On est là ! On est là !

par olivier cabanel
lundi 18 novembre 2019

Ce chant, l’un des plus représentatifs des gilets jaunes, a une portée plus singulière que ce que l’on pourrait imaginer...

Voilà donc plus d’un an que ce mouvement, quasi spontané, à l’image de « bonnets rouges », et d’autres, défraye la chronique, au point de faire douter un pouvoir, qui, au départ, le prenait de haut, et qui finalement, a dû céder quelques promesses, plus fallacieuses qu’authentiques...puisque étalées dans le temps, quand elles ne sont pas tout simplement une arnaque. lien

Depuis, la macronie ne va plus très bien, en butte à d’autres révoltes, qui à force de s’accumuler fait craindre une « convergence des luttes »...

Entre l’hôpital qui crie famine, la poste poussée au suicide, l’enseignement qui peine à recruter, les cheminots inquiets pour leur avenir, les écolos fatigués de crier dans le désert depuis un demi-siècle, le monde agricole en panne, la machine juridique et les prisons débordés, alors qu’au sommet de l’état, on banquète, on déplie les tapis rouges, et on fait bombance à coup de grands crus, et de homards...

Récemment, nos chers députés n’ont pas contesté l’augmentation de leur indemnité de logement, passant de 900 € à 1200 €. lien

On le voit, la misère ne frappe pas aux mêmes portes, et les sans-abris attendent toujours que Macron tienne sa promesse. lien

Portée par la vague verte d’une étudiante suédoise énervée, Greta Thunberg, la jeunesse semble avoir l’envie d’en découdre avec un pouvoir qui, au-delà des promesses, ne fait pas grand-chose, sinon rien, pour relever le défi du changement climatique.

Du côté de la santé, ce n’est guère mieux... ça fait pas mal de temps que le monde sanitaire et social désespère d’une situation inextricable, dans laquelle il a compris que l’état avait décidé de privatiser le service public, afin de pousser les petits français à se faire soigner ailleurs... vers le privé... et finalement encourageant ces mêmes français à lorgner vers les mutuelles... lesquelles augmentent leur tarifs... lien

Du coté des autres services publics, la Poste subit de plein fouet la volonté macronnienne de passer du principe d’un « service public » à un service rentable...et la pression de l’état a provoqué déjà des nombreux suicides : on compte déjà plus de 30 suicides par an. lien

Au niveau de l’enseignement, convergence aussi, puisque l’éducation nationale, privée de moyens, souffre d’un manque de candidats... d’autant que les plus expérimentés œuvres dans les milieux « aisés », laissant la « partie dure » aux nouveaux arrivants, peu expérimentés... ce métier a de plus en plus de peine à recruter. lien

Quant au monde des paysans, il subit de plein fouet des vagues de suicides, couverts de dettes, mal payés de leurs efforts, et piégés à la rentabilité qui leur fait utiliser des produits dangereux.

S’il faut en croire la MSA (Mutualité Sociale Agricole), un agriculteur se suicide chaque jour dans notre pays. lien

La décentralisation a eu, peut-être, son heure de gloire, et les municipalités privées d’une bonne partie de leurs finances, ont gardé quasi les mêmes compétences... poussant certains élus à renoncer, voire à ne plus se représenter aux prochaines municipales.

Macron avait déjà montré le mépris qu’il destinait à ces élus besogneux, en décidant de ne pas répondre à l’invitation de ceux-ci en 2018, mais voyant le vent tourner, fait rapidement volte-face, tentant de redresser une situation largement compromise.

Coté « monde du travail », guère mieux... les syndicats, affaiblis par un pouvoir machiavélique, et divisés entre « ceux qui sont pour le dialogue », et « ceux qui n’y croient plus », ont beaucoup moins d’impact vis-à-vis des citoyens, d’autant que le gouvernement les a superbement mis sur la touche.

Face à ce début de bronca, Macron, ayant compris le danger, tente de répondre tous azimuts en provoquant des « tables rondes », des « concertations », qui, finalement, ne font guère illusion.

Les quelques dizaines de « tirés au sort » pour faire des propositions afin de répondre au changement climatique, ne risquent pas de changer grand-chose, d’autant que la majorité d’entre eux n’est pas dupe de la tentative de manipulation, et qu’il est probable que la montagne accouchera d’une souris.

Le président jupitérien, qui, depuis le début, n’écoute, s’il faut en croire une partie de ses conseillers, que lui-même, provoquant la désertion d’une grand part de son gouvernement, et de plus en plus de ses soutiens, se trouve en grande difficulté à l’aube de son mi-mandat, obligé de faire des promesses qu’il ne sera pas obligé de tenir, en les fixant après la fin de son mandat, semble manquer singulièrement de pertinence.

Pas étonnant dès lors que Macron ne « craigne le pire », quelques jours avant la journée de mobilisation du 5 décembre... lien

Une tribune signée par 4 journalistes, Katia Pecnik, Bastien Gouly, Fabien Rives, et Thomas Bonnet propose une analyse intéressante, la concluant : « quoi qu’il en soit, tout laisse à penser que la France périphérique gronde toujours. Un an après le premier acte, les prix de l’essence connaissent un niveau similaire à celui de novembre 2018 ».

Après le gel de leur tarification, le tarif de l’électricité et du gaz ont subi une nouvelle hausse cet été et en novembre. L’électricité s’apprête à connaitre une nouvelle augmentation au 1er janvier 2020. Pour paraphraser un maire rural Gilet Jaune, Stéphane Loth : « la cocote minute continue à fumer  »... Va-t-elle exploser » ?

C’est probable, si le grand public découvre la maladroite manipulation filmée en direct lors de la manif « anniversaire » des Gilet Jaunes, manif au cours de laquelle on a beaucoup parlé des « black-blocs »... ces escouades d’hommes en noir, s’invitant dans les manifs aux seules fins de casser...

Or il apparait dans cette vidéo que deux (ou trois) d’entre eux, se sont réfugiés derrière le cordon de police...

En haut lieu, on affirme qu’il s’agirait de membres de la BAC en civil, ayant infiltré la manif afin de capturer un black-bloc...

Décidément, la fin d’année s’approchant, on finirait par se persuader que de moins en moins de français croient encore au Père Noël, et comme dit mon vieil ami africain : « aussi haut que vole l’oiseau, il finit toujours par se poser ».

Le dessin illustrant l’article est de Wingz

Merci aux internautes pour leur aide précieuse

Olivier Cabanel

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