Le nouvel antisémitisme - Ubu Roi

par Kapimo
jeudi 21 février 2019

Lors de son allocution au diner du CRIF, Emmanuel Macron a annoncé la prochaine mise en œuvre par la France de la définition de l’antisémitisme à laquelle œuvre l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste.

Le contenu complet de cette définition est là : https://www.holocaustremembrance.com/node/196

Il faut savoir que les pays européens ont validé cette nouvelle définition très large de l’antisémitisme par un traité signé en Décembre 2018 et non contraignant (pas longtemps !).

Bientôt, en plus des lois existantes, vous serez donc considéré comme antisémite si vous avez une des opinions suivantes (liste non exhaustive) :

Les Juifs contrôlent les médias

Les Juifs contrôlent l'économie

Les Juifs contrôlent le gouvernement ou d'autres institutions sociétales.

Il y a une conspiration juive mondiale

Israël en tant qu'état exagère l'Holocauste

Les juifs sont plus fidèles à Israel qu’aux intérêts de leur propre Nation

L’existence de l’état d’Israel est une entreprise raciste

La politique israélienne contemporaine est comparable à celle des Nazis

 

Je partage au moins une des opinions ci-dessus, et vais donc probablement bientôt rentrer dans le groupe humain des antisémites. Il va de soi que je ferai désormais attention à ce que je dis ou écris dans cette république, afin de dissimuler ce que mon esprit m'amène à penser. Cette nouvelle définition restreint considérablement le périmètre autorisé de critique de la communauté juive, et ce alors meme que les catholiques et les musulmans sont régulièrement critiqués avec une grande virulence, sans que cela n'émeuve les institutions. Le contrat d’égalité républicaine est donc en cours d’être pulvérisé.

Ce qui est très grave, c’est que la définition de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste a pour conséquence de criminaliser non seulement le fait de tenir des propos haineux vis-à-vis des juifs dans leur ensemble pour ce qu’ils sont, ce qui est naturellement à priori répréhensible vis-a-vis de tout groupe humain, mais aussi de criminaliser des réalités potentielles, telles que des situations sociologiques ou politiques.

Si demain, par exemple, je constatais une prise de contrôle des médias par des membres de la communauté catholique qui aurait pour effet de biaiser les informations diffusées dans le sens de la glorification du christianisme, je pourrais heureusement m’en plaindre à juste titre en dénonçant cette emprise des médias par les catholiques. Par contre, si demain je constatais une prise de contrôle des médias par des membres de la communauté juive qui auraient pour effet de biaiser l’information dans un sens favorable aux intérêts de ladite communauté, alors je serais tenu de me taire sous peine d’être poursuivi au pénal.

La loi Gayssot criminalisait les atteintes au passé, lequel passé peut néanmoins être longuement étudié (dans les limites de la loi, ce qui pose déjà un problème). Par contre, le présent reste imparfaitement connu, et le futur ne peut être prédit : il est donc totalement Ubuesque d’instaurer des lois interdisant d’avoir certaines opinions tant sur la situation présente que sur la situation future.

Il en ressort que si Macron applique comme on peut le penser les dispositions qu’il vient d’annoncer, nous allons bientôt entrer d'une part en république officiellement inégalitaire, mais surtout d'autre part en tyrannie de la réalité légale.

 

https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/20/macron-attendu-au-diner-du-crif-pour-des-decisions-fortes-contre-l-antisemitisme_5425991_3224.html


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