Le vote blanc : On nous prend pour des nuls

par gruni
jeudi 28 novembre 2013

Aujourd'hui si vous voulez voter blanc vous glissez dans l'urne une enveloppe vide. Ce geste citoyen considéré comme un non choix entre les candidats en présence ne devrait plus dans l'avenir être additionné aux votes nuls qui sont une autre forme d'expression, tout comme l'abstention. Une proposition de loi UDI va dans le sens d'une reconnaissance très timorée du vote blanc. Mais de quoi ou de qui ont peur nos élus.

La proposition de loi examinée par les députés ce jeudi n'entrera probablement en vigueur qu'après les élections municipales voire même les Européennes. Une astuce des socialistes qui ont déposé un amendement pour en reporter l'application et cela pour d'après eux une simple question d'organisation. 

Jamais un candidat à la présidentielle avec des chances sérieuses de la gagner n'a proposé dans son programme que le vote blanc soit pris en compte comme un suffrage exprimé. La démocratie serait-elle en danger. Certes non, mais la Constitution prévoit que le Président de la République soit élu avec la majorité absolue et si les votes blancs étaient validés cela ne serait plus toujours le cas. Que faire alors, modifier la Constitution ? 

Pour changer notre Constitution il faut que les 3/5 du Parlement votent en faveur de cette modification. Inutile d'y penser et d'ailleurs personne n'y pense, surtout pas les hommes politiques, les femmes non plus ne soyons pas sexistes. Enfin il y a peut-être des exceptions, des gens discrets ou hypocrites. Soyons clairs, on prend les blancs pour des nuls et les noirs avec pour ne pas être soupçonné de discrimination.

Vous allez encore crier que nos élus et ceux nombreux qui voudraient un siège au chaud dans un palais ou une mairie, manquent de courage politique. Vous oseriez ! Allons donc, ils n'ont pas peur voyons, ce n'est finalement qu'une simple question d'organisation. 

Et puis imaginez un instant que le vainqueur d'une élection obtienne moins de 50% des suffrages exprimés, où serait sa crédibilité. Encore un effort d'imagination et mettez-vous à la place des nuls. Qui sont-ils d'abord ces électeurs qui n'élisent personne ou un candidat qui ne l'est pas, comme le Pape François par exemple, ou un autre qui a déjà été éliminé. Quel est ce personnage étrange qui s'introduit dans un bureau de vote pour déposer un bulletin sur lequel il aura gribouillé tout un tas de monstruosités, insultes, obscénités, dessins évocateurs etc... Et bien c'est un vrai nul tout simplement, pour ne pas dire autre chose et personne n'est à l'abri d'un moment d'égarement.

Mais si le bulletin blanc était valable, le quidam pourrait changer son fusil d'épaule et exprimer son insatisfaction différemment. Tout comme l'abstentionniste, qui est-il celui là ! C'est un nul qui s'ignore ! Non bien sûr que non, en fait ses motivations pour ne pas se déplacer sont nombreuses et variées. Tous ne sont pas des pêcheurs à la ligne, caricature imbécile qui fait bondir le vrai abstentionniste, le pur ! Celui qui pense que la démocratie n'est qu'une comédie et que le votant est un dindon qui comme toute les dindes a pour vocation de se faire plumer. Mais là encore, qui sait, peut-être que le vote blanc pourrait l'inciter à prendre ses responsabilités. 

Reste à réfléchir sur l'utilité de l'arme blanche et sur la crédibilité de nos élus si mal élus.

 


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