Samira, lycéenne étrangère qui risque d’être expulsée

par Jean-Michel Aphatie
mardi 5 septembre 2006


Samira, jeune fille algérienne, scolarisée en classe de première dans un lycée parisien, était l’invitée de RTL, ce matin, à 7h50. Elle fait partie de ces milliers de jeunes gens qui peuvent être expulsés du territoire français, ses parents étant entrés clandestinement dans l’hexagone.

Pourquoi avoir choisi d’inviter, ce matin, Samira ? Il nous a paru intéressant de donner corps et voix à ces jeunes garçons et jeunes filles dont on parle depuis plusieurs mois. Qui sont-ils ? Quelle est leur histoire ? Comment la vivent-ils ?


Cette décision de donner la parole à l’un d’eux ne vaut pas prise de position. Elle répond au souci d’une information complète, rien de plus. Sur le fond, il est normal qu’un pays cherche à réguler l’arrivée et l’installation des étrangers sur son territoire. Et il n’est pas normal que des gens fraudent et trichent pour franchir nos frontières.

Voilà l’état du débat. Encore faut-il, pour l’appréhender justement, introduire la pâte humaine, qui en fait la difficulté.
L’immigration, ce sont des femmes et des hommes qui, pour des raisons diverses, chacun avec son histoire particulière, veulent quitter leur pays. Nous pressentons tous que la meilleure manière de tarir la source de l’immigration, c’est d’aider les pays pauvres à se développer. Projet difficile à mettre en oeuvre. Il y faut des sommes colossales, une continuité dans la politique d’assistance pratiquement impossible à mettre en place, même sur un seul plan psychologique, ou politique, car personne ne construit jamais le bonheur des autres. La régulation des flux migratoires est donc indispensable, quand on regarde cette réalité depuis les pays occidentaux.

Ce matin, Samira était émouvante au micro de RTL, à défaut d’être toujours convaincante.
Elle joue sa vie, son avenir. Pour elle, l’école, en France, représente l’espoir d’un développement personnel qu’elle ne pourrait pas trouver dans son pays. L’entendre dire cela ne peut laisser indifférent.
En revanche, son témoignage n’a pas permis de bien comprendre pourquoi ses parents s’étaient décidés à quitter l’Algérie, quelles raisons supérieures les ont conduits, il y a un peu plus de deux ans, à venir en France avec un visa de tourisme, et à décider de s’y installer dans la clandestinité.
A la décharge de Samira, ses dix-sept ans ne représentent peut-être pas un capital de maturité suffisant pour répondre à une telle question, en direct, au micro d’une radio.

Dernière précision à son propos.
Elle est convenue, à la suite de l’intervention d’un auditeur, que l’un de ses grands-parents avait combattu pour l’indépendance de l’Algérie.
Elle n’a pas su dire, parce que l’à propos lui a manqué, qu’un de ses aïeuls a combattu, en son temps, pour l’armée française. C’était en 1914-1918.


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