
En somme, je pense qu’il faudrait une période de test par la pratique du RIC, pour voir si une réelle démocratie directe peut voir le jour dans notre pays. Nous pourrions mettre à profit ce laps de temps pour reconsidérer le mode de fonctionnement des médias et leur imposer une charte de respect de l’information, afin ensuite de pouvoir interroger les français de façon sereine et objective sur une éventuelle constituante. Le RIC permettrait donc de tester ce que peut donner, en bien comme en mal, une démocratie directe, tout en gardant le contrôle de leurs représentants par les citoyens. L’idée n’est pas d’imposer, mais d’apprendre la démocratie directe.
Mais les français pourront-ils attendre jusque-là ?