Martin Hirsch : un « ministre » au périmètre peu défini

par Christian Bensi
lundi 19 janvier 2009

Lundi 12 janvier à Saint-Lô, Nicolas Sarkozy a annoncé la création d’un Haut commissariat à la Jeunesse. Martin Hirsh, ancien président d’Emmaüs, l’occupera en parallèle à ses fonctions de Haut commissaire aux Solidarités actives. Il sera rattaché directement au premier ministre.

Roselyne Bachelot et Bernard Laporte perdent la Jeunesse et la Vie associative. Tous deux se féliciteraient de cette décision. Michel Abhervé rappelle dans un billet récent que l’action de Bernard Laporte, reprise sur le site du gouvernement, ne recense aucune action concernant la Jeunesse ou la Vie associative. Il constate aussi que plus personne n’est désormais en charge de la Vie associative.

Dans un communiqué de presse du 15 janvier, la Conférence permanente des coordinations associatives (CPCA) affirme que le Haut commissaire, Martin Hirsch, devrait se voir attribuer en responsabilité la direction de la Jeunesse, de l’Education populaire et de la Vie associative.

Sur bien des aspects, Martin Hirsch hérite d’un Haut commissariat très différent de celui des Solidarités actives. Ce Haut commissaire n’est pas seulement chargé d’une politique transversale (comme la mise en place du RSA), il est aussi en charge d’une administration nationale et déconcentrée ainsi que de différents opérateurs. Dont le réseau Information Jeunesse. S’il récupère le monde associatif, il hérite là d’une responsabilité importante.

On peut légitimement se demander si Martin Hirsch, au vu de son parcours, saura ne pas réduire la jeunesse à un public en difficulté, victimes de contrats précaires ou au chômage !

Il s’en défend : « Ma mission n’est pas de traiter les jeunes comme un problème mais comme un atout. » Mais parle peu de leur potentiel, de leur capacité à construire l’avenir, de la place qu’il faut leur laisser prendre dans cette société. Il insiste surtout sur leurs difficultés, bien réelles il est vrai.

Lors de son interview sur RTL, le Haut commissaire dit « qu’il y a un moment où il est nécessaire d’avoir un mécanisme de coordination, d’impulsion et de reconcevoir des politiques qui se neutralisent les unes les autres. »

Les contours de la mission de Martin Hirsch sont assez peu précis. Dans Libération, il dit : « Je n’ai pas autorité sur Xavier Darcos [ministre de l’Education nationale, ndlr], lui n’a pas autorité sur moi. 98 % des questions d’éducation, je ne m’en mêlerai absolument pas. Mais, je m’intéresserai aux questions d’orientation. »

Richard Descoings, nouveau chargé de mission sur les lycées auprès de Xavier Darcos aura son mot à dire sur l’orientation. Sans compter le Délégué interministériel à l’orientation, Bernard Saint-Girons qu’on a assez peu entendu depuis sa nomination.

Décidément, beaucoup de monde pour s’occuper d’un dossier qui n’avance pas !



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