Pourquoi j’ai du mal à aller voter ?
par crazywasher
mercredi 21 janvier 2009
Voici un petit article sans prétention, aucune, sur un sujet qui me taraude de plus en plus depuis 2007 : notre système de vote ne serait-il pas à revoir ?
Depuis l’élection de 2007 et la campagne qui a précédé ce vote, quelques questions me turlupinent et je ne trouve que trés peu d’articles dans la presse sur ce sujet. En effet, lorsque je discute politique je me rends compte que beaucoup de gens aiment ou détestent les deux candidats finalistes (qui se sont séparés sur le score d’environ 53% à 46%). Cela fait beaucoup de déçus et beaucoup de colère. De plus, il est assez rare que l’on soit entièrement d’accord ou parfaitement en désaccord avec l’un ou l’autre des candidats (ce serait même inquiètant).
Je dois avouer que le scrutin uninominal majoritaire ne me paraît pas représentatif des différentes sensibilités de la population. Pourtant, il existe une méthode, appelée méthode de condorcet, qui parait mieux prendre en compte le degré d’accord que peut avoir un citoyen avec les différents candidats. C’est un système de vote dans lequel l’unique vainqueur est celui qui, comparé tour à tour aux autres candidats, s’avère à chaque fois être le candidat préféré (pour une définition et un exemple précis voir wikipedia "la méthode Condorcet").
Certes, ce type de scrutin réclame une organisation béton, trés difficile à mettre en place pour une élection nationale ; mais la difficulté doit-elle nous faire renoncer ? Assurément pas. Cela demanderait plus d’assesseurs, plus de moyens et plus de temps mais le jeu n’en vaut-il pas la chandelle ? Ce qui est sûr, c’est qu’au moins, se poser la question ça ne mange pas de pain.
Autre point que le mode de scrutin, mais qui me chiffonne également, c’est la manière dont se déroule la campagne. Nous ne choisissons pas un programme pour la France et les Français mais un candidat. Certes ce candidat défend un programme, mais il n’est absolument pas tenu de le respecter une fois élu. Ce qui nous donne droit à de sempiternelles promesses de campagnes qui n’engagent que ceux qui les croient. Pire, nous savons à chaque fois que le candidat ne tiendra pas toutes ses promesses mais nous sommes dans l’impossibilité de faire le tri entre promesses qui seront tenues, promesses tenables et promesses qui ne seront jamais honorées. Durant la campagne, c’est l’éternelle communication de la surenchère. "Avec moi, plus de sans abris d’ici 2 ans" pour ratisser à gauche ; "je propose que les mineurs délinquants soient pris en charge par l’armée" pour séduire à droite.
Pourquoi ne nous propose-t-on pas de voter pour un programme contractuel (non exhaustif). Puisque la France semble trés attachée à créer de nouvelles lois, elle pourrait en faire une qui obligerait le candidat élu et son gouvernement à effectivement tenir les promesses faites lors de la campagne. Ce qui n’empècherait pas le chef de l’état de mettre en oeuvres d’autres projets durant son quinquennat. Les programmes seraient plus clairs, plus concis et compréhensibles et nous n’aurions pas à nous torturer les méninges pour trier le bon grain de l’ivraie.
Enfin, et dernier point qui me turlupine, c’est le développement du vote électronique. Il rend, en effet, les fraudes quasiment invérifiables. Ce n’est déjà pas facile d’organiser des élections saines avec des bulletins papier. Avec le vote électronique, c’est la porte grande ouverte à tous les abus ! Et l’on ne sait que trop, à travers la presse, que la plupart de nos braves femmes et hommes politiques ne sont pas naturellement enclins à l’honnêteté (de gauche comme de droite en passant par le centre). Cette nouvelle technologie risque en plus de sérieusement compromettre le secret du vote, à l’heure où nous sommes fichés de partout (RG, police, entreprises...). Bien évidemment, aucun système de vote ne pourra garantir à 100% le zéro fraude ou tentative de fraudes, mais certains systèmes facilitent celle-ci et je m’étonne que ce soient ceux-là qui aient la préférence de nos chèrs décideurs.
Voilà, ce ne sont que quelques menues réflexions, non exhaustives, non arrêtées. Pour améliorer tout ça, il faudra du temps et une réelle volonté politique. Aïe, ça risque de pas être pour demain. En tout cas, rien ne nous empêche d’y réfléchir, d’en discuter. Si un grand débat citoyen se créait sur ce sujet, on pourrait espérer que les Français se sentent plus concernés par la politique et reviennent peut-être vers les urnes, y compris pour les élections locales ou européennes.