L’indignation générale prend forme uniquement lorsqu’on ne peut faire autrement

par Simon
samedi 10 janvier 2015

Si je suis profondément choqué par la tuerie de Charlie, je reste un citoyen critique et outré face au flux de réactions venant des réseaux sociaux et des gens du bar d'à côté. Un billet d'humeur, pas scientifique et avec toute ma subjectivité.

Il y a des morts tous les jours en Iraq, en Syrie, en Palestine, tous victimes d'attaques terroristes et des politiques meurtrières d'États. Ces morts ne suscitent pas les mêmes indignations.

Parce que cette fois, nous ne pouvons nier la violence et qu'elle atteint la France, la tristesse se doit d'être déclarée par tous et exhibée.

Toutes ces réactions sont artificielles. Vous n'êtes pas Charlie et vous le n'avez jamais été. Vous cautionnez le mépris de la presse entière à l'égard de la gauche critique depuis des années et vous rangez à ses côtés maintenant qu'il est de bon ton de le faire.

 

A part ça, comment vous déplacez vous ?

Vous remplissez votre voiture de pétrole et de sang.

A part ça, avec quoi vous habillez vous ?

Vous portez sur vous le fruit du néo-esclavagisme de millions de personnes.

A part ça, comment vous nourrissez vous ?

Vous soutenez l'épuisement de la terre et financez la famine mondiale.

 

J'ai un profond respect envers les personnes décédées, la vie, leur oeuvre, l'espace de liberté qu'ils ont su cultiver et leur apport à la gauche. Mais Charb, Cabu et tous les autres seraient morts un jour ou l'autre. Il est facile de s'indigner sur une chose évidente et sur laquelle vous n’avez pas d’emprise pour changer le cours des choses.

Il s’agit maintenant de s’indigner sur les profondes injustices qui vous côtoient chaque jour et que vous soutenez par votre silence.


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