Sarkozy dira-t-il oui au grand débat sur Internet ?
par Thierry Crouzet
mercredi 4 avril 2007
Comment organiser sur le Web un grand débat entre les douze candidats à la présidentielle 2007 ? Si nous trouvons une formule, si nous la mettons sur pied dans les heures qui arrivent, ce sera une première historique.
Petit rappel chronologique. Lundi, Carlo Revelli commence à prendre des contacts à l’UMP et au PS en vue d’organiser un grand débat en ligne sur Agoravox. Il reçoit des échos favorables.
Mardi, lors de sa conférence de presse, à 14 heures, François Bayrou demande aux internautes d’organiser un grand débat entre les quatre principaux candidats ; il suggère qu’Agoravox s’occupe de l’organisation.
Il est important de noter que l’initiative citoyenne a précédé l’initiative politique. Bayrou et Revelli ne se sont pas parlés de l’idée, comme toutes les bonnes idées elle était dans l’air du temps.
Immédiatement, beaucoup de gens se trouvent séduits par l’idée et les e-mails commencent à fuser. À 16 heures, Carlo Revelli publie un article où il explique sa démarche. Tous les acteurs de cette aventure, blogueurs, journalistes et médias sont répertoriés sur ce nouveau site dans le but de fédérer l’opération.
Pour le moment, François Bayrou, Ségolène Royal et Jean-Marie Le Pen ont accepté de débattre. Nicolas Sarkozy a refusé dans un premier temps parce qu’il trouvait le débat à quatre trop réducteur et méprisant pour les huit autres. Mais il n’a pas fermé la porte.
Avant d’aller plus loin
Il faut maintenant s’entendre sur une formule pour le grand débat. Il devrait respecter au moins quatre règles (liste non exhaustive à compléter dans les commentaires) :
- Le pluralisme doit être respecté. Tous les candidats doivent pouvoir participer d’une manière ou d’une autre ;.
- Les images du débat seront en open source, accessibles en direct et en
différé ;
- Les thèmes du débat seront définis par les internautes et non par les
animateurs du débat ;
- Les images pourront naturellement être reprises par les télévisions dans le respect des règles du CSA. De même, les journalistes qui le souhaitent peuvent assister au débat directement sur le plateau.
Pratiquement, comment réussir un débat entre douze candidats ? Il faut trouver une formule. Voici la plus raisonnable à ce jour :
- Les douze candidats sont invités à participer ;
- Comme débattre à douze autour d’une table est impossible, seuls les quatre
candidats ayant une forte chance d’accéder au second tour débattent dans un
studio ;
- Les huit autres se trouvent chacun dans des pièces différentes et regardent
le débat principal qu’ils commentent en temps réel, tout en étant filmés ;
- Les temps de parole devraient s’équilibrer automatiquement. Les candidats
commentateurs ayant plus de temps mais devant aussi écouter pour réagir ;
- Les neuf séquences, le grand débat et les huit commentateurs, sont diffusées
en temps réel ;
- Les internautes choisissent de regarder la séquence qui les intéresse.
De nombreuses autres combinaisons sont sans doute possibles. Par exemple, trois débats pourraient se tenir en parallèle entre quatre candidats. Mais comment désigner qui parle avec qui ? S’appuyer uniquement sur les sondages ne serait pas très réaliste alors que nous les dénigrons souvent.
Une formule osée serait de faire un speed dating, où chacun des candidats parle tour à tour avec chacun des autres pendant 10 à 15 minutes, mais, en si peu de temps, il est difficile de débattre.
Cet article a pour but de lancer la réflexion, de conforter l’option principale envisagée, d’en proposer de meilleures.