Manifestations ou Concertation Citoyenne ?

par Félix Boissonneault
samedi 29 juin 2013

La semaine dernière, le scandale occasionné par le 'mouchard' de la National Security Agency (NSA), Edward Snowden, nous a démontré qu'un programme de surveillance numérique à une échelle potentiellement continentale nommé 'PRISM' permet, depuis maintenant plusieurs années, à des fonctionnaires des services secrets de jeter un coup d’œil dans votre boîte aux lettres, d'accumuler vos publications, photos, et discussions sur vos médias sociaux préférés, d'avoir directement accès aux informations que vous envoyez tous les jours à des compagnies comme Google, YouTube, Yahoo ! et Microsoft en allant peut-être même jusqu'à enregistrer vos conversations vocales sur Skype. Bref, on peut maintenant l'affirmer sans se faire systématiquement étiqueter comme vulgaire paranoïaque sorti tout récemment de l’asile ou zélateur incurable de théories conspirationnistes, 'Big Brother' vous surveille. Et considérant l'inclinaison activiste des américains, un gigantesque tumulte aux allures belliqueuses risque d'être au rendez-vous, si ce n'est pas déjà le cas. Ce genre de scandale fait surface à un rythme effréné depuis la crise économique de 2008 et les mobilisations citoyennes font rage aux quatre coins du globe.
 
À moins que vous viviez dans une grotte, la tendance croissante, pour ne pas dire exponentielle, de ces épisodes de résistance citoyenne et policière à travers le monde à laquelle les plus à l'affût d'entre-nous assistons pratiquement tous les jours est viscéralement alarmante. Dans mon réseau de contacts, plusieurs sont d'avis que cette accroissement est signe que nous progressons dans notre 'combat'. Mais chose certaine, la population mondiale semble de plus en plus encline à un changement socio-économique majeur.
 
Mais voilà : existe-t-il des moyens plus intelligents d'engendrer une révolution qu'avec les manifestations ou les armes ? Lorsqu'on veut s'émanciper du nid familial, on ne brandit pas des pancartes en exprimant notre désaccord ; on se trouve une alternative (ici, un emploi et un appartement) et on en sort. En termes plus raffinés, il s'agit de rendre l'ancien système obsolète en en établissant un autre, plus intuitif et plus viable, vers lequel ses agents (la population) y migreront sans le moindre effort mental. Voilà pourquoi je ne fais pas l'apologie des manifestations, même si elles ont l'avantage d'informer les gens. Mais justement, n'existe-t-il pas des moyens plus efficaces de faire circuler ce genre d'information ? Les manifestations et parfois les émeutes, ne devraient-elles pas êtres utilisées qu'en dernier recours, lorsque l'état nous empêche de communiquer entre-nous, par exemple ? À l'heure actuelle, des recours plus efficaces sont à notre disposition.
 
Pourquoi ne pas organiser des rassemblements citoyens massifs dans l'unique but de discuter des alternatives possibles ? Des moyens de transcender notre système actuel. Je dis bien 'transcender', car si nous le faisons tomber, ne risquons-nous pas le chaos, et dans le chaos, comme nous l'a prouvé la crise d'Octobre de 1970, l'expertise n'appartient pas aux citoyens, mais bien à l'armée. Par ailleurs, dans notre contexte socio-économique actuel, n'est-ce pas justement ce qu'attendent les élites de ce monde ? Faisons preuve d'ingéniosité.
 
Avons-nous l'intelligence, la maturité et le sérieux pour remplacer entièrement nos institutions politiques défaillantes par une démocratie directe où l'on se concerte entre citoyens ? Rassemblons-nous intelligemment, faisons circuler l'information et dans la mesure du possible, boycottons les institutions frauduleuses.
 
Théoriquement, nous avons en ce moment-même les plans et l'ingéniosité pour éradiquer la pauvreté et la famine à travers le monde, pour l'éternité. Mais si nous ne sommes pas conscient que ces inventions existent et que nous continuons à nous fier aveuglément à un système inadapté à notre ère, ce genre de train de pensée n'arrivera pas à faire son chemin avant que tout s'écroule. Nous subirons alors les conséquences de notre fermeture d'esprit, névrose de civilisation unique à l'être humain ; un statu quo qui plait bien aux '1%'.
 
Pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, ce n'est peut-être pas d'une révolution que nous avons besoin, mais d'une évolution.
 
Bonne chance !
 
Félix Boissonneault,
Coordonnateur du Chapitre de Longueuil du Mouvement Zeitgeist
 
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