Inéligibilité

par C’est Nabum
mardi 1er avril 2025

 

Le « pléo-miasme » juridique

 

Tout commence par un terme qu'il me faut reprendre à plusieurs fois pour parvenir à le dire convenablement. Il se refuse obstinément non à ma compréhension mais plus certainement à une forme d'acceptation de son existence, comme s'il relevait d'un pléonasme imposé par les miasmes de notre politique nationale. Quant à l'écriture sans erreur, moi qui n'ai commis aucun délit, cela sort de mes compétences.

J'avoue qu'il échappe à ma compréhension et qu'il m'interroge sur la nature d'une démocratie dans laquelle un repris de justice peut encore se faire élire à une fonction quelconque pourvu qu'il ait échappé à ce petit supplément de peine. Nous touchons au plus absurde de la chose tout autant qu'à la plus scandaleuse injustice.

Ainsi, dans nombre de professions, il convient de montrer patte blanche et casier judiciaire vierge tandis que nos joyeux larrons peuvent nous représenter avec la conscience et la moralité entachées d'une sanction pénale. Il y a de quoi s'indigner et ne plus respecter des canailles qui permettent de telles largesses pour les plus douteux d'entre eux.

Nous assistons du reste au procès de l'un de ces spécimens qui occupât jadis la plus haute fonction de l'État et qui déjà porteur d'un bracelet électronique continue de clamer son intégrité alors qu'il a été par trois fois jugé coupable par un tribunal. Archétype d'une classe politique à laquelle il n'est plus besoin d'expliquer les magouilles financières, l'art de détourner de l'argent ou de jouer les prévaricateurs.

Leur besoin d'argent frais pour les menues dépenses d'une élection, le train de vie fastueux pour exercer une charge à notre charge exigent d'eux une souplesse morale à toute épreuve qui impose bien souvent aux tribunaux de fermer les yeux ou de laisser traîner à plaisir les procédures. Puis quand finit par tomber le verdict, il convient encore de s'interroger si celui-ci serait éventuellement compatible avec une fonction élective…

On croit rêver et cela quel que soit les postures partisanes des citoyens. Nous serions tous en droit d'exiger une représentation exemplaire pour laquelle nul artifice telle qu'une question prioritaire de constitutionnalité ne viendrait examiner l'éventualité de doubler, une peine pratiquement jamais effectuée, d'une mesure d'inéligibilité à temps.

La chose devrait être à la fois automatique et à perpétuité. Tout élu pris la main dans le sac ou jugé coupable par une institution judiciaire dans le cadre de ses fonctions devrait être inéligible à vie et de plus déchu de ses droits civiques pour une forfaiture inacceptable. Ce serait une formidable opération mains propres pour éliminer tous ceux qui osent jurer sur l'honneur de dire la vérité devant un tribunal alors qu'ils passent leur vie publique à mentir au peuple.

Il est grand temps de poser les jalons d'une République exemplaire et le premier d'entre eux devrait être la nécessité d'un casier judiciaire vierge pour exercer une responsabilité. Le refus de nos représentants de voter une telle mesure de salubrité morale et publique démontre à l'évidence la nature même de ces individus qui savent pertinemment que rester dans le droit chemin est impossible quand on veut financer une campagne électorale.

Non pas que les partis manquent d'argent pour mener une élection mais parce qu'ils ont pris l'habitude et le mauvais pli de pratiquer une surenchère des dépenses de campagne. Quand il en aura fini de son mandat actuel, Freluquet prendra vraisemblablement la place de SarK.O dans le prétoire pour des affaires analogues ou de nature voisine tandis que celle qui veut prendre sa place espère échapper à la fameuse peine supplémentaire qui pèse sur elle comme une épée de Damoclès.

Non seulement nous sommes en Monarchie mais qui est plus, elle est totalement vérolée. Il y a grande nécessité de nettoyer nos écuries d'Augias.


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