Pour Mélenchon, contre la Fumisterie Nationale

par JCBeaujean
mercredi 25 avril 2012

Cher Jean-Luc Mélenchon,

Pour qu’une intense déception passagère ne brise l’élan d’une force qui va, je me suis posé, en cette nuit de 23 avril 2012, quelques questions afin de guérir la blessure de la colère.

On sait depuis longtemps que la suzeraineté du capital assure grassement pitance et prébendes aux vasseurs et vavasseurs médiatiques relayant la parole pragmatique et réaliste qui lui sert d’hypnose sonore. (Austérité et compétitivité sont les deux mamelles, etc.) Mais depuis un an, la montée en puissance d’un Front de Gauche enrayant la fabrication du consentement a inquiété les barons du Quatrième Pouvoir et leurs braves métayers numériques. Du fond de leur cuisine, en leur âme et conscience, ils ont repris les bonnes vieilles recettes et se sont remis à engraisser la Bête Brune qui jamais ne sommeille, cette Fumisterie Nationale avide de se saisir de toutes les frustrations, de dévoyer toutes les souffrances, de déposer le sel de la haine sur toutes les plaies contemporaines.

 Voici pourquoi, de l’éditocrate hystérico-express au philosophe rebelle mais néanmoins hédoniste, aucun de ces petits servants du capital-risque n’a cru bon de poser cette question inscrite au programme de l’urgence : « Comment en finir avec le Front National ? » Ne soyons pas faussement naïfs : toute ressemblance avec de douloureux événements passés sera volontairement fortuite.

 Néanmoins, pourquoi des forces de gauche se réclamant du changement ont-elles tout fait pour ne rien changer à ce genre de pratique ? Pourquoi éviter de reprendre à leur compte cette question essentielle : comment en finir avec la Fumisterie Nationale ? Pourquoi modifier les termes de cette interrogation en retournant la charge ad hominem contre le représentant d’un Front de Gauche qui était certainement « l’allié objectif » d’un vrai changement ?

 Depuis ma lointaine adolescence, l’adjectif fasciste – prononcé avec le –ch de ses noires origines – a toujours représenté le danger d’une ambivalence : à la fois qualificatif politique et insulte. Etrangement… le mot socialiste n’a jamais souffert de ce handicap malgré son voisinage avec les termes de République soviétique et son cortège d’ombres staliniennes… N’est-il pas resté un idéal, tout comme le vocable communiste, avec lequel il symbolise les idées toujours neuves du bonheur, dans la volonté de partage, de mise en commun des biens et des richesses, matériels comme immatériels ?

 Dans cette élection, force est de constater que le mal est fait : on a fini d’habiller un cauchemar avec une robe bleu marine, une perruque blonde et des talons aiguilles. Et on réactive en Europe la boîte à musique du bal de la destruction… La fascination du vide ?

 La fascination de la vie doit être la plus forte, à l’heure où partout saccages et massacres affectent autant notre biosphère que notre humanité. En France, une force politique, une fois n’est pas coutume, nous associe au poétique. Sachons en profiter et faire du Front du Peuple un Réparateur de rêves. Aussi rouge que l’aurore, et vert le futur… Soutien et courage.

 


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