Les non violents montent au front ! acte 2

par Roland Gérard
jeudi 30 juin 2011

L'agriculture qui a connue de très grands boulversements depuis les années 50 est aujourd'hui au centre des conversations. Santé, sécurité des approvisionnements en nourriture, vie des sols, proximité...les enjeux sont immenses, comme ils sont aussi immenses pour l'éducation...déjà Jean-Jacques Rousseau voulait juste apprendre à vivre à Emile.

Parmi les 100 000 marcheurs beaucoup seront là juste parcequ'ils veulent une terre à cultiver, un peu de terre pour vivre.

Nous étions nombreux inscrits au programme, les communications se succédaient à raison d’une dizaine de minutes par exposés. Le climat était mis sous le signe du partage avec une animation assurée par Hervé Magnin qui savait contenir les intervenants et faire en sorte que toujours le débat soit possible.

 Aucun rayon de soleil ne tombe à terre 

 Marc Dufumier professeur à AgroParisTech débutera son exposé en plaidant pour la fertilité des sols et leur potentiel de fécondité. Il posera quelques certitudes qui renversent des idées reçues : « On produit assez pour nourrir tout le monde », « les gens n’ont pas à manger à cause de la pauvreté ». Il pose les bases : la formation des ressources à partir de la photosynthèse utilisant soleil + co2,  éléments donnés en abondance dans la nature. Il rappelle qu’on doit être attentif à la gestion de l’eau.  Il évoque les sommets d’absurdité quand « des agriculteurs font grève contre leur coopérative ». Il dit qu’on a « perdu tout sens des réalités ». Il insistera sur la question des droits de douane : « oui les solutions techniques existent, mais il faut des droits de douane », c’est aujourd’hui trop déséquilibré avec des productions subventionnées du nord qui perturbent totalement les marchés du sud. Les poulets congelés qui arrivent en cargos au Sénégal, interdisent la production locale, simple à comprendre ! Il connaît des systèmes de production « intensément écologique » où l’on à tout fait « pour qu’aucun rayon de soleil ne tombe à terre ». Rien de perdu, tout à la production, pas de sol nu !

 Courage et vitalité des femmes africaines

 Une participante qui était cet hiver au Forum Social Mondial (FSM, il en sera plusieurs fois question) à Dakar dira que « des gens commencent des actions très concrète pour l’eau, pour la terre, l’éducation, la santé », elle dit que « l’espoir c’est l’autonomie ». Elle rendra hommage au « courage et à la vitalité des femmes africaines ». Elles vont vers « la culture et la transformation de céréales locales ». A retenir : « sécurité alimentaire et développement durable sont des mots honnis par elles ». Certains pensent aux femmes africaines pour le prix Nobel de la paix. Clair que ce ne serait pas volé ! Lors du temps d’échange, il est souligné que l’Argentine, l’Equateur, la Bolivie reprennent la gestion de l’eau aux grandes firmes. Le forum de l’eau qui réunira des milliers de personnes à Marseille en Mars 2012 est évoqué comme un moment stratégique sur ces questions.

 L’exemple seul moyen d’apprendre

 Quand la question du rapport de force vient sur la table, le rendez-vous annuel des résistants du plateau des Glières est évoqué : « en 40 les résistants, ils se comptaient sur les doigts ». Sur l’éducation j’ai parlé de nos organisations : CFEEDD, Réseau Ecole et Nature…j’ai présenté les grands fondamentaux de l’EEDD qui mettent en avant les savoirs être et les savoir faire, qui mobilisent le cerveau certes, mais aussi le cœur et la main, parce que la sphère affective et l’expérience c’est important à prendre en compte quand on parle éducation. Au moment du jeu des questions réponses j’aurais l’occasion de parler de l’aventure des assises nationales de l’EEDD et de notre idée d’aller vers une démocratie de l’initiative. Un participant citera Gandhi : « l’exemple n’est pas le meilleur moyen d’apprendre, c’est le seul ». Marc Dufumier dira en conclusion qu’ « on à tous intérêt à s’écouter ».

 

 RG (A suivre)

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