L’ombre se déchire

par C’est Nabum
mercredi 6 janvier 2021

Ça ne fait pas de doute.

À n’en point douter, 2021 sera l’année de la certitude, du moins pour ceux qui ont en décidé ainsi. Pas l’ombre d’un doute, ils veulent notre bien de gré ou de force. Si la formule laisse planer un doute sur la sincérité de leur intention, il ne fait cependant aucun doute qu’ils sont prêts à tout pour lever nos interrogations à grands coups d’injonction. Une méthode qui en vaut une autre pour des gens pour qui le doute est une hérésie, la marque d’une tergiversation oiseuse, d’une réflexion scabreuse, d’une réserve insidieuse et désobligeante. Le doute constitue le virus du complot tandis que la certitude conduit à la béatitude des masses.

Il n’y a aucun doute là-dessus, nous n’avons pas le droit de mettre en doute la parole de ceux qui n’ont eu de cesse de manier le mensonge comme arme de gestion de crise ou de gouvernance. Si le doute avait dû s’insinuer dans nos esprits, c’est bien plus tôt. Désormais, puisque nous avons avalé toutes les couleuvres, il convient de foncer tête baissée vers le nœud de vipères, la piqure au bout du destin.

2021 sera l’année du changement de cap pour les marcheurs. Finis les godillots, les brodequins balourds, la marche hésitante sur un sentier escarpé et semé de nids de poules. Le grand Freluquet en bon chef de guerre, a déterré la hache belliqueuse tout en chaussant ce qui reste de ses troupes d’escarpins effilés pour les hommes et de talons aiguilles pour les dames. Il n’y a plus lieu d’avoir le bourdon dans les rangs, le patron a sonné la piqure de rappel pour que tous les citoyens passent à la casserole en chantant : « Des gamelles, des bidons … ! »

Les bras cassés n’auront qu’à se retrousser les manches. Les hordes sanitaires pratiqueront une bonne injection qui abolira toute discussion et l’envie de dénoncer ce pouvoir à la solde des grands groupes pharmaceutiques. Nous serons inoculés contre la tentation de récriminer, de critiquer, de suspecter et au final de douter. La Liberté abolie, le conseil de l’ordre va régner dans une nation lobotomisée sur ordonnance.

Ce n’est plus l’ombre d’un doute mais celle plus hideuse de la tyrannie qui planera sur tous les pays occidentaux. Des bataillons entiers, le bras découvert, viendront faire la queue pour se voir injecter la bonne parole, celle qui nous vient des apprentis sorciers pour lesquels le vivant n’est plus qu’un code à encoder afin de maintenir le peuple en esclavage.

Sans l’ombre d’un doute, nous avalerons la promesse de jours meilleurs, l’avènement d’une société idéale et radieuse. Ce n’est pas par hasard si le lancement de l’opération : « les abeilles se tapent la ruche ! » a débuté le lendemain de Noël dans les Ehpad. Chacun fera son miel de cette merveilleuse perspective du bonheur dans la seringue après le cauchemar savamment organisé lors de l’année précédente.

Si quelque chose vous irrite dans cette manière d’agir, pas de soucis, le grand Manitou vous condamnera à la claustration à vie. L’alternative est simple, le choix élémentaire : pas de vie sociale sans le petit élixir de la béatitude pharmaceutique. Ne vous pincez pas, vous ne rêvez pas, on vous pique d’une manière ou d’une autre. La piqure de rappel est claire, la vie sous hypnose ou la mort sociale derrière les fameuses barrières qu’il convient de maintenir en place.

Pas de doute, le progrès et l’avenir sont à ce prix. Le dard est un poison mortel, celui de la destruction de nos libertés fondamentales. Nos vies ne nous appartiennent plus, elles sont capitalisées, inscrites dans un plan financier, des courbes de développement, prises en compte pour les bénéfices à venir. Chez les apothicaires de l’Enfer libéral, votre corps est devenu une matière première à exploiter avec en prime l’obligation qui sera faite de payer les seringues cassées. Car au bout de la farce, la ponction financière sera bien plus importante en termes de volume que la misérable injection subie. Dans le doute, astreins-toi ! La formule est nouvelle et risque fort d’avoir un succès planétaire. Malheur à qui osera souhaiter une bonne santé lors de ce minuit fatidique.

Dubitativement leur.


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