Racistes islamistes ŕ la Sorbonne

par Paul Lémand
lundi 14 décembre 2009

Samedi après midi, les amphis sont vides. Les étudiants se remettent lentement d’une semaine de travail assidu. Les uns sont rentrés chez Maman pour laver leur linge, d’autres repartent vers la galère, à la recherche d’un logement pour la nuit.

C’est le moment idéal qu’ont choisi certains pour occuper une salle de cours afin de faire la promotion en simultané du Hezbollah et de la haine d’Israël.

La salle était réservée à l’avance. Les participants avaient bien noté sur leurs agendas ce petit rendez-vous mesquin et trouble.

Les orateurs étaient chauffés à blanc. Parmi eux, Richard Labéviaire, ineffable journaliste obsédé par l’occupation sioniste et qui ne manque pas une occasion de fustiger Israël.

Les autres invités brillaient par l’unanimité de leurs opinions. A la Sorbonne, on aime la contestation, l’échange des idées et des concepts et surtout la remise en question.

Walid Charara, un supposé politologue libanais, Alima Boumédiène-Thiéry, la fameuse sénatrice des Verts et surtout une "sommité" belge connue surtout de son voisinage, Nadine Rosa-Rosso qui se présente comme enseignante et auteur (elle a écrit un article pour une revue). Elle a enfin fait parler d’elle en organisant en 2008 un « Appel pour le retrait du Hamas de la liste européenne des organisations terroristes ».

Cette ancienne secrétaire générale d’un parti marxiste-léniniste, le PTB-PVDA, dont elle a été exclue, ne recule devant rien pour retrouver un podium.

Etait également annoncé Ali Fayad, membre du bureau politique du Hezbollah. Grand admirateur d’Ahmadinejad, il dit qu’ils sont des « alliés de l’Iran. L’Iran est dans une position de leadership dans la confrontation avec le colonialisme mondial et les tentatives de domination ».

Il décrit le Hezbollah comme « un mouvement de libération et de résistance nationale avec une dimension humaniste d’abord et nationaliste et islamique ensuite. Nous faisons partie de cette grande "ouma islamique" et on ressent les douleurs de ce monde islamique opprimé ».

L’égérie des Indigènes de la République, Houria Bouteldja, n’avait pas prévu d’intervention sur un plateau télé ce soir là. Aussi a-t-elle accepté avec empressement de se joindre à la petite troupe de copains, pour certains amis intimes.

Pour l’UEJF, pour le Mouvement pour la Paix et contre le terrorisme, il était intolérable qu’une Université accueille des membres ou soutiens d’organisations terroristes tels que le Hamas et le Hezbollah, qui prônent et mettent en œuvre l’assassinat de civils.

Université aveugle

En vain ont-ils tenté de sensibiliser le Président de cette Université, Jean-Paul Colliard, mais celui-ci était absent. Un séminaire à l’étranger, probablement.

C’est sa directrice de cabinet, Catherine Germain, qui a autorisé la tenue de ce « colloque ». Après les lynchages perpétrés à l’encontre des opposants à cette réunion, il dira regretter d’avoir laissé faire sans, dit-elle, « réaliser la portée de l’événement et la nature des intervenants ».

Catherine Germain n’avait pas de collaborateur dans son cabinet pour pianoter 5 secondes sur Internet. Les réseaux informatiques de l’Université n’ont peut-être pas un débit suffisant. On ne dira jamais assez les méfaits des baisses de crédits.

Les militants antifascistes et des membres de l’UEJF ont vainement tenté d’apporter la contradiction. Ils ont été insultés et expulsés.

L’expulsion de ce haut lieu de la connaissance et de l’érudition française ne s’est pas effectuée sans coups, agressions physiques par le service d’ordre du MIR (Mouvement des Indigènes de la République).

Certains, délaissant pour une fois Nike et blousons coûteux, sont pour l’occasion habillés de Tee-shirts célébrant Al Qods. Ils étaient ainsi plus à l’aise pour agresser garçons et filles qui tentaient vainement d’exprimer leur désaccord avec les intervenants.

Pas un vigile de l’université, pas un policier n’est intervenu pour la bonne et simple raison que leur présence n’avait pas été prévue.

Quelle étourderie de la part des dirigeants universitaires ! Et, surtout quelle suffisance !

L’Université est-elle celle ou l’on peut voir désormais des inscriptions telles que « A mort les Juifs » comme à Saint Denis ?

Il suffit de se rendre à la Sorbonne escalier G, 2ème étage sur les portes intérieures de deux toilettes (lieu par excellence de la déjection), pour y trouver : « Gaza le vrai génocide », « Dieudonné reviens », « Rothschild et Rockefeller ont soutenu les nazis et Israël ».

Mais de cela, Madame la directrice de cabinet n’est pas informée. Elle ne sait pas que l’importation du conflit du Proche Orient en France a provoqué l’explosion d’un antisémitisme virulent.

La Sorbonne a failli à son esprit d’ouverture. A compter de ce jour, elle ne sera plus le lieu de l’échange, du débat, de l’érudition.

Elle est devenue le lieu de la propagande la plus éhontée en accueillant le député d’un mouvement islamiste prônant la haine du juif, l’abaissement de la femme, le combat contre la démocratie.

Que réclamer ?

Des sanctions administratives ? La mise à pied des responsables ?

La balle est maintenant dans le camp des politiques. Mais nous sommes à 3 mois des élections Régionales.

Et il se trouve que la personne chargée de l’Enseignement supérieur au gouvernement est également candidate contre Jean-Paul Huchon en Île-de-France.

Oh la la, quel ennui ! Cela ne pouvait pas tomber plus mal.
 


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