Plančte : chaud devant

par Alain Hertoghe
mardi 29 novembre 2005

Le climat de notre planète se réchauffe. Responsable : l’activité humaine principalement. Conséquence : les conditions de vie sur Terre, celle de l’Homme en particulier, vont être de plus en plus tragiquement bouleversées.

C’est sur la base de ce constat simple, objet aujourd’hui d’un consensus des scientifiques, des dirigeants politiques et des opinions publiques, que la communauté internationale s’est retrouvée à Montréal ce lundi. Elle va débattre, pendant dix jours, de la réduction future des émissions de gaz à effet de serre. La conférence de l’ONU sur le réchauffement climatique abordera la question de l’après-protocole de Kyoto, dont les signataires ont pris des engagements à l’horizon 2012. Mais ni les États-Unis

(principal émetteur actuel de ces gaz) ni la Chine ou l’Inde (principaux émetteurs futurs) ne l’ont signé.

Une fois le constat du réchauffement planétaire et de sa cause humaine posé, tout se complique. Les pays riches ayant signé le protocole (Union européenne, Canada, Japon) ne rempliront pas leurs promesses d’ici 2012, les États-Unis affirment qu’ils font mieux que les signataires de Kyoto, et les nouvelles puissances industrielles (Chine et Inde, mais aussi Afrique du Sud ou Brésil) refusent d’entraver leur développement accéléré.

Faire du président américain actuel le "Bush émissaire" de l’apocalypse écologique annoncée ne résoudra donc rien. Car son attitude unilatérale - et éminemment critiquable - ne doit pas devenir l’arbre qui cache la forêt.

L’application du protocole de Kyoto par tous les pays de la planète ne retarderait que de quelques décennies le réchauffement en cours. Il ne suffira donc pas d’entraver à la petite semaine, et à un coût financier prohibitif, la croissance des pays riches et des économies émergentes. Il faudrait leur donner un coup d’arrêt brutal pour avoir un véritable impact à long terme sur le climat. Inimaginable au vu des conséquences sociales.

La communauté internationale devra donc trouver un terrain d’entente pour concilier l’approche de Kyoto (priorité à la réduction des gaz à effet de serre) et celles de l’Amérique (priorité aux nouvelles technologies limitant ou supprimant les émissions polluantes) ou de la Chine et de l’Inde (priorité à la sortie de leur population de la pauvreté). Sans hypothéquer l’activité économique. Et, surtout, sans se faire d’illusion : quoi que nous fassions, sauf à retourner à l’âge pré-industriel, la planète se réchauffe.

Car, même si elles arrivent à contrôler ou à ralentir ce phénomène, les sociétés humaines du Nord comme celles du Sud doivent se préparer à des changements fondamentaux de leur environnement physique, pour réorganiser leurs modes de vie en conséquence.


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