Les imbéciles vous saluent bien
par C’est Nabum
lundi 19 mai 2014
Les ravages de la pensée unique
La dictature européenne.
Le scrutin européen s'approche et les vieilles recettes d'autrefois surgissent à nouveau. L'appareil d' Etat se mobilise pour propager la bonne parole : l'Europe, cet espace de liberté et de paix, ce havre de prospérité et de bonheur … Il faut être niaiseux pour prétendre le contraire ; seuls les imbéciles et les méchants peuvent croire que l'Europe n'est pas notre salut.
À tous propos, en toute occasion, tous les oligarques au pouvoir et leurs affidés nous serinent ce catéchisme européen. Nous devons nous plier et faire acte de contrition, nous les idiots qui avions voté contre nos intérêts lors d'un référendum, jeté bien vite aux oubliettes de la démocratie. Le discours officiel prononcé le 8 mai n'était qu'un acte de propagande politique. D'autres ont précédé ou ont suivi ; tous sur le même registre. La pensée unique est européenne et l'obscurantisme se trouve en face.
Pour enfoncer le clou, voici qu'ils nous refont la morale, ces journalistes ! Le sentiment pro-européen appartient aux gens cultivés, diplômés, installés, à ceux qui étudient les dossiers, se donnent les moyens de comprendre leurs articles si brillants, si argumentés, si éclairés. Les autres, tous les autres, sont donc des ânes bâtés ; des gens dont l'opinion ne se fonde sur aucun fait, sur aucune raison. S'ils le pouvaient, ces braves valets réclameraient le retour du suffrage censitaire …
Nous sommes donc aux prises avec une vaste opération de propagande pour soutenir un idéal à des années-lumières de la réalité. L' Europe n'est pas ce vaste ensemble démocratique que l'on veut nous imposer de gré ou de force. C'est, dans les faits, une dictature libérale imposée par une oligarchie corrompue. Les lobbies sont aux manettes, les peuples sont les oubliés de cette farce.
L' Europe décrète, impose, punit, pourfend au nom d'une vision néo-libérale sans équivoque. La souveraineté des nations est soumise à une clique administrative qui récite le bréviaire du capitalisme sauvage. Le peuple n'est convoqué aux urnes que pour servir de caution à ce putsch permanent. Gare, si jamais l'envie lui prenait de s'opposer, son avis serait immédiatement invalidé par une félonie officielle !
Combattre l'Europe désormais ce serait faire équipe avec le FN ? Le joli raccourci que voilà ; l'argument clef pour supprimer toute velléité de la part des démocrates sincères. Le camp de l'Europe est à lui seul celui de la démocratie. La pensée unique fait merveille et nous devons accepter cette vision simpliste qui ne vise, une fois encore, qu'à nous dénier toute capacité d'analyse et d'observation. Mais pourquoi nous demandent-ils encore notre avis si nous sommes à ce point dénués de raison ?
Comment ne pas voir clairement que les directives européennes sont toutes au service d'un système qui fait reculer un peu plus chaque jour les acquis sociaux, qui impose une prédominance des intérêts privés, qui réfute tout autre modèle sociétal ? C'est un vaste ensemble économique au service de quelques-uns seulement, dans le mépris du plus grand nombre.
L'euro nous a appauvris ; c'est une évidence pour celui qui fait son marché et compare les prix d'aujourd'hui à ceux d'hier. Mais une fois encore, l'observation du quidam se heurte à la liturgie officielle. « Les statistiques sont formelles, cette affirmation est parfaitement erronée et d'ailleurs, vous ne disposez pas des outils complexes pour étayer votre propos » … Comme toujours, en matière européenne, nous ne comprenons rien à rien, nous les abrutis de base par essence !
Je vous prie donc d'excuser ma stupidité. J'en suis navré ! En effet, je ne parviens pas à percevoir, dans votre merveilleux système, le moindre effet positif sur la crise monétaire, les drames dans le Monde, la scission de l'Ukraine, le dictat américain concernant le libre échange, le réchauffement climatique. Je n'ai rien compris : profondément ignorant de tout ce qu'est capable de faire cette Europe-là pour parler d'une seule et même parole, pour infléchir le cours de l'histoire.
Alors, ne me demandez pas de valider, par un vote factice, une dictature qui se moque du parlement européen comme de sa dernière chemise. Vous n'avez pas voulu entendre nos craintes et nos colères, vous avez refusé notre vote, vous avez le désir de nous exploiter davantage encore et de nous nier dans notre expression. Alors, ne venez pas nous importuner, évitez de nous servir votre soupe indigeste ! Ayez au moins la dignité de nous fiche la paix … Votre Europe est tout sauf une démocratie ; évitez-nous cette farce déplacée et si onéreuse !
Souverainement mien.