Les négationnistes à la peine

par morice
lundi 21 juillet 2008

Vous savez ce que c’est, je l’évoque à nouveau rapidement, après en avoir déjà parlé ici brièvement lors d’un article sur la commémoration du débarquement à Omaha Beach. Il existe en France des individus, relayés par des sites nazifiants (eh oui ça existe encore en 2008 !) qui s’évertuent à prêcher des thèses négationnistes, malgré une loi qui leur interdit sévèrement de le faire. Sur le sujet, la France et en particulier ses universitaires ne sont pas tous blancs. La faculté des Sciences humaines, sociales, juridiques et économiques de Lyon a hébergé pendant des années un de ces penseurs nauséabonds, Robert Faurisson, qui, pendant des années, donc, a soutenu et soutient encore que les camps d’extermination n’ont pas existé et que le génocide du peuple juif est une pure invention. Très vite, le clairvoyant Pierre-Vidal Naquet, directeur du Monde, l’avait taclé, en affirmant ce que Faurisson ne voulait pas reconnaître : son appartenance à l’extrême droite, et ce, depuis longtemps. Vidal-Naquet le savait pertinemment : il avait été élève au même lycée que Faurisson, qui, déjà à l’époque, avait des lectures nazies et proférait déjà des thèses similaires, et notoirement antisémites. Faurisson a démarré tôt dans la carrière d’illusionniste.

L’homme est en effet "viscéralement antisémite" comme le notait le procureur adjoint de Paris le 3 avril 2007, lors d’un énième procès intenté cette fois par Faurisson à Robert Badinter. Le 22 mai de cette année-là, notre négationniste était débouté et condamné à 5 000 euros d’amende. Faurisson devenait bien, selon le jugement, un "faussaire de l’Histoire", phrase dont l’avait accusé Robert Badinter lors d’un débat télévisé précédent en rappelant un énième procès le concernant. Dans un précédent procès, qu’il avait gagné contre Faurisson, Badinter avait en effet, chose exceptionnelle, cité son propre cas : "J’avais 13 ans quand mon oncle a été arrêté au domicile que nous venions de quitter, en octobre 1941. Il a été dénoncé et envoyé à Drancy et, de là, a disparu. J’avais 14 ans quand ma grand-mère paternelle a été arrêtée à son domicile par des policiers français sur ordre de Bousquet. C’était au début de l’automne 1942. Elle avait 80 ans. On l’a descendue dans une civière, envoyée à Drancy, déportée, et on n’a plus eu de ses nouvelles. J’allais avoir 15 ans quand mon père a été arrêté à Lyon... bien entendu, nous n’avons jamais eu de ses nouvelles." Badinter avait conclu avec le souffle épique qu’on lui connaît : "Que les choses soient claires. Pour moi, jusqu’à la fin de mes jours, tant que j’aurai un souffle, vous et ceux de votre espèce ne serez jamais que des faussaires de l’Histoire la plus tragique." Faurisson, depuis est DEFINITIVEMENT un faussaire de l’Histoire, donc. Et Badinter un homme bien admirable.

Et pourtant, des faussaires, il y en a encore. Un autre, tout aussi révoltant que Faurisson, qui s’appelle Vincent Reynouard. Un enseignant français, révoqué en 1997 par François Bayrou, ministre de l’Education nationale, pour avoir nié l’existence du crime d’Oradour-sur-Glane. Membre du PNFE, poursuivi pour dénigrement de crimes contre l’humanité, il avait alors fui en Belgique chez ses amis du mouvement de Combat Saint-Michel, une communauté religieuse intégriste, en réalité un véritable groupe néo-nazi avéré, et s’était bêtement fait prendre dans le train Bruxelles-Paris le 14 novembre 2006, en allant à une conférence en banlieue parisienne. Il a été condamné le 8 novembre 2007 à un an de prison ferme et 10 000 euros d’amende par le tribunal correctionnel de Saverne (Bas-Rhin) pour "contestation de crime contre l’humanité". Il a fait depuis appel. Le mouvement se résume à deux têtes, dont celle de J.-J. Stormay, qui précise dans son opuscule que "La démocratie est radicalement incompatible avec la pensée de droite", au cas où on pourrait douter de son hitlérisme. Reynouard avait depuis oublié le volet belge de ses activités délictueuses : le 20 juin dernier, c’est donc tout récent, c’est la Belgique qui l’a à nouveau condamné avec son ami Siegfried Verbeke du Vrij historisch onderzoek (VHO) à un an ferme cette fois encore, 2 500 euros d’amende et dix ans de privations de droits civiques. Sur la base de la loi antinégationniste (du 23 mars 1995) et de la loi antiraciste (du 30 juillet 1981). Reynouard se retrouve doublement condamné et son appel français ne devrait plus tarder. Une deuxième condamnation définitive lui pend donc au nez. Son ami Verbeke a dirigé le célèbre mouvement néo-nazi VMO avec Xavier Buisseret, tous deux ensuite membres fondateur du Vlaams Blok. Le monde de l’extrême droite est très petit, finalement.

Reynouard est un illuminé total, c’est en effet un sédévacantisme, mouvement religieux réactionnaire pour qui le dernier pape est Pie XII, le seul valable, tous les successeurs étant des imposteurs ! Les policiers du SRPJ de Paris qui l’ont arrêté ont confirmé chez lui ce côté pathologique. Pour faire bonne figure à ces arrestations belges, on apprend que le 2 juin dernier à Namur, le président du Front national belge, Daniel Féret, aujourd’hui réfugié dans sa villa du Cap d’Agde, a été condamné à un an ferme pour faux et usage de faux, fabriqués lors de la présentation de la liste du FN aux élections européennes de 2004. Féret qui tombe, entraîne avec lui Patrick Cocriamont, un député fédéral de Charleroi qui est proche de la revue française antisémite Réfléchir & agir. Un ancien fanzine devenu magazine toujours et heureusement resté confidentiel. Sur le site de ce magazine, sont cités les derniers invités. Au milieu, Eric Zemmour... que vient-il faire dans une revue pareille, cet agitateur droitiste télévisuel ? Nous faire son show habituel contre la repentance ? Cocriamont est aussi relié à "Terre & Peuple" de Pierre Vial, qui a été professeur d’histoire à l’université de Lyon III jusqu’en 2004 (c’est un ancien des directions du FN). Bref, à l’extrême droite, en France, les tentés par les thèses hitlériennes ne manquent pas et le négationnisme un cancer qui perdure bien trop longtemps. Régulièrement, un bout d’iceberg honteux resurgit. On comprend pourquoi certains souhaitent tant éviter la repentance : en parler risque de les compromettre.


Or notre Zemmour et les gens qui lui tournent autour va bientôt devoir prendre quelques leçons de repentance obligée, et elle viendront... d’Allemagne, voilà qui va quelque peu désarçonner notre homme. De même quelques négationnistes vont se faire beaucoup plus petits dans les mois à venir. Avec l’actualité, ils n’ont pas trop le vent en poupe... car Reynouard et ses acolytes faurissoniens vont avoir de plus en plus de mal à convaincre les demeurés qui leur servent de lecteurs. Et ces derniers beaucoup moins tentés d’aller taguer des cimetières juifs ou musulmans, tant ils mélangent tout dans leur haine et leur incompréhension de ce qui s’est réellement passé, et que nous devons nous engager à ne jamais oublier. L’actualité récente, en effet, va mettre à mal leurs fausses certitudes et leur façon biaisée de voir l’Histoire. Et ce sont des Allemands, justement, qui vont leur donner un ultime coup de grâce, en venant rappeler qu’eux aussi, aujourd’hui, dénoncent et réprouvent fermement les actes horribles commis sans discussion possible par des nazis en France. Des actes indiscutables à jamais, qu’ils le sachent une bonne fois pour toutes.

Le 15 juillet dernier, lendemain de fête nationale, les Français découvrent avec surprise une assez incroyable nouvelle. Ce jour-là, dans la petite ville de Maillé, en Indre et Loire, un Allemand en costume du dimanche est venu se recueillir sur le monument aux morts de la commune. L’homme n’est pas un simple touriste : c’est le procureur général de la ville de Dortmund, il s’appelle Ulrich Maass. A ses côtés, un commissaire de police allemand assermenté. Tous deux venus enquêter sur des crimes commis dans ce petit village, il y a 64 ans. Un autre Oradour, avec la même sauvagerie et les mêmes scènes d’horreur. Un crime de guerre, que les Allemands peuvent poursuivre indéfiniment, alors que la France ne peut le faire que contre les crimes contre l’humanité. Un crime que n’aura jamais songé à tenter de dénigrer Reynouard, tant ses connaissances historiques sont lacunaires. Comme beaucoup d’extrémistes de droite, qui n’ont que ce que veut bien leur laisser leur propre et affligeante propagande.

Ce jour-là en effet, le 25 août 1944, le jour même où Paris voit entrer la 2e Division blindée, et que le général von Choltitz, commandant du Grand Paris, signe la capitulation allemande, un drame se joue à quelques kilomètres de Tours. Ce vendredi matin, des chars alllemands remontant vers le Nord, commandés par le sous-lieutenant Gustav Schlueter (ou Schlüter), encerclent soudainement le petit village de Maillé. Et commettent la même chose que ce qui s’était passé le 10 juin précédent à Oradour-sur-Glane, dans la Haute Vienne, près de Limoges. La similitude des exactions fait automatiquement penser à une division qui aurait pu être la même. A Oradour, Celle-ci est l’œuvre de la 2e division blindée SS Das Reich, alors sous le commandement du Gruppenführer Heinz Lammerding, située à Montauban, et forte de 18 000 hommes avec blindés légers et chars. Son parcours meurtrier a été reconstitué à la minute près ou presque entre mai et juin 44, notamment le passage par Tulle, objet de sa fureur destructrice avec un massacre de 149 civils. Selon des historiens incontestables, la Milice française aurait participé à la préparation de l’attaque d’Oradour lors d’une réunion qui se serait tenue à la gare de Saint-Junien, tout près d’Oradour. Le convoi de meurtriers dirigé par le Sturmbannführer Adolf Diekmann partira effectivement de là pour anéantir le village sur les plans d’une action concertée. Sur les 642 victimes d’Oradour, 209 avaient moins de 14 ans, et 54 entre 14 et 21 ans. Toutes abattues puis brûlées en quatre heure de folie meurtrière. Des faits indéniables, que tentera pourtant Reynouard de contester en inventant de faux témoignages d’officiers allemands. A l’arrivée des SS, un des habitants du village va avoir une surprise, selon Robert Hebras, un des six survivants d’Oradour : "ce collaborateur qui dénonçait les juifs en semaine s’est précipité vers ses ’amis’ les SS pour montrer sa carte de collaborateur, un SS l’a repoussé dans les rangs : ’Pas de témoins’" . Il sera abattu avec les autres. On ne choisit pas toujours bien son camp. Hebras, lui, infatigable et admirable survivant, recevra la Légion d’honneur fort tardivement : le 9 juin 2001 seulement, et sera davantage salué par... l’Autriche que par la France, l’Autriche qui lui a remis cette année, le 17 mars 2008 le "Prix autrichien pour la mémoire de l’Holocauste". Dans une indifférence générale médiatique française scandaleuse. Les journalistes ne parlent ce jour-là que du salon du livre, où Israël est l’invité d’honneur et crée la polémique, et du 2e tour des élections municipales et cantonales. La France a un problème, en fait, avec Oradour, et un sérieux. En parler ravive bien trop de plaies béantes.

Ce que l’on sait, en effet, c’est que lors du procès de 1949 à Bordeaux sur ce massacre, figuraient 14 Alsaciens enrôlés parfois de force (les "Malgré-Nous") dans la division Dieckman, qui mourra lui en Normandie. Aurait-elle continuée pendant deux mois encore son périple meurtrier, cette fameuse division ? C’est improbable. Tous les Alsaciens sont condamnés aux travaux forcés, et le seul engagé volontaire français Waffen SS ayant participé au massacre condamné à mort. Le 19 février 1953, huit jours après le jugement définitif sur Oradour, une loi d’amnistie les libère.... et les 13 condamnés repartent en Alsace, libres. La seule condamnation à mort se voyant commué en réclusion à vie. C’est une véritable honte, votée par les députés français dont pas mal avaient orbité autour de Pétain. Une honte que le député Mitterrand votera également. Pour ajouter au dégoût, le 6 août 2007 meurt en Allemagne Heinz Barth, condamné à mort en 1949 comme un des responsables principaux d’Oradour. Il s’était réfugié en RDA, où il avait été finalement repéré et condamné en 1983. Libéré par la réunification, il touchait depuis 1997 tranquillement sa retraite d’assassin. La France a du mal avec le massacre d’Oradour, car ses habitants eux-mêmes ont longtemps eu au fond de la gorge le verdict de Bordeaux de 1953, refusant les commémorations officielles, pour dénoncer cet oubli organisé, cet odieux coup d’éponge historique.

Pour Maillé, donc, à 40 kilomètres au sud de Tours, 124 habitants y laisseront la vie, en majorité des femmes et des enfants sur les 241 habitants du bourg. Il y avait 87 enfants en âge scolaire au village, et il y en aura 44 de tués, les plus jeunes enfants exécutés ayant 2 ans, le vieillard le plus âgé 89 ans. Le récit de leur mort vous tire des larmes. Maillé est un second Oradour oublié. Celui d’un massacre de représailles. En 1944, les paisibles habitants font ce qu’ils peuvent face à l’occupation allemande et sauvent le 11 août le pilote d’un avion canadien abattu au-dessus de la campagne du village, situé près d’un embranchement ferroviaire crucial. Mais ce n’est pas cette action qui va déclencher la furie allemande. A l’origine, ce sont des représailles à la suite d’une action de FFI contre une patrouille en camion dirigée par Schlueter, qui après avoir demandé l’avis de son supérieur, du lieutenant-colonel Stenger, décidera de raser le village au canon de 88 (anti-aérien pourtant) après avoir tué un par un le maximum d’habitants. A la différence d’Oradour, les nazis tueront même des civils au lance-flammes. Sur place, on retrouvera deux billets marqués dans un français approximatif : "C’est la punition des terroristes et de leurs assistants". Le massacre est l’œuvre d’une vengeance.

Stenger commandait en 44 deux compagnies antiaériennes (la « FLAK », des canons de 88) celle du détachement n° 960 et la 3e compagnie du 194e régiment de sécurité. Il remonte sur ordre vers le Nord, comme toutes les troupes après le débarquement allié, et arrive à Poitiers vers le 2 ou 3 juillet 44. Il n’est pas le seul à commettre des exactions : les nazis les ont décidées pour démoraliser les résistants. Le mois d’août 44 sera une longue litanie de massacres, au gré de la remontée vers le Nord ou la Manche des Allemands, où participent activement des pétainistes, et où également la dénonciation est de règle. Le mois d’août 44, présenté partout dans les livres d’histoire comme celui de la gaieté et de la joie de la Libération est le pire de tous pour les populations civiles, qui subissent les vengeances des miliciens exaltés qui savent que leur fin est proche. La Milice fera la même chose sinon pire que les SS. Le 27, à Gargilesse, 250 à 300 SS, avec des autos mitrailleuses envahissent la ferme de Château-Gaillard, soupçonnée de cacher des FFI. Bilan : une dizaine d’exécutés. Le 18 juillet 1944, dans le CANTON DE NEUVY-SAINT-SEPULCHRE, des Allemands et des miliciens, se rendent à Cluis pour y attaquer la compagnie FFI du lieutenant Albert. Plusieurs morts, affreusement mutilés. A Vijon, lors de l’enterrement de dix FFI, les Allemands surgissent et tuent les deux FFI qui veillaient les cercueils. Au mois d’août 1944, le maquis FTP de Villedieu-sur-Indre avait capturé des soldats allemands du poste d’écoute de Chambon. Ils les avaient enfermés le 14 août à Longeville, dans une ferme des environs de Villedieu. Dénoncés, ils sont attaqués par les Allemands, mais aussi par des doriotistes et des miliciens qui ne sont pas les derniers à se déchaîner, au contraire. Les sept FFI capturés sont fusillés sur le sol, dans le dos, non sans avoir reçu avant coups de bottes, de crosses et de baïonnettes. Leurs cadavres sont méconnaissables.

Ulrich Maass est donc venu faire ce que les Français n’ont pas su ou voulu faire : rechercher des pistes, car la division que commandait Schlueter demeure paraît-il "inconnue", et les coupables impunis. "Dans les archives des Nations unies, j’ai trouvé un dossier d’une dizaine de pages concernant ce massacre, mais avec très peu de détails et un nom inscrit de plusieurs orthographes. Celui de Gustav Schlüter, condamné par contumace en 1952 à Bordeaux et mort en 1965 chez lui en Allemagne", vient nous rappeler le procureur. Pourtant, un document des ACTES DU COLLOQUE ORGANISE PAR LA FONDATION DE LA RESISTANCE ET LA VILLE DE SAINT-AMANDMONTROND du 8 juin 2005 leur offre de sérieuses pistes. A 3 kilomètres à peine du village, il y avait un camp d’officiers allemand, celui de Nourâtre. On a vu pendant le massacre certains de ses soldats empêcher les gens de se sauver, pour mieux être tués par 80 obus de canon tirés le soir même sur le village, qui sera effectivement rasé au canon. Et non loin de là, à Châtellerault, stationnait aussi le Feldersatzbataillon de la 17e division de Waffen SS, comportant 700 hommes. La Wehrmacht donc, mais aussi la Lufwaffe, responsable des canons de Flak disposés autour du village pour protéger le nœud ferroviaire tout proche ont donc participé à ce massacre. Gustav Schlueter, sera bien condamné par contumace pour crimes de guerre en France en 1953 pour le massacre, mais, réfugié en Allemagne jusqu’à sa mort en 1965, il demeurera insaisissable. Condamné en 1953, l’action contre lui se serait éteinte en 1983 seulement, il aurait donc pu être recherché jusqu’à cette période. Il ne sera pour autant jamais trouvé ni jamais extradé ni même inquiété.

Ulrich Maass est donc venu faire ce que les Français n’ont pas su ou voulu faire. Cet homme est l’honneur de l’humanité, à nous montrer qu’il ne faut pas oublier, et surtout ne pas laisser pointer la moindre résurgence des idées nauséabondes qui ont conduit à ces horreurs, et auxquelles des Français ont bel et bien participé. Venu s’en excuser les larmes aux yeux, il est venu vous dire que la repentance n’est pas un vain mot et qu’elle est nécessaire. Et que ceux qui voudraient tant s’en passer ont quelque chose à nous cacher. Il est venu nous dire une nouvelle fois que Faurisson et ses adeptes est un faussaire, et que les preuves existent et qu’elles sont inattaquables. Même si on a tout fait pour en faire disparaître certaines (les nazis ont sciemment brûlé les archives de l’armée sur cet événement). Maillé est un petit village meurtri, où l’on ne célèbre jamais la libération de Paris et où reposent pêle-mêle dans une fosse commune femmes, enfants, adultes et vieillards. Il ne doit d’être connu que par la constance de ses habitants, qui ont seuls créé un site internet sans l’aide de personne, et non par les médias, des habitants humbles et courageux qui ne s’attendaient pas un jour à ce que le monde puisse enfin connaître et partager une douleur que l’on a trop longtemps ignorée. Qu’il en soit solennellement remercié, ce procureur, au nom de ceux qui ne veulent plus jamais ça. "Que les choses soient claires", avait clamé Badinter. Qu’elles le soient, en effet.


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