Question de confiance
par C’est Nabum
vendredi 19 septembre 2014
L'impossible réponse.
Justement …
Pour une fois, le gouvernement a fait preuve de lucidité. Nous ne pouvons que nous en louer même si, j'ai le sentiment que la suite ne fut pas à la hauteur de l'espérance. Il en va toujours ainsi avec cette République où la représentation nationale ne représente qu'elle-même et ne se soucie que trop rarement de porter la voix du peuple.
En posant la question de confiance, notre bon premier ministre a mis le doigt là où ça fait mal. Car, aujourd'hui, c'est bien la confiance qui est en question. Plus personne dans ce pays n'accorde le plus petit crédit à ceux qui nous gouvernent. Perte radicale, totale, définitive de la confiance et pire encore, du respect ; le constat est sans appel.
Alors, laissons tomber les soubresauts d'un pouvoir aux abois qui se gausse d'un vote obtenu grâce au chantage et aux seuls bulletins des obligés. La confiance, messieurs et mesdames, ne se vote pas, ne se décrète pas à coups de promesses illusoires et de hausse démesurée des petites retraites : 40 euros : la belle prime que voilà !
La confiance est en question et nulle résolution ne passera par une cérémonie convenue sous les lambris d'une République des paillettes. Les chiffres sont têtus, l'économie est en ruines, l'industrie en faillite, les valeurs en déroute. Plus rien ne tient, toutes les courbes vont dans le mauvais sens, à l'envers des promesses qu'on nous ressasse d'année en année.
Il fut un temps où l'on devait apercevoir le bout du tunnel, puis il nous fallut faire preuve de patience pour ployer sous les mauvais coups d'une crise financière qui se fit ensuite boursière avant de devenir bancaire. Nous avons attendu l'inflexion des courbes, espéré le redressement des comptes, prié pour l'abaissement des déficits, rêvé à l'apurement de la dette.
Nous avons avalé des couleuvres, mangé notre chapeau, ingéré les hausses d'impôts, digéré les réduction de nos droits. Nous avons été patients, au-delà du raisonnable et maintenant, alors que tout va de mal en pis, il nous faudrait accepter, sans broncher, cette idée de confiance votée par des godillots. Trop c'est trop !
Comment se fier encore à des gens qui ont menti, triché, défendu l'indéfendable, préservé leurs avantages, soutenu des positions inacceptables ? La confiance ? Vous plaisantez ! Nous sommes passés, au fil du temps, à la méfiance pour finir par vous octroyer notre défiance. Vos beaux discours ne sont que des illusions, vous avez gagné notre mépris souverain.
La seule question qui vaille désormais est la survie de ce système obsolète, de cette foire aux vanités. On voit venir la bête de concours, le taureau précédent qui s'est refait une belle robe. Le Petit Nicolas va montrer son poitrail, va gonfler ses pectoraux, va rouler sa bosse devant des journalistes complices pour prétendre à nouveau au titre du plus beau taureau de la foire. Voilà votre conception de la chose publique et pendant ce temps, les citoyens comptent les bouses …
Ni respect, ni confiance, ni espérance. Rien. Vous n'aurez rien de ces valeurs que vous piétinez à longueur de scandales. La question n'est plus là, c'est votre départ qui est en jeu. Le retrait des uns et des autres, de ce petit personnel de la politique : ceux qui se partagent les postes depuis si longtemps, ceux qui sont issus de la même classe sociale, ceux qui trichent lors d'élections au sein de leurs propres partis, ceux qui ne font jamais ce qu'ils exigent des autres.
La confiance est morte. Vous devriez vous poser la seule question qui vaille : « Comment en finir avec cette République des grimaces, des pantins dérisoires, des menteurs et des tricheurs, des fraudeurs et des privilèges ? » Au lieu de quoi, vous vous accrochez au pouvoir alors que vous ne représentez plus rien ni personne. Pour espérer un sursaut de la popularité, la France va s'offrir encore une petite guerre, inutile et désastreuse, simplement pour redorer votre image. C'est bien plus que pitoyable, c'est épouvantable. Comment avoir confiance en vous ?
Défiancement leur.