Sale temps pour les handicapés

par le plus bel homme du monde
jeudi 16 mars 2006

« Handicap, quand tu nous tiens », c’est ce que semblent se dire de plus en plus de personnes en attente de réglement de leur dossier COTOREP. Depuis le début de l’année, l’Etat a transféré aux départements la charge de régler les milliers de dossiers en attente.

Depuis plusieurs semaines j’entends à la radio la publicité institutionnelle qui force notre compassion à l’endroit des handicapés. C’est noble, et qu’y retrouver à redire ?
Cela donne bonne conscience au service public, qui diffuse ses spots.


Cela nous déculpabilise, par procuration. Mais au fait, que faut-il faire pour avoir le droit de prétendre au statut handicapé ?

A la suite d’un accident, de la route, du travail, votre vie bascule et vous vous retrouvez amoindri. La première chose à faire, pour obtenir la reconnaissance" handicapé", c’est un dossier de demande auprès de la DDTE, il faut attendre une convocation à une visite médicale, puis patientez encore pour avoir la décision de reconnaissance COTOREP.
C’est très long.

C’était ! Car depuis le premier janvier, avec le transfert des compétences, l’Etat ne s’est pas privé de refiler aux départements cet encombrant bébé. Quelle ne fut pas la surprise des services départementaux devant la tâche à accomplir ! On a créé à la va-vite des " Maisons des personnes handicapées", oui, mais sans réels moyens.
Lesdites "Maisons" départementales ont hérité de tonnes de dossiers, et, de ces dossiers, d’une grande partie non traitée. L’habitude et le pli étant pris depuis toujours par les services de l’Etat, personne n’était là pour contrôler, si ce n’est...l’Etat. Les directions départementales du travail et de l’emploi DDTE sachant depuis un certain temps que le transfert s’effectuait au premier janvier de cette année, elles n’ont guère brillé par leur zèle pour éponger les dossiers en souffrance. Résultat : en Loire-Atlantique, sur 75 000 dossiers, 11 000 demandes attendent toujours leur reconnaissance.
A tel point que le patron du département a mis le poing sur la table, et que l’on a créé de toutes pièces un GIP ( groupement d’intérêt public). Dans les faits, ce sont les services de l’Etat qui continuent à traiter les demandes, mais ces mêmes demandes sont gérées par le département ! C’est un peu handicapant, tout de même. Nombre de personnes restent suspendues à cette décision, qui détermine le plus souvent une aide financière, l’accès à un stage, la reconduite d’un droit.

Beaucoup d’entre eux se taisent, la Cotorep renvoyant les demandeurs vers les services du département qui ne savent que répondre. Le handicapés avaient l’habitude d’attendre, ils attendront un peu plus.


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