Pour une grève générale en Europe !

par sisyphe
vendredi 11 avril 2008

Alors que les richesses produites par les travailleurs européens n’ont jamais été aussi importantes, alors que les profits bancaires (malgré la crise, provoquée par les banques elle-mêmes, des subprimes, qui a mis des milliers de gens dans la rue) n’ont jamais été aussi faramineux (75 milliards pour les banques françaises en 2007, 3 milliards de gains dans l’année pour le seul trader John Paulson), alors que les salariés européens n’ont jamais autant été soumis au travail précaire, à la « flexisécurité » sans sécurité, au travail à temps partiel, à la dégradation des salaires, à la baisse de leur pouvoir d’achat, au transfert du produit du PNB du travail vers le capital, alors que l’inflation atteint, dans la zone euro 3,5 %, les ministres des Finances européens, réunis la semaine dernière à Ljubljana, ont appelé à (je cite) : « la modération des salaires »...

Cette fois-ci, il semble que la coupe soit pleine.

L’année 2008 doit être celle de la prise de conscience des travailleurs européens qu’il leur faut s’unir pour cesser de subir, constamment, la dégradation de leurs conditions de travail, de leur pouvoir d’achat, de leurs conditions de vie : disons même de survie.

Le temps est largement venu de mettre fin à l’avancée dévastatrice du rouleau compresseur de l’ultralibéralisme, au détriment de la grande majorité des citoyens de la planète, et au profit de seulement quelques-uns.

Comme on ne saurait attendre des pays émergents (Chine, Inde, Afrique) de sensibilisation ni de mobilisation suffisamment forte des travailleurs (soumis au régime de leur stricte survie), ni de mouvement de la part des Etats-Unis, vu la force des puissances financières sur leur système politique, ce n’est que de la part des citoyens européens que peut venir le coup d’arrêt, la crise salutaire.

Et il y a urgence.

Les syndicats européens en ont d’ailleurs parfaitement conscience. Mobilisés eux aussi à Ljubjlana, autour de la CES (Confédération européenne des syndicats, représentant 27 pays européens), ils ont, par une manifestation commune, exprimé leur colère devant la dégradation du pouvoir d’achat des citoyens.

On trouvera ici l’interview de son secrétaire général John Monks, sur la situation du marché du travail en Europe, la dégradation de l’emploi, la nécessité, enfin de la prise en compte de l’aspect SOCIAL de l’Europe, au moment où la France s’apprête à en prendre la présidence, et alors que cette préoccupation apparaît (selon une enquête réalisée par Touteleurope.fr,), comme la principale préoccupation des Français, avec l’environnement.

Le temps n’est plus aux vagues revendications sectorielles, à la défense corporatiste de certains secteurs, à l’éparpillement des négociations branche par branche, ou pays par pays (qui fait, évidemment, le jeu des puissances financières) : le temps est venu d’une nécessaire mobilisation générale des travailleurs et des citoyens européens, pour la juste affirmation de leurs droits légitimes à une plus juste redistribution des richesses qu’ils produisent.

C’est d’Europe que doit se lever le mouvement salutaire de régulation d’un système ultralibéral devenu meurtrier, livré aux seules puissances de l’argent.

C’est pourquoi il semble indispensable d’entreprendre des actions d’envergure, au niveau européen : une grève générale des travailleurs européens semble, à ce niveau, la première étape nécessaire d’une plus juste redistribution des cartes.

Secteurs privés et publics unis dans la juste revendication de leurs droits, il est temps que les syndicats européens, unis, entament l’épreuve de force qui, seule, pourra faire plier les forces mortifères de leur exploitation, et de la continuelle dégradation de leurs conditions de vie.

Halte aux effets dévastateurs d’un ultralibéralisme dérégulé : appel à la mobilisation pour une grève générale dans toute l’Europe.

Citoyens européens, à l’action !

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