Les cafés « intello » : effet de mode, ou besoin réel ?

par Alain Lafon
mercredi 18 janvier 2006


Eh oui, je parle du café, ce bon vieux lieu de convivialité que nous avons à peu près tous fréquenté un jour ou l’autre pour y refaire le monde, se prendre à rêver des écrivains ou des artistes qui y ont cherché l’inspiration, un peu de chaleur humaine, ou tout simplement de la chaleur, sans compter le café sucré dont parlait le poète fauché.

Une nouvelle clientèle, celle des professions intellectuelles est, me semble-t-il, en train de retrouver le chemin du café. A l’heure de la virtualité, de l’indépendance forcenée, de la promotion des nouveaux ghettos urbains dans lesquels personne ne viendra déranger votre petit ordre établi, il peut paraître étrange de voir des "élites intellectuelles" retrouver le chemin du bon vieux "bougnat".

Dans mon propre cercle de professionnels indépendants, j’ai découvert que les cafés "philo" de la dernière décennie avaient fait des petits fort intéressants. J’ai personnellement pratiqué le Café "psycho" du Luxembourg, dans lequel on peut se dorloter l’âme dans un cadre avenant, et le café "rogérien", animé par Jean-Louis Minéeo - sans port d’attache attitré - pour participer à des discussions non directives.

Ayant trouvé la formule intéressante, j’ai décidé de me lancer à mon tour dans l’aventure. La formule doit répondre à des besoins collectifs que nous avions oubliés, car les réponses aux deux initiatives que j’ai organisées sont au-delà de mes attentes.

Par une participation inattendue plus de vingt participants au premier "café consultants", organisé à la Bastille par une association - nous en attendions une dizaine, une petite tablée, aux deux réunions du "café solo de la boucle" organisées le samedi matin à Verneuil-sur-Seine ; je n’en connaissais que la moitié.

J’ai été frappé par la qualité des échanges et des relations établies, qui ont permis aux participants de se parler en toute simplicité, mais avec sérieux et respect ; de tester des idées ; d’évoquer des pistes de travail sur des problématiques communes.

L’auvergnat de Brassens a évolué. Il s’est adapté au WiFi, au cocktail sans alcool, et aux nouveaux éternels étudiants que nous sommes devenus, adeptes de la tasse de café qui dure ! Le café est un lieu de convivialité irremplaçable et, de mon point de vue, plus sympathique que bien des clubs de réflexion organisés, mais un peu figés dans leur carcan procédural.

Le café est devenu pour les professionnels indépendants bien plus que la machine à café des entreprises, celle dont on parle dans le poste : c’est un espace de travail pour toute cette population de travailleurs nomades, sans bureau fixe, à laquelle j’appartiens depuis maintenant plus de dix-sept années, pour ses rendez-vous professionnels : il permet de s’isoler pour réfléchir, de rencontrer ses collègues pour échanger.

Et vous, qu’en pensez-vous ?


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