Projet de loi sur l’identité québécoise
par corsenap
mercredi 5 décembre 2007
Le récent recensement du Canada montre une diminution du français dans toutes les provinces, y compris au Québec où la portion des québécois dont la langue maternelle est le français est passée en dessous des 80 %.
Pour contrer ce phénomène inquiétant, le Parti québécois a proposé à l’Assemblée nationale un projet de loi sur l’identité québécoise.
Il y a quelques mois, la nouvelle chef du Parti québécois, Pauline Marois, a déposé un projet de loi sur l’identité québécoise qui réaffirme le caractère francophone de la province, prévoit des mesures contraignantes pour que les immigrants allophones apprennent le français, donne des nouveaux droits aux immigrants pour exiger un soutien dans l’apprentissage du français et renforce la loi 101 qui au fil des années a été entièrement vidée de son contenu (le dernier jugement de la Cours suprême du Québec en dit long).
L’expérience professionnelle à Québec de plusieurs immigrants démontre qu’il y a urgence en matière de pérennité de la langue française comme outil de travail dans les entreprises québécoises. Par exemple, il n’est pas rare de trouver des immigrants installés depuis dix ans à Québec et ne parlant qu’anglais au travail. Néanmoins, la faute est partagée entre les uns ne faisant aucun effort et les autres qui n’imposent pas le français, au moins, dans les discussions extra professionnelles... Il est facile de dire que les gens ne font pas d’effort, mais il faut aussi leur montrer l’intérêt d’apprendre le français sur un continent largement dominé par la langue anglaise.
Par exemple, la compétence de savoir parler français d’un immigrant allophone devrait être retenue lors des promotions et des notations pour les augmentations de salaire annuelles. Les postes de direction ne devraient être accessibles qu’aux personnes maîtrisant un minimum la langue française (c’est bien le cas pour l’anglais même à des postes où cela n’est pas nécessaire). En effet, lorsque l’on analyse la situation de plus près, on s’aperçoit que les perdants sont les francophones unilingues et les immigrants allophones qui ont appris uniquement le français afin de respecter la société d’accueil et mieux s’y intégrer.
De plus, la laïcité devrait faire l’objet d’un article séparé dans le projet. En effet, l’article 50.1 n’est pas suffisant... L’exemple de la France démontre la possibilité d’application d’une telle loi sans aucun problème dans les écoles et lieux publics malgré ce qu’en disaient les détracteurs du projet. En effet, la commission Bouchard-Taylor démontre bien l’urgence d’agir. Le malaise est profond et risque de diviser la société québécoise.
Articles de référence :
Apprentissage de la langue nationale - Quand les régions imposent leur volonté